Le pape apaise la polémique suscitée par ses commentaires sur la Torah

Le pape François tient son audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI au Vatican, le 1er septembre 2021. (Photo, AFP)
Le pape François tient son audience générale hebdomadaire dans la salle Paul VI au Vatican, le 1er septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Le pape apaise la polémique suscitée par ses commentaires sur la Torah

  • Le 11 août, lors d’une audience générale, le pape a déclaré que «la Torah ne donne pas la vie»
  • Le pape a largement profité de ses deux dernières apparitions publiques pour tenter de clarifier ce que le Vatican considère comme un malentendu

VATICAN: Le pape François a tenté de dissiper les inquiétudes des juifs, à la suite des commentaires qu’il a fait sur leurs livres de loi sacrée. Ils ont suscité des demandes de clarification des principaux rabbins d’Israël, ont indiqué lundi des sources du Vatican et de la communauté juive.

Le mois dernier, Reuters a rapporté que le rabbin Rasson Arousi, président de la Commission de du grand rabbinat d’Israël pour le dialogue avec le Saint-Siège, avait adressé une lettre sévère au Vatican, affirmant que les propos du pape François laissaient entendre que la Torah, ou la loi juive, était obsolète.

Le 11 août dernier, lors d’une audience générale, le pape a déclaré que «la Torah ne donne pas la vie. Elle n’offre pas l’accomplissement de la promesse, parce qu’elle n’est pas dans la condition de pouvoir la réaliser (...). Ceux qui cherchent la vie doivent se tourner vers la promesse et son accomplissement à travers le Christ».

La Torah, les cinq premiers livres de la Bible hébraïque, renferme des centaines de commandements que les juifs doivent respecter dans leur vie quotidienne. Le degré d’adhésion à ce large éventail de directives n’est pas le même pour les juifs orthodoxes ou réformés.

Le rabbin Arousi a envoyé sa lettre au nom du grand rabbinat d’Israël, l’autorité suprême du judaïsme en Israël, et l’a adressée au cardinal Kurt Koch, qui préside la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme au Vatican.

Dans cette lettre, Arousi demande à Koch de «transmettre la détresse des rabbins d’Israël au pape François», et réclame une clarification de sa part pour «garantir que toute conclusion désobligeante tirée de cette homélie soit clairement répudiée».

Réconciliation

Le pape François a ensuite exigé que le cardinal Koch explique que ses propos sur la Torah ne faisaient que refléter les écrits de Saint Paul dans le Nouveau Testament, et qu’ils ne devaient pas être considérés comme un jugement sur la loi juive, ont précisé les sources.

La semaine dernière, Koch a envoyé une lettre à Arousi dans laquelle apparaît une citation du pape François remontant à 2015: «Les confessions chrétiennes trouvent leur unité dans le Christ, le judaïsme trouve son unité dans la Torah». Selon des sources juives, cette lettre du Vatican a été accueillie comme un signe de réconciliation. Pour sa part, le pape a largement profité de ses deux dernières apparitions publiques pour tenter de clarifier ce que le Vatican considère comme un malentendu. Lors d’une audience générale le 1er septembre, le pape a expliqué que ses commentaires sur les écritures de Saint Paul étaient «simplement une catéchèse (...) et rien d’autre». 

Dimanche, durant sa bénédiction hebdomadaire, il a présenté ses meilleurs vœux aux juifs pour le nouvel an juif, Roch Hashana, et pour les fêtes à venir, Yom Kippour et Souccot. «Que cette nouvelle année soit porteuse de fruits de paix, et qu’elle soit bonne pour ceux qui suivent fidèlement la loi du Seigneur», a-t-il déclaré.

Les sources juives et du Vatican ont observé que l’utilisation du mot «loi» dans des vœux routiniers était significative et intentionnelle. Les relations entre catholiques et juifs ont été révolutionnées en 1965, lorsque le concile Vatican II a répudié le concept de culpabilité collective des Juifs pour la mort de Jésus, et a entamé des décennies de dialogue interreligieux. Le pape François et ses deux prédécesseurs ont visité des synagogues.

Le pape entretient de très bonnes relations avec les juifs. Lorsqu’il était encore archevêque dans sa ville natale de Buenos Aires, il a coécrit un livre avec l’un des rabbins de la ville, Abraham Skorka, et a conservé une amitié durable avec lui.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.