La rentrée pour des millions d'élèves, de nouveau masqués dès le CP

Dans cette photographie d'archives prise le 1er septembre 2020, des élèves portant des masques attendent avant d'entrer à l'école européenne de Strasbourg, dans l'est de la France. (Photo, AFP/Archives)
Dans cette photographie d'archives prise le 1er septembre 2020, des élèves portant des masques attendent avant d'entrer à l'école européenne de Strasbourg, dans l'est de la France. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mardi 31 août 2021

La rentrée pour des millions d'élèves, de nouveau masqués dès le CP

  • Quelque 12,4 millions d'élèves français doivent retourner en classe après une année scolaire de nouveau chamboulée par la crise sanitaire et à l'heure où la circulation du variant Delta inquiète les autorités
  • Cette rentrée doit s'opérer sous le régime du scénario 2 (sur quatre) du protocole sanitaire mis en place par le ministère, qui autorise tous les élèves à être accueillis en présentiel

PARIS: La rentrée des classes jeudi sera-t-elle la plus normale possible, comme l'espère Jean-Michel Blanquer ? Elle se fera en tout cas avec le port du masque à partir du CP, comme l'an dernier, sous la menace du variant Delta.

Quelque 12,4 millions d'élèves français doivent retourner en classe après une année scolaire de nouveau chamboulée par la crise sanitaire et à l'heure où la circulation du variant Delta inquiète les autorités.

Cette rentrée doit s'opérer sous le régime du scénario 2 (sur quatre) du protocole sanitaire mis en place par le ministère, qui autorise tous les élèves à être accueillis en présentiel.

Selon ces règles, un cas de Covid-19 dans une classe en primaire entraîne une fermeture, comme en juin. 

Au collège et au lycée, en cas de contamination dans une classe, seuls les élèves qui seront cas contacts non vaccinés devront s'isoler une semaine.

"Nous avons travaillé tout l'été avec les préfets, les autorités régionales de santé, de façon à ce qu'il y ait une proposition vaccinale pour tous les plus de 12 ans de France en milieu scolaire ainsi que les adultes qui y travaillent tout au long du mois de septembre et jusqu'aux vacances de la Toussaint", a déclaré Jean-Michel Blanquer dimanche sur France 3. 

Il a tenu à rappeler que "la majorité des adolescents sont déjà vaccinés: on est à 57%, je pense qu'on va être à 60% ce weekend, c'est le signe qu'il y a une sorte de marée montante de la vaccination des adolescents, c'est une bonne nouvelle", s'est-il réjoui. 

A Paris, Christophe Kerrero, le recteur de l'académie, a assuré, lundi lors un point presse, qu'il abordait cette rentrée "serein". "Les chiffres sont plutôt bons aussi bien en ce qui concerne la vaccination que la circulation du virus. Nous allons poursuivre la vaccination parce que c'est le meilleur rempart collectif que nous ayons", a-t-il dit.

Cette académie dispose à compter de jeudi de 117 établissements qui seront des centres de vaccination éphémères, et 28 centres de l'ARS. Les premières vaccinations démarreront le 7 septembre. 

Rentrée « très complexe »

Sur le volet pédagogique, le ministre a aussi affiché sa volonté de faire perdre "le moins d'heures de cours possible" aux collégiens et lycéens: "Nous faisons le choix des écoles ouvertes (...) On ne va pas fermer une classe dans l'enseignement secondaire, on va simplement protéger les élèves qui ont besoin d'être protégés", a-t-il dit.

Une rentrée que M. Blanquer souhaite "la plus normale possible" mais sans exclure un durcissement du protocole au cours des prochains jours ou des prochaines semaines si la situation sanitaire se dégrade. Il y aura "forcément de nouvelles mesures dans les temps à venir en fonction de la situation", a-t-il lancé, lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée.

Ces évolutions peuvent être locales. Ainsi, aux Antilles et dans les zones rouges de Guyane, par exemple, la rentrée a été reportée du 2 au 13 septembre en raison de la situation sanitaire "grave" qui y sévit.

"On est sur un niveau 2 de protocole partout (en métropole) alors même qu'il y a certains territoires où, lorsqu'on regarde les indicateurs sanitaires, tout laisse à penser que la situation se dégrade rapidement", estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, qui "pense notamment à ce qui se passe dans le Sud-Est".

Mme Vénétitay évoque "une forme de légèreté" de la part du ministère. "Ce variant Delta place la rentrée dans des conditions très particulières puisqu'on sait qu'il se transmet plus vite", dit-elle.

En école maternelle, où le masque n'est pas obligatoire pour les élèves, la crainte porte sur la cantine. "Dans l'idéal, pour respecter la distanciation, il faudrait organiser trois services au lieu de deux mais pour cela payer plus les personnels et ce n'est pas prévu par la ville", pointe un directeur d'école maternelle de banlieue parisienne, sous couvert d'anonymat.

En fin de semaine dernière, le Conseil scientifique a recommandé de dépister davantage les élèves des écoles primaire, faute de quoi la rentrée pourrait être "très complexe", avec des fermetures de classes à répétition, a-t-il prévenu.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.