Londres menace, sans les décourager, de renvoyer les migrants en France

Des migrants dans un camp de fortune près de l'hôpital de Calais, en France. (Photo, Reuters)
Des migrants dans un camp de fortune près de l'hôpital de Calais, en France. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 11 septembre 2021

Londres menace, sans les décourager, de renvoyer les migrants en France

  • Si la police française a réussi à arrêter plus de migrants que les années précédentes, elle n'a que partiellement endigué le flux
  • La Grande-Bretagne est irritée par le nombre de migrants qui traversent la manche et accuse la France de ne pas en faire assez pour sécuriser ses frontières

CALAIS : Moustapha Souleiman, 21 ans, est fermement déterminé à atteindre la Grande-Bretagne et ne se laissera pas décourager par les menaces de Londres d'intercepter les bateaux transportant illégalement des migrants dans la Manche et de les renvoyer en France.

Souleiman, qui a fui la région soudanaise du Darfour en 2019, a tenté à deux reprises d'effectuer le périlleux voyage à travers certaines voies maritimes les plus fréquentées au monde, au cours de l'année passée. Les deux fois, il a été intercepté par la police française avant même de quitter la plage.

«Nous n’allons pas arrêter d’essayer encore et encore jusqu'au dernier jour de notre vie», a déclaré Souleiman à Reuters dans un camp sur un terrain abandonné à la périphérie de Calais.

Si la police française empêche plus de migrants à passer que les années précédentes, elle n'a que partiellement endigué le flux. Les migrants sont trop nombreux, le rivage trop long et les passeurs trop rusés pour échapper à la sécurité.

La Grande-Bretagne est irritée par le nombre de migrants qui traversent et accuse la France de ne pas faire assez pour sécuriser ses frontières.

Le Premier ministre Boris Johnson a défendu le retrait de la Grande-Bretagne de l'Union européenne sur la promesse de «reprendre le contrôle» des frontières et cette semaine, son gouvernement conservateur a approuvé des projets de loi pour forcer les canots de migrants à faire demi-tour, au milieu de la Manche.

La France a affirmé qu'elle méritait mieux qu'une telle «attitude». Les organisations humanitaires ont déclaré que les projets de loi pourraient violer les lois maritimes.

Soleiman a confié qu'il serait prêt à se jeter en haute mer si jamais un navire de patrouille britannique se tenait entre lui et les côtes britanniques.

«(La Grande-Bretagne) est ma seule issue», a-t-il  reconnu dans un anglais hésitant.

En face du principal hôpital de Calais, une odeur d'urine est sentie partout dans l'air et des papiers de soie souillés jonchaient les étroits sentiers sablonneux qui serpentaient à travers la brousse. Les migrants les plus chanceux avaient des tentes, d'autres se reposaient à l'air libre sur des bâches en plastique.

L'Afghan Ali Houssaini, 16 ans, n'est arrivé dans cette ville portuaire du nord qu'un jour plus tôt après un voyage de plusieurs semaines depuis sa ville natale d'Oruzgan. Houssaini a déclaré qu'il s'était enfui à pied et en voiture à travers la frontière iranienne alors que les talibans déferlaient dans son pays natal. Ses parents l'avaient poussé à partir, mais ne pouvaient pas se permettre d'emmener ses deux jeunes frères et sœurs.

«J'essaie de trouver un nouveau pays, une nouvelle vie sans guerre», a confié l'adolescent. « La Grande-Bretagne est ma destination finale. C'est un bon pays. Je peux terminer mes études et être en sécurité».

Houssaini avait déjà entendu des récits de traversées dangereuses dans des canots pneumatiques surchargés.

«Nous n’avons pas le choix. Je dois le faire», a-t-il indiqué.

Certains législateurs britanniques ont affirmé que les tactiques de dissuasions britanniques ne seraient jamais utilisées car elles mettraient les migrants en danger de noyade.

Le nombre de personnes essayant d'atteindre la Grande-Bretagne dans de petits bateaux de fortune, environ 13000 jusqu'à présent en 2021, est minuscule par rapport aux flux de migrants vers des pays comme le Liban et la Turquie, qui accueillent des millions de réfugiés.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) indique que 40830 migrants ont débarqué par mer en Italie cette année au 2 septembre et près de 21 000 en Espagne.

Le problème est devenu une sonnette d'alarme pour les membres du parti de Johnson. Mais pour de nombreux migrants, les décisions de la Grande-Bretagne sont préjudiciables.

«C'est inhumain», a soutenu un deuxième Soudanais qui s'appelait Adam A. «Ils veulent nous jeter à la mer».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.