PARIS: Quel candidat pour la droite en 2022? Les principaux prétendants désormais sur la ligne de départ, LR a quelques semaines avant de trancher sur une éventuelle primaire, que rejette de toutes façons Xavier Bertrand.
Les Républicains lancent lundi une enquête géante auprès de 15.000 sympathisants de la droite et du centre, sondage "hors norme" qui se veut un outil "d'aide à la décision", selon le politologue Pascal Perrineau.
En clair, le sondage ne désignera pas le candidat de droite à la présidentielle. Mais il permettra de savoir quelles thématiques sont prioritaires pour l'électorat, et quel regard il porte sur les candidats.
Cinq prétendants seront testés: Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Philippe Juvin, tous acquis au principe d'une éventuelle primaire, ainsi que Xavier Bertrand, qui compte lui se présenter à l'Elysée sans passer par le départage.
La semaine passée a vu le renoncement de Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez qui faisait figure de poids lourd sur l'aile droite.
Avec ce double forfait, LR peut-il faire l'économie d'une primaire? La direction du parti est très réticente à ce processus de départage synonyme selon elle de divisions, même si, selon un sondage Ifop pour le JDD, 66% des sympathisants LR y sont favorables.
Valérie Pécresse a répété ce week-end au Parisien combien la primaire lui semblait "plus que jamais incontournable". Mieux vaut "une compétition maintenant plutôt qu'une division plus tard", a-t-elle expliqué sur Europe 1.
Pour la présidente de l'Ile-de-France, qui a quitté LR en 2019, une primaire serait un atout en légitimité. "Je jouerai toujours collectif. Je ne suis plus aux Républicains mais je me sens profondément de droite et j'accepterai la règle du jeu", a-t-elle assuré samedi à Brive ou elle faisait sa rentrée.
L'appel au "collectif" faisait figure de mantra ce week-end aux diverses rentrées de la droite: "Je ne participerai à aucune division", a promis à La Baule Michel Barnier, "la condition de la primaire c’est l’unité", a abondé Philippe Juvin, tandis qu'Eric Ciotti, dans l'arrière pays niçois, appelait à une campagne "apaisée".
«Loyauté»
La droite, certaine que ses idées sont majoritaires dans le pays et qu'elle peut l'emporter en 2022 après dix ans dans l'opposition, veut ainsi montrer qu'elle a appris des divisions mortifères qui l'ont régulièrement plombée.
Dans ce contexte le cavalier seul de Xavier Bertrand, convaincu qu'une élection est la rencontre "entre un homme et les Français" et refuse de se plier à la primaire d'un parti qu'il a quitté en 2017, commence à faire grincer des dents.
"Je vois les dangers que font peser les aventures solitaires sur nos chances de victoire", a lancé dimanche Laurent Wauquiez, qui s'est lui même retiré "pour ne pas ajouter de la division à la division".
"Tous ceux qui souhaitent avoir le soutien de cette famille politique doivent respecter les règles du jeu. C'est une question de loyauté", a assuré Michel Barnier lundi.
Car "il n'y a pas de leader naturel", a rappelé lundi Eric Ciotti.
Pas de leader naturel, mais peut-être des candidats de dernière minute: l'entrepreneur Denis Payre s'est déclaré dimanche pour la primaire, le maire LR de Cannes David Lisnard a assuré au Figaro qu'il "ferait un point" au moment du congrès, les noms de Rachida Dati et Julien Aubert sont également évoqués...
LR tranchera sur l'organisation ou non d'une primaire lors d'un congrès, le 25 septembre, avec pour but de désigner son candidat fin novembre.
En attendant, une quarantaine de maires de droite modérée et du centre, dont l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, ont promis dimanche de se structurer pour "peser" davantage à l'approche de 2022. Le maire de Toulon Hubert Falco, parti de LR lors des régionales, a ouvertement apporté son soutien à Emmanuel Macron lundi.
Et plus à droite reste l'interrogation Eric Zemmour, qui entretient les spéculations sur sa candidature en 2022. "Les idées que je défends unissent déjà la droite depuis des années", a tweeté dimanche le polémiste.