Manifestations au Brésil: Bolsonaro attaque les institutions et les élections

Le président brésilien Jair Bolsonaro prononce un discours lors d'une manifestation de soutien à Sao Paulo, Brésil, le 7 septembre 2021, (Photo, AFP)
Le président brésilien Jair Bolsonaro prononce un discours lors d'une manifestation de soutien à Sao Paulo, Brésil, le 7 septembre 2021, (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

Manifestations au Brésil: Bolsonaro attaque les institutions et les élections

  • En appelant ses partisans à des manifestations massives, Bolsonaro voulait faire une démonstration de force, alors qu’il est affaibli après trois ans de mandat
  • Pour ses détracteurs, le président pourrait contester le résultat jusqu'au bout en cas de défaite aux élections, à l'image de Trump, qu'il admire

SAO PAULO : Haranguant une foule de dizaines de milliers de partisans mardi à Sao Paulo, le président brésilien Jair Bolsonaro a lancé que "seul Dieu" pouvait le chasser du pouvoir et a multiplié les attaques contre les institutions et le système électoral.

"Nous voulons des élections propres, vérifiables, avec le comptage public des voix. Je ne peux pas participer à une farce comme celle que promeut le Tribunal supérieur électoral" (TSE), a dit le président d'extrême droite, face à la foule jaune et verte de partisans massée sur l'avenue Paulista.

En appelant ses partisans à des manifestations massives dans tout le pays à l'occasion de la Fête nationale, Jair Bolsonaro voulait faire une démonstration de force, alors qu'il n'a jamais été aussi affaibli en près de trois ans de mandat.

Il est donné perdant face à l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva pour l'élection d'octobre 2022, sa cote de popularité est au plus bas et il est fragilisé par de nombreuses enquêtes ouvertes à la demande de la Cour suprême contre lui.

L'opposition, bien que plus faiblement mobilisée, manifestait elle-aussi, réclamant le départ d'un président accusé de menacer la démocratie, d'avoir géré pitoyablement la crise du Covid, ainsi que l'économie : chômage quasi record et inflation.

Présent en matinée auprès de ses partisans dans la capitale brésilienne, Jair Bolsonaro avait déclaré qu'une "nouvelle histoire" était en train d'être écrite au Brésil.

"Votre soutien est indispensable pour qu'on aille de l'avant. Je veux dire à ceux qui veulent me rendre inéligible à Brasilia: +seul Dieu m'enlèvera d'ici !+", a-t-il insisté, ovationné par la foule aux cris de "Mito, Mito !" ("le Mythe", son surnom).

Jair Bolsonaro risque effectivement d'être déclaré inéligible en raison de ses attaques répétées contre le système de vote électronique en vigueur au Brésil depuis 1996. Il n'a cessé de dénoncer des fraudes, sans jamais en apporter la preuve.

Pour ses détracteurs, ses critiques sont une stratégie pour pouvoir contester le résultat jusqu'au bout en cas de défaite l'an prochain, à l'image de l'ex-président Donald Trump, qu'il admire.

Sur les pas de Trump

Ses partisans, eux, espèrent au contraire que Jair Bolsonaro ira encore plus loin: "Nous sommes ici pour dire que le président et l'armée doivent intervenir. Ce sont les seuls qui protègent notre liberté. À partir de ce 7 septembre, ils peuvent le faire", dit à l'AFP Valdivino Pereira, un ouvrier métallurgiste défilant à Sao Paulo.

"Ce qui est le plus inquiétant, c'est ces discours du président contre des institutions démocratiques, notamment la Cour suprême, du jamais vu depuis le retour de la démocratie" après la dictature militaire de 1964-1985, déplore le politologue Mauricio Santoro.

En fin d'après-midi, alors que commençait à se vider l'Avenida Paulista où 125 000 bolsonaristes s'étaient massés, selon des chiffres de la Sécurité publique, aucun incident majeur n'avait été déploré. Mais des journalistes ont été molestés à Brasilia.

Plusieurs dizaines de manifestants pro-Bolsonaro s'étaient rassemblés en matinée dans la capitale où la sécurité avait été renforcée, avec pas moins de 5.000 policiers, pour éviter toute réédition de l'invasion du Capitole en janvier dernier, à Washington.

La veille au soir, des centaines de bolsonaristes, à bord de camions, avaient brisé des barrières et pénétré dans l'avenue menant au Congrès et à la Cour suprême, qu'ils menaçaient d'"envahir". Mardi, en fin d'après-midi, des journalistes ont été violemment pris à partie par des bolsonaristes.

«Ultimatum»

Arrivé dans l'après-midi à Sao Paulo après Brasilia, Jair Bolsonaro a prononcé un discours au ton martial.

Il s'en est notamment pris à l'un des juges de la Cour suprême, Alexandre de Moraes, qui a ordonné l'ouverture d'enquêtes contre lui et son entourage, notamment pour dissémination de fausses informations.

"Soit le chef de ce pouvoir (la Cour suprême) remet (Moraes) à sa place, soit ce pouvoir va subir des conséquences dont personne ne veut", a-t-il déclaré.

Des propos clairement menaçants, alors que Jair Bolsonaro avait déjà présenté cette journée de mobilisation comme un "ultimatum" contre la Cour suprême.

"Nous ne voulons pas de rupture. Nous ne voulons pas nous battre avec les autres pouvoirs. Mais nous ne pouvons pas permettre que quiconque mette en péril notre liberté", a-t-il ajouté, sous les applaudissements des manifestants enveloppés dans les drapeaux vert jaune du Brésil. 

Pratiquement aucun d'entre eux n'utilisait de masque, alors que, malgré l'avancée de la vaccination, la pandémie est loin d'être contrôlée dans un pays où plus de 580 000 personnes sont mortes du Covid-19.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.