WASHINGTON : Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé vendredi qu'il se rendrait la semaine prochaine au Qatar, où Washington pourra amorcer un dialogue avec les talibans désormais au pouvoir.
Il doit ensuite aller en Allemagne, pour co-présider avec son homologue allemand Heiko Maas une réunion virtuelle des ministres d'une vingtaine de pays, sorte de "groupe de contact" naissant sur la crise afghane.
A Doha, où il restera de lundi à mercredi, il n'a pas prévu de rencontrer personnellement des représentants des nouveaux maîtres islamistes de Kaboul, même si un tel dialogue n'est pas totalement exclu à l'avenir.
"S'il est nécessaire que le secrétaire d'Etat parle avec un dirigeant des talibans sur un sujet qui est dans notre intérêt national, il le fera, mais nous n'en sommes pas là à ce stade", a précisé à des journalistes un haut responsable américain.
Antony Blinken a néanmoins assuré que les Etats-Unis, qui ont achevé leur retrait total d'Afghanistan en début de semaine et ont replié leurs diplomates à Doha, maintenaient des "canaux de communication" avec les talibans.
Et il doit s'entretenir avec les dirigeants qataris, qui conservent des liens étroits avec les ex-rebelles afghans au pouvoir depuis la mi-août, et qui, à ce titre, jouent depuis de longs mois les facilitateurs dans les échanges entre les Américains et les talibans.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin sera aussi à Doha en début de semaine, dans le cadre d'une tournée dans le Golfe qui le mènera aussi à Bahreïn, au Koweït et en Arabie saoudite, a annoncé vendredi le Pentagone.
Antony Blinken abordera l'avenir des évacuations, ainsi que l'aide nécessaire pour un pays menacé par une grave crise humanitaire, lors de son étape suivante, mercredi à Ramstein, en Allemagne, où est installé un autre centre de transit sur une base militaire américaine.
Les Etats-Unis et leurs alliés entendent rappeler les talibans à leurs engagements en faveur du départ "sûr" de tous ceux qui veulent quitter le pays, mais aussi de la lutte contre le terrorisme et du respect des droits fondamentaux, notamment des femmes.
"Nous espérons que tout gouvernement mis en place sera réellement inclusif, qu'il y aura dedans des non talibans, qui soient représentatifs des différentes communautés et des différents intérêts en Afghanistan", a dit le secrétaire d'Etat, alors que cet exécutif pourrait être annoncé très prochainement.
Mais il a ajouté que les "actes" et les "politiques" de ce futur gouvernement seraient "aussi importants" que sa composition.