KABOUL: Principaux événements depuis l'entrée des talibans le 15 août dans Kaboul, qui a consacré leur retour au pouvoir en Afghanistan, vingt ans après en avoir été chassés par une coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Les talibans à Kaboul, chaos à l'aéroport
Le 15 août, les talibans entrent dans Kaboul sans rencontrer de résistance, à l'issue d'une offensive éclair entamée en mai à la faveur du retrait des forces américaines et de l'Otan.
Le président Ashraf Ghani, qui a fui à Abou Dhabi, admet que « les talibans ont gagné ».
L'évacuation de diplomates, d'autres étrangers et d'Afghans s'organise dans l'urgence. Une marée humaine se précipite à l'aéroport de Kaboul dans le chaos pour tenter de fuir le nouveau régime.
Le 16, le président américain Joe Biden, cible de vives critiques, affirme que la mission de Washington n'a jamais été de bâtir une nation démocratique mais « d'empêcher une attaque terroriste sur le sol américain ».
Le 17, Moscou, appelant à un dialogue inter-afghan, juge que les talibans envoient des signaux « positifs ». La Chine indique vouloir entretenir des relations « amicales » avec eux.
L'UE « devra parler » aux talibans car ces derniers « ont gagné la guerre », déclare le chef de la diplomatie européenne.
« Inquiets » pour les femmes
Le 18, Bruxelles et Washington se disent « profondément inquiets » de la situation des femmes, dans une déclaration co-signée par 18 autres pays.
Les talibans, assurant qu'ils ne chercheront pas à « se venger » de leurs adversaires, déclarent une amnistie générale pour tous les responsables gouvernementaux ou militaires afghans. Mais un rapport confidentiel des Nations unies affirme qu'ils traquent ceux qui ont travaillé avec les forces étrangères.
Le 21, le cofondateur et numéro deux des talibans, Abdul Ghani Baradar, arrive à Kaboul.
Le 22, les talibans annoncent le lancement d'une offensive d'envergure contre la vallée du Panchir, (est) dernière poche de résistance qui abrite le Front national de résistance (FNR) emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par le groupe jihadiste Al-Qaïda.
Attentat sanglant de l'EI
Le 26, plus d'une centaine de personnes, dont treize soldats américains, sont tuées dans un attentat-suicide devant l'aéroport de Kaboul.
L'attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K), est condamné par le pouvoir taliban.
Le 28, des drones de l'armée américaine bombardent des « cibles importantes » de l'EI-K dans l'Est afghan, tuant deux jihadistes de haut rang. Le lendemain, les Etats-Unis lancent une frappe « défensive » de drone contre un véhicule chargé d'explosifs à Kaboul.

Retrait américain
Le 30 août, l'armée américaine quitte l'Afghanistan.
A Kaboul, les talibans célèbrent ce départ par des tirs victorieux.
Le gigantesque pont aérien a permis l'évacuation de plus de 123 000 civils Afghans et étrangers.
Le 31 août, l'ONU met en garde contre « une catastrophe humanitaire » en Afghanistan.
Le 1er septembre à Kandahar (sud), les talibans font défiler des dizaines de véhicules militaires pris aux troupes américaines, de l'Otan ou de l'ancienne armée gouvernementale.
Manifestations
Le 2, une cinquantaine de femmes descendent dans les rues d'Hérat, capitale de l'Ouest, pour revendiquer leur droit à travailler et réclamer la participation de femmes au nouvel exécutif.
Le 6, les talibans affirment avoir pris le contrôle du Panchir. Toute nouvelle tentative d'insurrection sera « durement réprimée », préviennent-ils.
En réponse, Ahmad Massoud appelle les Afghans à « se soulever pour la dignité, la liberté et la prospérité » du pays. Le FNR assure tenir des « positions stratégiques » dans la vallée et « continuer » la lutte.
En visite officielle à Doha, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken dit avoir reçu l'engagement des talibans qu'ils « laisseront les personnes avec des documents de voyage partir librement ».
Le 7, des manifestations, notamment de protestation contre la répression des talibans dans le Panchir, sont dispersés par des tirs en l'air à Kaboul. Lors d'un rassemblement anti-taliban à Hérat, deux personnes sont tuées et huit blessées par balles, selon un médecin local.
Gouvernement exclusivement taliban
Dans la soirée, les talibans annoncent la nommination des principaux ministres de leur gouvernement, tous issus de leurs rangs et dirigés par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche de leur fondateur, le mollah Omar.
Plusieurs des nouveaux ministres figurent sur des listes de sanctions de l'ONU. Quatre sont passés par la prison américaine de Guantanamo.
Mercredi 8, l'Union européenne juge ce gouvernement ni « inclusif » ni « représentatif » de la diversité ethnique et religieuse du pays.