Evasion de six Palestiniens d'une prison de haute sécurité en Israël

Des images des services carcéraux montrent un tunnel creusé sous une large céramique de salle de bain, au pied d'un évier, par lequel les détenus se sont évadés de cette prison de haute sécurité. (AFP)
Des images des services carcéraux montrent un tunnel creusé sous une large céramique de salle de bain, au pied d'un évier, par lequel les détenus se sont évadés de cette prison de haute sécurité. (AFP)
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Evasion de six Palestiniens d'une prison de haute sécurité en Israël

  • Des images des services carcéraux montrent un tunnel creusé sous une large céramique de salle de bain, au pied d'un évier, par lequel les détenus se sont évadés
  • La police israélienne a lancé une vaste chasse à l'homme et indiqué en fin de journée toujours tenter de localiser les fugitifs, tandis que les rumeurs fusent sur les réseaux sociaux et les messageries WhatsApp quant à l'évolution des recherches

JERUSALEM: Dans un scénario rappelant le film hollywoodien "Shawshank redemption", six Palestiniens, dont un ex-leader d'un groupe armé, se sont évadés lundi d'une prison en Israël via un tunnel sous un évier, déclenchant une vaste chasse à l'homme. 

Avant l'aube, les services carcéraux israéliens ont indiqué qu'une première alarme avait été déclenchée vers 03H00 (minuit GMT) lorsque des résidents ont affirmé avoir vu des "personnes suspectes" aux alentours de la prison de Gilboa (nord), où sont incarcérés des centaines de Palestiniens. 

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Capture d'écran : La police et les journalistes se rassemblent autour d'un trou utilisé par six prisonniers palestiniens pour s'échapper de la prison de Gilboa après avoir creusé un tunnel sous un évier. (Dossier/Reuters)

Des images des services carcéraux montrent un tunnel sous une large céramique de salle de bain, au pied d'un évier, par lequel les détenus se sont évadés de cette prison de haute sécurité. A l'extérieur de la prison, les policiers ont localisé un trou creusé dans le sol.   

Les services pénitenciers ont indiqué être en train de relocaliser les quelque 400 prisonniers de Gilboa détenus pour des "crimes liés à la sécurité" afin d'éviter qu'ils s'évadent par d'autres tunnels qui auraient pu être creusés. 

Cette rare évasion n'est pas sans rappeler le film américain réalisé par Frank Darabont, "Shawshank redemption" (Les Evadés ou à l'Ombre de Shawshank, 1994), dans lequel un homme s'évade de prison via un tunnel qu'il a mis des années à creuser en secret. 

Cette évasion, qui a pris Israël de surprise, intervient au moment où le pays entame la saison des fêtes juives, à commencer par le Nouvel an, Rosh Hashana. 

Le Premier ministre Naftali Bennett, qualifiant l'évasion "de très grave", a assuré suivre en temps réel la traque des fugitifs. 

Traque 

La police israélienne a lancé une vaste chasse à l'homme et indiqué en fin de journée toujours tenter de localiser les fugitifs, tandis que les rumeurs fusent sur les réseaux sociaux et les messageries WhatsApp quant à l'évolution des recherches. 

Des chiens renifleurs sont aussi à l'oeuvre et des points de contrôle ont été mis en place dans les environs de la prison. 

Selon des médias israéliens, les évadés pourraient déjà avoir regagné la Cisjordanie occupée où, dans certains secteurs, la sécurité est contrôlée en théorie par des unités palestiniennes. 

L'armée israélienne a mis à la disposition de la police des moyens d'observation aériens et dit avoir préparé ses troupes à intervenir au besoin en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967. 

Elle s'est d'ailleurs déployée aux alentours de Jénine (nord de la Cisjordanie), d'où sont originaires de nombreux évadés, a constaté un journaliste faisant état de coups de feu dans les airs en soutien aux fugitifs. 

"Pour l'instant la situation est calme, mais la surveillance est sans précédent", a indiqué Akram Rajoub, le gouverneur de la région de Jénine où certains anticipent une offensive de l'armée israélienne. 

Le camp de réfugiés de Jénine, qui jouxte la ville éponyme, est "habitué aux incursions" de l'armée israélienne, même s'il est situé dans une zone sous contrôle palestinien, a indiqué Hassan al-Amouri, chef du comité populaire local. "Tout est possible", a-t-il ajouté à propos d'une possible offensive israélienne dans ce camp lourdement armé. 

Les évadés ont été écroués pour avoir, selon Israël, préparé ou mené des attaques contre des Israéliens, à l'instar de Mahmoud Abdullah Ardah, écroué depuis 1996 et condamné à perpétuité. 

Ce vétéran des prisons israéliennes est un membre connu du Jihad islamique -- un des principaux mouvements armés palestiniens -- qui avait été placé en isolement il y a quelques années après la découverte de tunnels creusés dans un pénitencier israélien, selon le Jihad islamique. 

Des factions jubilent 

L'un des fugitifs, Zakaria al-Zoubeidi, était chef des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche armée du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. Il s'était engagé en 2007 à déposer les armes en échange d'un accord avec Israël visant à le retirer de sa liste des Palestiniens recherchés. 

Mais les autorités israéliennes ont ensuite renoncé à cet accord, le service de sécurité intérieure israélien affirmant qu'il avait été impliqué dans "différentes attaques". L'homme avait été arrêté et écroué en 2019. 

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza palestinienne, et le Jihad islamique ont salué cette évasion. 

"C'est un acte héroïque et courageux, une victoire pour la volonté et la détermination de nos prisonniers héroïques, un réel revers pour le système de sécurité sioniste, que l'occupation présente comme le meilleur au monde", a déclaré Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas cité dans un communiqué. 

Selon l'armée, la police avait aussi déployé lundi des checkpoints autour de la bande de Gaza pour éviter que les fugitifs tentent de pénétrer dans ce territoire sous blocus israélien mais sous contrôle du Hamas. 

Dans différentes villes de l'enclave, des supporters du Jihad islamiques distribuaient des bonbons pour célébrer l'évasion, ont constaté des photographes. 


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
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  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans de nouvelles frappes israéliennes sur le sud

Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
Le Liban a fait état de deux morts dans des frappes israéliennes distinctes sur le sud du pays mercredi, alors que l'armée israélienne a déclaré avoir tué un agent du Hezbollah, malgré le cessez-le-feu entre les deux parties. (X/@MajaletAzhar_)
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  • Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées dans deux nouvelles frappes israéliennes sur le sud du Liban mercredi, a indiqué le ministère libanais de la Santé, l'armée israélienne disant avoir visé deux combattants du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Israël continue de mener régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser le Hezbollah pro-iranien.

"La frappe menée par l'ennemi israélien à l'aide d'un drone sur une voiture (...) a fait un mort" dans la région de Wadi al-Hujair, a indiqué le ministère de la Santé, "un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Une deuxième frappe israélienne sur la localité de Hanine a "coûté la vie à un civil et en a blessé un autre", selon le ministère de la Santé libanais. D'après l'agence nationale d’information officielle Ani, la frappe visait une "moto".

L'armée israélienne a indiqué avoir visé "un terroriste du Hezbollah" dans ce secteur, sans préciser s'il avait été tué ou non.

Mardi, une attaque de drone israélien sur une voiture dans le secteur de Aïtaroun a fait deux morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, l'un des trois blessés, un adolescent âgé de 17 ans, étant décédé.

L'armée israélienne avait affirmé mardi avoir éliminé "un commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah" dans cette région du sud du Liban.

Le même jour, l'ONU a indiqué que 71 civils, y compris plusieurs femmes et enfants, avaient été tués par l'armée israélienne au Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah.

L'accord de cessez-le-feu prévoit que seuls les Casques bleus de l'ONU et l'armée libanaise soient déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Le Hezbollah, très affaibli par la guerre, doit pour sa part se retirer au nord du fleuve Litani, à quelque 30 km de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L'armée israélienne devait se retirer entièrement du sud du Liban mais elle s'est maintenue dans cinq points stratégiques.

Déclenchée en octobre 2023, la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza a poussé le Hezbollah à ouvrir un front depuis le sud du Liban en soutien au mouvement palestinien.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte: les bombardements israéliens ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts.