HRW accuse l'Egypte d'«exécutions extrajudiciaires», appelle à des sanctions

Lors d'une visite guidée organisée par le Service d'information de l'État égyptien le 20 novembre 2019, des policiers montent la garde à la prison de Borg el-Arab, près de la ville égyptienne d'Alexandrie. (AFP)
Lors d'une visite guidée organisée par le Service d'information de l'État égyptien le 20 novembre 2019, des policiers montent la garde à la prison de Borg el-Arab, près de la ville égyptienne d'Alexandrie. (AFP)
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Publié le Mardi 07 septembre 2021

HRW accuse l'Egypte d'«exécutions extrajudiciaires», appelle à des sanctions

  • HRW assure que des analyses indépendantes prouvent que dans trois cas sur cinq étudiés, l'hypothèse d'un échange de tir est impossible
  • Depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, les autorités mènent une impitoyable répression contre tous types d'opposition, islamiste comme libérale

BEYROUTH: L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) accuse mardi l'Egypte de dizaines d'"exécutions extrajudiciaires" de "terroristes" présumés, appelant la communauté internationale à suspendre ses livraisons d'armes au Caire et à sanctionner ses responsables.


Des officiers de police et de la Sûreté nationale ont "apparemment tué des dizaines de présumés +terroristes+ à travers l'Egypte lors d'exécutions extrajudiciaires présentées comme des +échanges de tirs+", affirme l'organisation basée à New-York, évoquant le chiffre officiel d'au moins 755 personnes tuées dans 143 échanges de tirs entre janvier 2015 et décembre 2020 -- pour un seul suspect arrêté.


Et ce alors que les personnes tuées "ne représentaient pas un danger imminent pour les forces de sécurité ou d'autres personnes quand elles ont été abattues et, pour beaucoup, se trouvaient déjà en détention", selon HRW.


Dans la plupart des cas, les autorités assurent que les affrontements ont été initiés par les "terroristes" -- souvent accusés d'être membres de la confrérie désormais interdite des Frères musulmans, dont était issu le défunt président Mohamed Morsi, renversé en 2013. 


Depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, les autorités mènent une impitoyable répression contre tous types d'opposition, islamiste comme libérale.


En rétorsion, "les partenaires internationaux de l'Egypte devraient cesser de lui livrer des armes et imposer des sanctions aux agences de sécurité et aux officiels responsables de ces abus qui continuent", poursuit le rapport.


HRW assure que des analyses indépendantes prouvent que dans trois cas sur cinq étudiés, l'hypothèse d'un échange de tir est impossible. "Des photographies montrent que les mains (...) ont été entravées ou menottées dans le dos peu avant le décès", détaille le document. 


L'ONG a interrogé des proches, des avocats, des militants et un journaliste sur les cas de 14 hommes. "Huit proches ont rapporté qu'eux-mêmes ou des amis avaient assisté à l'arrestation (de l'un d'eux) très probablement par la Sûreté nationale, avant que leur mort ne soit annoncée", affirme HRW. 


Huit autres personnes "ont dit avoir vu des signes de ce qu'ils appellent des sévices sur le cadavre de leur proche, dont des brûlures, des coupures, des fractures ou des dents déchaussées", ajoute l'ONG.


"Les incidents étudiés démontrent un schéma clair d'exécutions illégales qui se répète et font peser de sérieux doutes sur l'ensemble des +échanges de tirs+ rapportés", conclut-elle.


En mars, 31 pays avaient exhorté l'Egypte à cesser d'user de sa législation antiterroriste pour museler l'opposition et maintenir indéfiniment ses critiques en détention préventive dans un pays qui compte plus de 60 000 détenus d'opinion, selon des ONG.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.