Climat: pourquoi la Chine peine à se défaire du charbon

Près de 60% de l'électricité en Chine est produite à partir du charbon. Pékin a mis en service l'an dernier des nouvelles centrales à charbon pouvant produire 38,4 gigawatts d'électricité. C'est sur cette même période, trois fois plus de centrales que dans le reste du monde. (Photo, AFP)
Près de 60% de l'électricité en Chine est produite à partir du charbon. Pékin a mis en service l'an dernier des nouvelles centrales à charbon pouvant produire 38,4 gigawatts d'électricité. C'est sur cette même période, trois fois plus de centrales que dans le reste du monde. (Photo, AFP)
Le ministre chinois des AE, Wang Yi (à gauche) lors d'une téléconférence avec l'émissaire américain pour le climat John Kerry, à Tianjin. (Photo, AFP)
Le ministre chinois des AE, Wang Yi (à gauche) lors d'une téléconférence avec l'émissaire américain pour le climat John Kerry, à Tianjin. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 03 septembre 2021

Climat: pourquoi la Chine peine à se défaire du charbon

  • L'émissaire américain pour le climat John Kerry reproche à Pékin son goût pour le charbon, à l'issue d'entretiens avec des responsables chinois
  • La Chine est à la fois le pays qui construit le plus de centrales au charbon, et celui qui investit le plus dans les énergies nouvelles

PEKIN: La construction continue en Chine de centrales à charbon risque de réduire à néant les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, a déclaré jeudi l'émissaire américain pour le climat John Kerry à l'issue d'entretiens avec de hauts responsables chinois.

efe
Le charbon est 1000 fois plus émetteur de gaz à effet de serre que le gaz naturel. Le pays s'est toutefois engagé à atteindre le pic de ses émissions carbonées d'ici 2030, puis la "neutralité carbone" à l'horizon 2060. (Photo, AFP)

M. Kerry a déclaré jeudi soir à des journalistes que les Etats-Unis avaient bien fait comprendre à la Chine que "l'ajout de nouvelles centrales à charbon constitue un défi considérable aux efforts mondiaux pour gérer la crise climatique".

Il a indiqué avoir demandé aux responsables chinois de cesser ces constructions "pour ne pas ruiner la capacité du monde à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050".

La Chine est à la fois le pays qui construit à lui seul le plus de centrales utilisant cette énergie fossile, et celui qui investit le plus dans les énergies nouvelles.

Voici pourquoi la Chine peine à se défaire de ce combustible fossile polluant.

Sécurité énergétique

Près de 60% de l'électricité en Chine est produite à partir du charbon.

Le pays s'est toutefois engagé à atteindre le pic de ses émissions carbonées d'ici 2030, puis la "neutralité carbone" à l'horizon 2060.

Mais Pékin ne dit pas comment il compte remplacer le charbon, se désole Li Shuo, de Greenpeace Chine. 

La Chine a mis en service l'an dernier des nouvelles centrales à charbon pouvant produire 38,4 gigawatts (GW) d'électricité. C'est sur cette même période, trois fois plus de centrales que dans le reste du monde.

Un gigawatt équivaut à la puissance d'un réacteur nucléaire.

"Le charbon est synonyme de sécurité énergétique" pour Pékin, estime Li Shuo.

Fin 2020, la Chine avait dû rationner l'électricité sur fond de pénurie de charbon.

Et malgré les températures hivernales, des dizaines de millions de Chinois avaient fait face à des coupures de courant décidées par les autorités.

Crainte pour l'emploi

Sur les six millions de mineurs de charbon que compte la Chine, plus d'un tiers ont perdu leur emploi du fait de la fermeture de mines, selon une étude de l'Académie chinoise des sciences sociales.

La crainte d'un chômage de masse, et le risque de troubles sociaux que cela pourrait entraîner, ont contraint Pékin à mettre en suspens ses objectifs de réduction des émissions polluantes.

Et le pouvoir central a demandé au début du mois aux provinces de davantage soutenir les entreprises polluantes dans leur transition écologique.

Déséquilibre de l'offre

La majeure partie des énergies "propres" (éolienne, solaire et hydraulique) en Chine sont produites dans l'extrême ouest du pays.

Les régions les plus dynamiques pour l'économie, et donc plus gourmandes en énergie, sont quant à elles situées à l'est.

Problème: la Chine manque de lignes à haute tension pour acheminer l'électricité verte produite.

State Grid, le plus gros fournisseur du pays, a annoncé un investissement de 45 milliards de dollars pour connecter les sources d'énergies renouvelables au réseau national et remédier à ce déséquilibre.

Marché du carbone

La Chine a lancé en juillet son "marché carbone".

Il fixe pour la première fois des plafonds de pollution pour les entreprises.

Si ces dernières sont incapables de respecter ces quotas, elles doivent acheter des "droit de polluer" à d'autres entreprises ayant une empreinte carbone plus faible.

Mais pour de nombreux observateurs, le prix pratiqué en Chine est trop bas (inférieur à 7 dollars) au regard de ceux dans l'Union européenne (environ 36 dollars) et en Californie (17 dollars).

Quotas énergétiques

Les quotas énergétiques de style soviétique obligent les entreprises d'Etat à acheter davantage d'électricité produite à partir du charbon... même si les énergies renouvelables sont désormais moins chères.

Les efforts visant à modifier ou abolir ce système sont au point mort depuis près de dix ans. La faute à l'opposition des principales régions productrices de charbon.

"Grâce au système de quotas, produire de l'électricité à partir du charbon est une activité sûre" et rentable, relève Yuan Jiahai, enseignant à l'Université d'électricité de Chine du Nord, à Pékin.

Voilà pourquoi, "gouvernements locaux et industriels se précipitent pour construire de nouvelles centrales à charbon avant la date limite des pics d'émissions".

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.