Les talibans sous pression d'assurer la sécurité de Kaboul après l'attentat de l'aéroport

Des combattants talibans Badri, une unité des «forces spéciales», montent la garde alors que des Afghans, dans l'espoir de quitter l'Afghanistan, franchissent la porte d'entrée principale de l'aéroport de Kaboul le 28 août 2021. (Photo, AFP)
Des combattants talibans Badri, une unité des «forces spéciales», montent la garde alors que des Afghans, dans l'espoir de quitter l'Afghanistan, franchissent la porte d'entrée principale de l'aéroport de Kaboul le 28 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 28 août 2021

Les talibans sous pression d'assurer la sécurité de Kaboul après l'attentat de l'aéroport

  • L'attaque de l'aéroport, revendiquée par le groupe État islamique, est un premier test pour les talibans
  • L'EI «sera défait», a assuré Bilal Karimi, le porte-parole des talibans

KABOUL: Le discours des talibans au temps de leur insurrection a toujours été limpide : leur règne ne serait que charia, bonheur et sécurité. Mais l'attentat de jeudi contre l'aéroport de Kaboul, qui a fait au moins 85 victimes, met à mal cette rhétorique.

Durant leur vingt années de guérilla contre les forces américaines et afghanes, des centaines de leurs kamikazes se sont faits exploser contre des objectifs ennemis, faisant des milliers de victimes, dont de nombreux civils. Les mêmes armes sont utilisées contre eux maintenant qu'ils sont au pouvoir.

L'attaque de l'aéroport, revendiquée par le groupe État islamique, est un premier test pour les talibans. Elle démontre "qu'aucun groupe ne peut prétendre avoir le monopole de la violence en Afghanistan ni affirmer sécuriser le pays", constate Abdul Basit, un chercheur basé à Singapour.

L'EI "sera défait", a toutefois assuré Bilal Karimi, le porte-parole des talibans. Issus de branches théologiques différentes de la pensée jihadiste dure, les deux camps s'affrontent depuis des années en Afghanistan.

Mais les nouveaux maîtres afghans doivent d'ores et déjà se dire qu'ils ont eu une bien mauvaise idée de libérer méthodiquement tous les prisonniers lors de leur conquête éclair du pays ces dernières semaines.

«Prudents»

Car si cette tactique les a aidés à regarnir leurs rangs, elle a également permis à d'autres groupes armés, dont l'État islamique, de faire le plein de sang frais.

Une erreur monumentale alors que leurs combattants sont à bout de souffle après des années de lutte acharnée contre les forces gouvernementales. Conscients des implications de ce mauvais choix, les dirigeants talibans tentent depuis de se dédouaner en rejetant la faute sur l'ancien président Ashraf Ghani, qui a fui le pays.

"Nous sommes prudents parce que des prisonniers de Daech (l'acronyme de l'EI en arabe, NDLR) ont quitté la prison et se cachent maintenant après que des fonctionnaires de l'administration de Kaboul ont abandonné leurs postes", avait affirmé cette semaine leur porte-parole Suhail Shaheen.

Alors que les Occidentaux multipliaient les alertes contre les risques d'un attentat de l'EI à l'aéroport, Shaheen s'était voulu rassurant. "Nos services de renseignement et nos forces de sécurité sont actifs pour éviter un tel incident", avait-il poursuivi, interrogé par une télévision pakistanaise.

Le pire étant advenu, les talibans ont ensuite désigné Washington comme responsable, affirmant que la sécurité de la zone où les explosions se sont produites était assurée par les États-Unis.

Bouc émissaire

Mais le bouc émissaire américain aura bon dos après le 31 août, quand les États-Unis auront retiré la totalité de leurs troupes du pays. Leur incapacité à empêcher de futurs attentats risque d'éroder le peu de confiance dont disposent les talibans, notamment dans la capitale.

"Les checkpoints talibans qui parsèment la ville n'ont pas réussi à attraper les auteurs de l'attentat de l'aéroport de Kaboul", a déclaré Nishank Motwani, un analyste afghan basé en Australie.

"Mais cela repose sur l'hypothèse que les talibans avaient l'intention d'assurer la sécurité en premier lieu pour protéger des vies", a-t-il ensuite glissé.

L'attentat contre l'aéroport ponctue dans le sang des années de combats entre les deux groupes armés. 

Si l'EI a été responsable de certaines des attaques les plus horribles de ces dernières années - contre des mosquées, des écoles, des manifestations et même un hôpital - les talibans restent confiants en leur habilité à les mettre au pas.

"Les gens devraient arrêter de quitter l'Afghanistan pour aller à l'extérieur", a récemment estimé Bilal Karimi, le porte-parole des talibans. "Ils sont en sécurité maintenant."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.