Au Texas, un réfugié afghan s'inquiète pour «ceux restés derrière»

A 48 heures près, Mohammad et sa famille auraient pu se retrouver parmi les milliers de civils qui supplient les talibans de les laisser accéder à l’aéroport de Kaboul dans l'espoir de quitter l’Afghanistan. (Photo, AFP)
A 48 heures près, Mohammad et sa famille auraient pu se retrouver parmi les milliers de civils qui supplient les talibans de les laisser accéder à l’aéroport de Kaboul dans l'espoir de quitter l’Afghanistan. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 27 août 2021

Au Texas, un réfugié afghan s'inquiète pour «ceux restés derrière»

  • «Je n’ai pas confiance dans les talibans, ils n'aiment pas ceux qui aiment l'éducation, qui aiment aller à l'école»
  • Les Américains «laissent trop de gens derrière, ils ont construit ce pays pendant 20 ans et ils l'ont laissé en 10 jours»

HOUSTON : A 48 heures près, Mohammad et sa famille auraient pu se retrouver parmi les milliers de civils qui supplient les talibans de les laisser accéder à l’aéroport de Kaboul dans l'espoir de quitter l’Afghanistan.

Le 12 août, le Pachtoune de 36 ans embarquait de ce même aéroport avec femme et enfants pour un aller simple vers Washington. Prenant de court la communauté internationale, la capitale afghane tombait aux mains de ses nouveaux maîtres dès le 15.

Un peu avant, ils avaient pris le contrôle d'une des dernières capitales provinciales leur échappant, Khost, où Mohammad a laissé le reste de sa famille.

"Frères, mère, sœur: nous pensons à eux tout le temps. Faites-moi confiance, je suis aux États-Unis mais je ne dors pas bien parce que je pense à ma famille", confie-t-il à l'AFP à Houston, au Texas, où il a été pris en charge par l'association Interfaith Ministries for Greater Houston.

"J’espère que l'Etat américain et d'autres pays, comme la France ou l'Allemagne, décideront quelque chose pour nos familles… Parce que nous avons travaillé pour notre liberté, nous avons travaillé pour le gouvernement américain", poursuit-il. Puis de rectifier : "Ce n’était pas que pour notre liberté mais pour la liberté de tous les êtres humains du monde".

De 2005 à 2013, Mohammad a été employé par l'armée américaine et ses sous-traitants, les entreprises KBR et Fluor. D’abord ouvrier, il a ensuite appris l'anglais et a pu devenir traducteur, puis superviseur d'autres traducteurs sur la base de Salerno, à moins de 30 kilomètres de la frontière pakistanaise.

Quand la base ferme en 2013, Mohammad crée son propre business, dont il ne dévoile pas la nature afin de ne pas être identifié.

S'il est aujourd'hui inquiet, c’est que l'ensemble de sa famille, et ses frères en particulier, ont largement collaboré avec le gouvernement afghan en place avant l'arrivée des talibans.

Il a obtenu ces derniers jours des nouvelles de cousins et neveux qui ont pu s'enfuir au Qatar. Mais ses frères et leur famille se cachent toujours dans sa province.

"Je n’ai pas confiance dans les talibans", explique-t-il. "Ils n'aiment pas ceux qui aiment l'éducation, qui aiment aller à l'école".

Il regrette le désengagement des Américains de son pays: "Ils laissent trop de gens derrière", explique-t-il. Les Américains "ont construit ce pays pendant 20 ans et ils l'ont laissé en 10 jours. Ce n’était pas une bonne décision" de se retirer.

Installé avec sa femme et ses huit enfants dans un appartement trouvé par l’association Interfaith Ministries, il goûte à présent à la chaleur étouffante de l’été à Houston, où le mercure grimpe plus haut qu'à Kaboul ou Khost.

Dans les jours qui viennent, il compte scolariser ses six filles et deux garçons âgés de 4 à 16 ans, passer son permis de conduire et trouver un travail pour couvrir son loyer. Peut-être tentera-t-il de décrocher une licence de taxi.

"Les Afghans, nous sommes de bons travailleurs", dit-il. "J’ai confiance en moi: je parle quatre langues !".

Et d’ajouter: "Les États-Unis sont un État qui a été construit par différentes nations et nous sommes l'une d'elles".

En deux mois, Interfaith Ministries for Greater Houston a accueilli une cinquantaine de réfugiés afghans. Elle devrait en recevoir autant durant le prochain mois.

"Historiquement, le Texas est une des principales destinations pour les réfugiés et les immigrants", explique son responsable des programmes Ali Al Sudani, lui-même pris en charge par l'association à son arrivée d'Irak en 2009.

"Le coût de la vie y est abordable, il y a une bonne économie, des communautés accueillantes et une aide des officiels locaux. (…) Houston en particulier est une ville avec beaucoup de diversité, une ville très accueillante. Et c'est ce que les immigrants et les réfugiés recherchent quand ils essaient de trouver un nouveau chez-eux".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.