Assailli de critiques, Biden se recueille devant les militaires tués en Afghanistan

Depuis des décennies, la base de Dover, à deux heures environ de Washington, est synonyme dans les esprits américains du retour déchirant des militaires tombés au combat. (Photo, AFP)
Depuis des décennies, la base de Dover, à deux heures environ de Washington, est synonyme dans les esprits américains du retour déchirant des militaires tombés au combat. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 30 août 2021

Assailli de critiques, Biden se recueille devant les militaires tués en Afghanistan

  • Parmi les 13 jeunes soldats tués dans l'attentat de jeudi, cinq avaient 20 ans, soit la durée de la plus longue guerre des Etats-Unis, lancée en 2001 en Afghanistan
  • En représailles de l'attentat contre l'aéroport de Kaboul, les Etats-Unis ont effectué une frappe de drone en Afghanistan, tuant deux membres du groupe Etat islamique

DOVER : Dans un lourd silence parfois brisé par les pleurs des familles, Joe Biden a accueilli dimanche, main sur le coeur, les dépouilles des 13 soldats américains tués dans un attentat à Kaboul, une cérémonie difficile pour le président vivement critiqué sur sa gestion de la crise afghane.

Un à un, couverts d'un drapeau américain, les cercueils ont été débarqués devant le président démocrate et son épouse Jill, sur le tarmac de la base militaire de Dover, dans le Delaware.

Joe Biden a suivi du regard chacune des dépouilles transportées par des militaires vers des véhicules sombres, baissant parfois la tête en signe de recueillement.

Sous un ciel chargé, vêtu de noir, le couple présidentiel s'est tenu à la mi-journée aux côtés du chef du Pentagone Lloyd Austin, du secrétaire d'Etat Antony Blinken, du chef d'état-major américain, le général Mark Milley, et d'autres hauts responsables de l'armée.

Les familles étaient à distance, protégées des caméras. Des sanglots ont parfois rompu le silence.

Juste avant la cérémonie, la délégation avait gravi la rampe d'accès vers l'imposant avion militaire C-17 qui a transporté les 13 cercueils, pour une brève prière en privé, selon la Maison Blanche.

Deux familles sur les treize avaient demandé à ce que la descente de la dépouille de leur proche ne soit pas filmée.

Parmi les 13 jeunes soldats tués dans l'attentat de jeudi, cinq avaient 20 ans, soit la durée de la plus longue guerre des Etats-Unis, lancée en 2001 en Afghanistan.

La mort d'une jeune militaire de 23 ans suscitait une émotion particulière dans le pays, après qu'elle eut été photographiée une semaine auparavant un bébé dans les bras lors des opérations chaotiques d'évacuation à l'aéroport de Kaboul.

Revendiquée par le groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K), l'attentat de jeudi a fait au total plus d'une centaine de morts. Il représente l'attaque la plus meurtrière contre les forces du Pentagone depuis 2011 en Afghanistan.

Ces soldats sont des "héros", a de nouveau déclaré Joe Biden dimanche, en marge d'un discours plus tard dans l'après-midi à Washington sur l'ouragan Ida. Appelant à les "garder dans nos prières", le président a refusé de prendre des questions sur l'Afghanistan. 

«L'une des pires décisions»

Depuis des décennies, la base de Dover, à deux heures environ de Washington, est synonyme dans les esprits américains du retour déchirant des militaires tombés au combat.

Ces moments poignants ont parfois plombé l'image de présidents américains menant des guerres impopulaires, au point que certaines cérémonies ont été interdites aux médias.

Arrivé au pouvoir en janvier dernier, Joe Biden a vu sa popularité, relativement stable jusqu'ici, passer sous les 50% après la prise de Kaboul par les talibans, le 15 août. Elle est aussi affectée par la flambée de l'épidémie de Covid-19 à cause du variant Delta.

En représailles de l'attentat contre l'aéroport de Kaboul, les Etats-Unis ont effectué une frappe de drone en Afghanistan, tuant deux membres du groupe Etat islamique. Et tandis que le couple présidentiel se trouvait auprès des familles des militaires, dimanche, le Pentagone a annoncé avoir détruit un véhicule à Kaboul, "éliminant une menace imminente de l'EI-K" contre ce même aéroport.

Environ 114 400 personnes dont près de 5 500 citoyens américains ont été évacuées d'Afghanistan par un gigantesque pont aérien depuis le 14 août.

Les républicains reprochent durement à Joe Biden la gestion de cette évacuation.

"Il s'agit de l'une des pires décisions de politique étrangère de l'Histoire américaine", a tonné l'influent chef des sénateurs républicains Mitch McConnell, dimanche.

"Bien pire que Saïgon", a-t-il ajouté, alors que la chute de cette ville à la fin de la guerre du Vietnam en 1975 reste un souvenir très douloureux aux Etats-Unis.

"Parce que lorsque nous avions quitté Saïgon, il ne restait pas de terroristes vietnamiens qui prévoyaient de nous attaquer ici sur notre sol", a souligné sur la chaîne Fox M. McConnell, qui était déjà contre le retrait négocié en 2020 par Donald Trump avec les talibans.

Ben Sasse, un sénateur républicain, semblait difficilement contenir sa colère contre le président démocrate dimanche matin, dans un entretien sur la chaîne ABC: 

"Joe Biden a mis nos troupes en danger parce qu'il n'avait pas de plan pour évacuer."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.