Un carnet de bord de l'OIM extrait des cendres de Moria

Des migrants fuient l’incendie du camp de Moria, le 9 septembre 2020 (Photo, AFP).
Des migrants fuient l’incendie du camp de Moria, le 9 septembre 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 septembre 2021

Un carnet de bord de l'OIM extrait des cendres de Moria

  • Traduites du grec, les notes manuscrites s'étalent de novembre 2018 à mai 2019. Elles évoquent les violences, la consommation de drogue, les auto-mutilations…
  • Après la destruction de Moria, les pays de l'UE se sont précipités pour accueillir les enfants laissés sans abri

ATHENES: Dans le camp de Moria, détruit par les flammes il y a un an sur l'île grecque de Lesbos, les enfants non accompagnés étaient confrontés aux rats, aux inondations et au "danger d'électrocution", selon un journal de bord retrouvé dans les cendres.

Rescapé du feu qui a ravagé le camp de migrants le 9 septembre 2020, le carnet de bord, découvert puis authentifié par l'AFP, était tenu quotidiennement par des employés de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) chargés de l'encadrement des mineurs.

Il a été retrouvé quelques jours après l'incendie non loin de la zone dite "sûre" de Moria, une section réservée aux enfants seuls. Proche de la route principale et séparée du reste du camp par des barbelés, cet espace abritait les mineurs jusqu'à leur transfert sur le continent ou dans un pays européen.

En théorie, l'OIM, l'agence onusienne responsable de la zone, devait les surveiller 24 heures sur 24 mais les auteurs du carnet de bord admettent leur impuissance à de nombreuses reprises.

Traduites du grec, les notes manuscrites s'étalent de novembre 2018 à mai 2019. Elles évoquent les violences, la consommation de drogue, les auto-mutilations ou encore des cas d'abus sexuels commis par des résidents adultes du camp.

Le jour de Noël 2018, un homme se présentait à l'entrée de la "zone sûre", rapporte le carnet de bord. Il accusait une fillette de l'avoir volé, après lui avoir remis de l'argent "en échange de choses qui ne peuvent pas être décrites", écrit un employé de l'OIM.

Le 18 novembre 2018, un autre employé note qu'"à l'intérieur du carton contenant des oranges, nous avons trouvé un rat mort". Le ton qu'il emploie atteste que ce n'est pas la première fois.

"Grave danger d'électrocution"

Le même jour, la pluie avait inondé un conteneur abritant des enfants ainsi que le quartier des gardiens. "Grave danger d'électrocution", relève le carnet de bord.

Quatre jours plus tard, les eaux pluviales avaient à nouveau envahi des préfabriqués. L'employé suggère que les enfants concernés "devraient être déplacés dans d'autres conteneurs jusqu'à ce que la météo soit meilleure".

"Danger d'électrocution", écrit-il en soulignant ces quelques mots au stylo.

Les coupures fréquentes d'électricité sont également dénoncées. 

Par une nuit glaciale, le personnel de l'OIM se trouve dans l'incapacité de garder au chaud le nouveau-né malade d'une adolescente célibataire.

"Toute la nuit, S. et H. sont restées avec nous dans la pièce de l'OIM", écrit l'auteur du rapport du 1er décembre 2018, évoquant la jeune mère et son bébé dont les noms ne sont pas divulgués par l'AFP. 

Sans électricité ni chauffage, "le bébé avait froid et pleurait et devait être malade" mais "le médecin militaire auquel nous l'avons montré a dit qu'il n'avait pas l'expérience des bébés et que quelqu'un d'autre devait le voir le lendemain".

Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR), 406 des résidents de Moria étaient alors des enfants ayant traversé sans aucun parent la mer Égée depuis les côtes turques voisines.

Tué en "zone sûre"

Les mineurs non accompagnés fuyant guerres ou misère et arrivant en Europe après un voyage souvent traumatisant, sont considérés comme la catégorie la plus vulnérable parmi les réfugiés.

Après la destruction de Moria, les pays de l'UE se sont précipités pour accueillir les enfants laissés sans abri. 

Des travailleurs sociaux accompagnant aujourd'hui certains garçons transférés à Hambourg, en Allemagne, ont déclaré à l'AFP qu'il faudrait des années à ces enfants pour effacer le traumatisme de leur séjour à Moria. 

Le 25 août 2019, trois mois après la dernière note du journal de bord, un Afghan de 15 ans est mort après avoir été poignardé dans la zone dite "sûre". 

L'adolescent, qui se trouvait sur l'île de Lesbos avec ses deux frères, attendait d'être transféré en Autriche pour rejoindre ses parents.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.