PARIS: Le numéro deux du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé dimanche que la théorie complotiste du "grand remplacement" (de la population européenne par une population immigrée) pointait "une réalité".
"Je n’aime pas ce mot de 'grand remplacement' parce qu'il n’est pas clair, c’est un slogan très intellectuel, mais il pointe une réalité qui est juste. Allez vous balader dans tous les quartiers où j’ai grandi, en Seine-Saint-Denis", a déclaré sur BFMTV l'eurodéputé, qui doit prendre prochainement la présidence du RN pendant la campagne présidentielle de sa cheffe actuelle Marine Le Pen.
"Oui il y a un basculement démographique qui pourrait faire craindre que la France change de visage dans quelques années et c’est déjà en train d’arriver", a-t-il insisté.
Alors qu'on lui demandait si la notion de "visage" faisait référence à la couleur de peau, il a répondu qu'il "parlait de culture, de l'importation sur notre sol d’une civilisation avec qui nous ne partageons rien".
"J’ai un problème avec les gens qui viennent aujourd'hui dans notre pays pour le changer, pour en changer la langue, pour en changer la culture, pour imposer le burkini sur les plages, pour imposer le voile à des fillettes de 5,6, 10 ans, pour imposer des horaires séparés dans les piscines, pour imposer des régimes confessionnels dans les cantines", a développé le responsable d'extrême droite.
Au sujet des Afghans qui fuient le régime des talibans, il a répété son opposition à leur accueil en France parce qu'une "grande partie du peuple afghan souhaite vivre sous le régime et sous la loi islamique, sous le règne de la charia".
Il a suggéré que les demandes d’asile soient traitées "dans des pays tiers" et proposé pour les réfugiés afghans la mise en place de "camps sécurisés dans les pays frontaliers".
Dans le mensuel Causeur, Marine Le Pen soutient cette idée de "sanctuaires humanitaires" sur des terres "louées pour 30 ans" par la communauté internationale, où "rien n’y serait gratuit" pour les réfugiés qui n'ont "pas vocation à vivre éternellement de l’assistanat mondial".
M. Bardella a promis à nouveau "un moratoire" sur l'immigration et la fermeture des "pompes aspirantes" que sont à ses yeux "les soins gratuits pour les clandestins", ou la régularisation des étrangers en situation irrégulière "au motif qu’ils ont un contrat de travail".