«L’Arabie verte», un pont pour les migrations entre l'Afrique et l'Eurasie

Des découvertes archéologiques récentes dans le nord de l'Arabie saoudite révèlent les premières preuves de migrations humaines du continent africain vers la péninsule arabique il y a environ 400 000 ans. (Photo, SPA)
Des découvertes archéologiques récentes dans le nord de l'Arabie saoudite révèlent les premières preuves de migrations humaines du continent africain vers la péninsule arabique il y a environ 400 000 ans. (Photo, SPA)
Des découvertes archéologiques récentes dans le nord de l'Arabie saoudite révèlent les premières preuves de migrations humaines du continent africain vers la péninsule arabique il y a environ 400 000 ans. (Photo, SPA)
Des découvertes archéologiques récentes dans le nord de l'Arabie saoudite révèlent les premières preuves de migrations humaines du continent africain vers la péninsule arabique il y a environ 400 000 ans. (Photo, SPA)
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Publié le Jeudi 02 septembre 2021

«L’Arabie verte», un pont pour les migrations entre l'Afrique et l'Eurasie

  • Des chercheurs de l'Institut Max Planck, travaillant étroitement avec la Commission du patrimoine saoudien, découvrent dans le désert du Néfoud des traces de migration des premiers Hommes
  • Au cours des 400 000 ans écoulés, le désert d’Arabie saoudite était souvent un terrain «de savane et d'herbes hautes, plein d'animaux, que les chasseurs-cueilleurs auraient suivis pour les chasser»

PARIS : La vaste étendue aujourd'hui aride du désert d'Arabie a été une voie de migration des premiers Hommes venant d'Afrique, à la faveur de plusieurs épisodes climatiques ayant transformé des endroits en "Arabie verte", au cours des 400 000 ans écoulés.

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Un ancien lac nommé Khall Amayshan, un bassin naturel aujourd'hui désertique envahi par les dunes, les archéologues sont tombés sur une rareté, un empilement de cinq couches successives de dépôts lacustres, qu'ils ont datées à l'aide de la technique de luminescence optique. (Photo, AFP)

La preuve? Une équipe internationale de chercheurs menée par le Dr Huw Groucutt, de l'Institut allemand Max Planck, y a mis au jour des milliers d'outils de pierre remontant pour certains jusqu'à cette époque reculée, dans l'actuel désert du Néfoud en Arabie saoudite.

"Nous sortons l'Arabie de l'anonymat", sur le sujet de la grande expansion humaine hors d'Afrique, dit à l'AFP le Pr. Michael Petraglia, co-auteur de l'étude publiée mercredi dans Nature. Elle montre que "l'Arabie était un carrefour des continents, le pont entre l'Afrique et l'Eurasie", selon cet archéologue au Max Planck.

Jusqu'à ce jour, la théorie dominante reste que l'expansion des premiers humains hors d'Afrique --avec notamment une grande vague d'Homo sapiens il y a 60 000 ans-- s'est faite par la côte du Levant, le bassin méditerranéen oriental bordé aujourd'hui par Israël, la Palestine, le Liban et la Syrie. Et de nombreux sites de fossiles importants en témoignent.

Mais on ne trouve que ce que l'on cherche, remarque le Pr. Petraglia, qui rappelle que le Levant est fouillé depuis une centaine d'années. Alors qu'il y a dix ans encore, on ne connaissait pas de site archéologique datant de plus de 10000 ans dans la péninsule arabique.

Éléphants et hippopotames

"On supposait que les déserts avaient toujours été là, et il n'existait pas de données sur l'environnement pouvant montrer à quel point ils avaient pu être différents par le passé", explique-t-il. Depuis, des images satellites ont identifié plus de 10 000 anciens lacs asséchés, dont quelques centaines seulement ont été explorés.

En 2018, c'est dans l'un d'eux qu'une équipe menée par le Pr. Petraglia a annoncé la découverte du premier fossile humain dans la région, une modeste phalange, attribuée à un Homo sapiens vieux de 85000 ans.

En 2020, une nouvelle étude révèle qu'un ancien lac du désert du Néfoud a vu passer il y a 120000 ans des Homo sapiens, mais aussi des buffles, des chameaux et des éléphants.

L'équipe des Pr. Groucutt et Petraglia, en travaillant étroitement avec la Commission du patrimoine saoudien, montre qu'un ancien lac nommé Khall Amayshan a accueilli des hippopotames...

Il faut imaginer un terrain "de savane et d'herbes hautes, plein d'animaux, que les chasseurs-cueilleurs auraient suivis pour les chasser", raconte le Pr. Petraglia.

Et que cette zone a été "verte à plusieurs reprises par le passé", avec "de nombreux lacs dont chacun porte des traces archéologiques".

«Zone géographique clé»

Car à Khall Amayshan, un bassin naturel aujourd'hui désertique envahi par les dunes, les archéologues sont tombés sur une rareté, un empilement de cinq couches successives de dépôts lacustres, qu'ils ont datées à l'aide de la technique de luminescence optique.

Et à chacune de ces couches, dont la plus ancienne remonte à 400000 ans et la plus récente à seulement 55000 ans, correspond une production bien distincte d'outils de pierre, des haches et bifaces.

Cette diversité indique, selon l'étude, "une colonisation par des groupes humains divers".

On peut en supposer leur identité par la technique employée pour produire ces outils, explique le Pr Petraglia, qui juge "probable" la présence d'Homo erectus et Homo heidelbergensis pour les couches lacustres les plus anciennes (il y a 400000 et 300000 ans), Homo sapiens pour celles datées à 200000 et 75000 ans, et peut-être même Néandertal pour la plus récente, à 55000 ans.

Ces découvertes s'accordent avec une publication scientifique récente qui a identifié, sur une échelle de 300000 ans, plusieurs épisodes de précipitations qui auraient favorisé la migration des humains hors d'Afrique via le Levant et la péninsule arabique.

Pour ce qui concerne l'Arabie, "maintenant il faut y trouver leurs fossiles", dit le Pr. Petraglia. Selon lui, il s'agit "d'une zone géographique clé dont l'histoire reste à écrire" si l'on veut mieux comprendre comment les premiers humains se sont ensuite dirigés notamment vers l'Asie.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.