PARIS: La rentrée scolaire aura lieu, hormis aux Antilles, quelles que soient les difficultés sanitaires, a souligné jeudi le gouvernement en promettant également une "dose de rappel" du vaccin anti-Covid dans les Ehpad autour de la mi-septembre.
Le retour dans les classes de 12,4 millions d'élèves et de 866 500 enseignants, à l'heure où la circulation du variant Delta suscite l'inquiétude, se fera en présentiel jeudi 2 septembre avec comme but affiché de fermer le moins de classes possible et de préserver la scolarité des élèves.
"Nous pouvons être tout à fait sereins sur cette rentrée scolaire, elle aura lieu, bien sûr, nous rencontrerons des difficultés, bien sûr, il y aura des problèmes, nous nous mettons en situation de gérer", a déclaré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer en conférence de presse.
"Nous faisons le choix des écoles ouvertes et d'une capacité à fermer de manière la plus ciblée possible pour qu'au maximum les élèves puissent bénéficier de l'école", a-t-il insisté.
Le protocole sanitaire prévoit qu'un cas de Covid-19 dans une classe de primaire entraîne une fermeture, comme cela se faisait en fin d'année scolaire. Au collège et au lycée, en cas de contamination, seuls les élèves cas contacts non vaccinés devront s'isoler pendant une semaine.
Le gouvernement a décidé mercredi de repousser au 13 septembre la rentrée des élèves aux Antilles et dans la zone "rouge" de la Guyane.
En Guadeloupe, l'épidémie connaît une "légère diminution" mais reste toujours "préoccupante", selon l'ARS. Le préfet a prolongé le confinement jusqu'au 19 septembre. C'était déjà le cas en Martinique.
- 25 décès en un jour en Polynésie -
En raison d'une situation sanitaire toujours "grave", le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué mercredi que l'état d'urgence sanitaire serait prolongé "jusqu'au 15 novembre aux Antilles, en Guyane et en Polynésie française", avec un projet de loi présenté "la semaine prochaine".
La Polynésie a connu mardi une journée noire avec le décès de 25 personnes en un jour, un nombre record.
Le taux d'incidence ressort à 3.357 cas pour 100 000 habitants aux Îles-du-Vent, les plus peuplées de Polynésie.
La couverture vaccinale a augmenté ces dernières semaines en Polynésie, mais elle reste très inférieure à celle de la métropole: 45,8% de l'ensemble de la population a reçu au moins une dose de Janssen ou de Pfizer, et 34,4% des Polynésiens ont un schéma vaccinal complet.
En Martinique, le nombre de vaccinations contre le Covid-19 a accéléré en juillet et août par rapport au début de l'année, grâce à la communication des autorités, mais surtout au nombre de décès qui ont fini de convaincre les habitants.
Aux Antilles "le doute aura tué et tue encore parfois en métropole", a déploré devant la presse le ministre de la Santé Olivier Véran, regrettant la persistance de la défiance vaccinale: "la peur du virus oui, la peur du vaccin, non".
Avec la vaccination "on a 8 fois moins de chances d'être contaminé, 11 fois moins de chances d'aller à l'hôpital", a fait valoir Jean Castex sur RTL, en annonçant que les résidents des Ehpad pourront recevoir une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 à partir du 13 septembre.
Selon M. Véran, elle devait initialement commencer à cette date "mais comme j'ai vu qu'il y avait certains (pays) voisins qui allaient démarrer le 11, je me suis dit que si on arrivait à gagner deux jours, ça nous éviterait deux jours de polémique". "Tout ça démarrera après le 10 septembre et avant le 15 septembre", a-t-il dit, donnant comme date plus probable le 11 septembre.
Les plus de 65 ans et les personnes présentant des comorbidités pourront, elles, dès le 1er septembre, reprendre rendez-vous pour cette dose de rappel, a ajouté M. Castex, en rappelant qu'il fallait "un délai d'environ 6 mois entre la deuxième et la troisième dose".
Ce rappel est jugé nécessaire parce que "la protection vaccinale chez certaines personnes - les plus fragiles, les plus âgés - baisse", a ajouté le chef du gouvernement.
Le Premier ministre a écarté par ailleurs la possibilité d'instaurer le pass sanitaire dans toutes les entreprises. Il a enfin promis que le gouvernement mettrait bien en place, à partir du 15 septembre, l'obligation de se vacciner imposée au personnel soignant, sanctions à la clé pour les récalcitrants.
A ce jour, plus de 83% des soignants dans les hôpitaux ou maisons de retraite sont vaccinés contre le Covid-19.