WASHINGTON : Le monde "ne peut plus retarder les mesures ambitieuses en matière climatique", après la publication du nouveau rapport choc des experts de l'ONU, a déclaré lundi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
"Ce moment nécessite que les dirigeants mondiaux, le secteur privé et les individus agissent ensemble avec urgence et fassent tout ce qui est nécessaire pour protéger notre planète et notre avenir au cours de cette décennie et au-delà", a-t-il estimé dans un communiqué.
Selon ce document des experts du Giec, publié lundi, le réchauffement de la planète pourrait atteindre le seuil de +1,5°C autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant de nouveaux désastres "sans précédent" l'humanité, déjà frappée par des canicules et inondations en série.
Les humains sont "indiscutablement" responsables des dérèglements climatiques et n'ont d'autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, s'ils veulent en limiter les dégâts, constatent-ils.
"C'est pour cela qu'il est essentiel que tous les pays, et notamment les grandes économies, fassent leur part au cours de cette décennie cruciale des années 2020 pour mettre le monde sur une trajectoire qui conserve la limite de +1,5°C à portée de main", a affirmé Antony Blinken.
"C'est pour cela que les Etats-Unis se sont engagés à une réduction de 50-52% des émissions" des gaz à effet de serre "en 2030 par rapport au niveau de 2005 et ont ordonné à toute l'administration fédérale de combattre la crise climatique", a-t-il ajouté, alors que le président Joe Biden a rejoint l'accord de Paris sur le climat dont son prédécesseur Donald Trump avait retiré Washington et a affiché son intention de se poser en leader de la lutte contre le réchauffement.
L'administration Biden a annoncé par ailleurs la mise à disposition de 5 milliards de dollars d'argent public pour "aider les Etats et les collectivités locales à se préparer à des catastrophes majeures" liées en particulier à des événements météorologiques extrêmes.
Le président démocrate n'a de cesse par ailleurs de vanter les mérites pour l'environnement de son grand plan de rénovation des infrastructures vieillissantes du pays, plan à 1.200 milliards de dollars qui fait l'objet actuellement de délicates tractations parlementaires.
Selon la Maison Blanche, la fréquence des événements météo extrêmes et des catastrophes liées au changement climatique, et dont le coût dépasse 1 milliard de dollars, a "explosé".
Là où les Etats-Unis comptaient entre 2000 et 2009 en moyenne 6 désastres majeurs de ce type chaque année, ce chiffre est passé à 13 entre 2010 et 2020.