BEYROUTH : Vous êtes donc le président d’un pays dont l’élite dirigeante est largement considérée comme inepte et corrompue, dont l’économie s’effondre, et dont des pans entiers de la capitale ont été dévastés par une explosion dévastatrice.
Il doit être tentant de s’asseoir et de prendre une bonne tasse de thé. Mais le président libanais, Michel Aoun, ne peut même pas faire cela sans se mettre dans le « pétrin ».
Le problème a commencé lorsque le bureau du président a publié le mois dernier une photo d’Aoun recevant l'ambassadrice du Sri Lanka, qui a déclaré que Colombo avait « fait don de 1 675 kilos de thé de Ceylan aux personnes touchées par l'explosion à Beyrouth ».
Tout cela est très bien. Les habitants assiégés de Gemmayze peuvent ne pas avoir de maison, mais au moins ils peuvent se rafraîchir.
Mercredi, cependant, il est apparu qu'Aoun avait écrit au président sri-lankais, Gotabaya Rajapaksa, pour le remercier du cadeau, qui « a été distribué aux familles des soldats de la brigade de la Garde présidentielle ».
Et c’est là que la situation s’est envenimée. Aoun a un nouveau hashtag sur les réseaux sociaux, #TeaThief, et son comportement a été décrit comme « honteux », bien que ce ne soit certes pas la première fois.
« Le thé a été envoyé aux Libanais, en particulier à ceux qui ont touchés par l'explosion, a déclaré la députée indépendante Paula Yacoubian. Ce n'était évidemment pas un cadeau pour ceux qui n'en ont pas besoin. Distribuer l’aide à votre entourage est honteux. »
Un utilisateur de Twitter libanais a écrit : « La corruption au Liban continue. Il y a 0 % de chance que ce gouvernement change. »
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com