PARIS: L'ancien candidat socialiste à la présidentielle de 2017 Benoît Hamon a annoncé jeudi qu'il quittait la vie politique pour prendre des responsabilités dans Singa, une ONG travaillant sur l'accueil des réfugiés.
"C'est une page qui se tourne. Mais les livres ont plusieurs pages", a expliqué le fondateur du parti Générations dans un entretien au Monde, tout en précisant qu'il "ne dénigre pas la politique" et "encourage les gens à s'engager".
Celui qui avait été élu conseiller régional d'Ile-de-France en juin sur la liste d'union de la gauche et des écologistes de Julien Bayou assure qu'il ne soutiendra aucun candidat pour la primaire écologiste et ne jouera aucun rôle dans la prochaine élection présidentielle.
Depuis 2017, il s'était déjà lancé "dans une transition hybride entre un engagement partisan et une vie personnelle, un métier, qui m'éloignaient de plus en plus de la politique", souligne-t-il.
"Cette génération abandonne le jeu politicien quand la politique ne peut plus rien", justifie-t-il en dénonçant une action politique qui "s'automutile, s'invente un cercle de la raison qui justifie que l'on ne fasse rien".
"Cela conduit à envisager l'action pas simplement à travers l'exercice du pouvoir, à travers les institutions, mais par la mobilisation citoyenne, la création d'activités, l'innovation", explique M. Hamon, soulignant que "renoncer à l'action politique, ce n'est pas renoncer à l'action".
Une autre ancienne ministre de François Hollande, Cécile Duflot, a elle aussi quitté la politique pour devenir directrice générale d'Oxfam France.
"Le plus grand échec de ma génération est l'état de délabrement intellectuel que l'on mesure aux discours sur le grand remplacement, la haine de l'étranger, de l'égalité, l'hostilité aux pauvres, aux femmes. C'est une société beaucoup moins paisible", regrette l'ex-député des Yvelines.
"Le rôle de la gauche est d'être le camp du temps long, a fortiori sur le climat, le travail et l'éducation. Mais s'il y avait un sujet sur lequel il faut se remettre à travailler collectivement, c'est l'école, l'éducation", avertit l'ancien ministre de l'Education nationale.
Comme le confirme Singa dans un communiqué, M. Hamon devient directeur général de l'ONG, qu'il présente comme "un mouvement tourné vers l'accueil des réfugiés et des personnes migrantes" et une "entreprise sociale qui travaille avec de grandes fondations, des entreprises ou des institutions, pour changer les perceptions négatives des migrations".