PARIS: La France, qui a déjà évacué ce mercredi d'Afghanistan 2 500 personnes, met en place un "triple filet de sécurité" pour s'assurer que les Afghans évacués ne présentent pas de risques sécuritaires, avec des vérifications "à Kaboul, à Abou Dhabi et à leur arrivée en France", a indiqué mercredi le porte-parole Gabriel Attal.
La France procède actuellement à "plusieurs centaines" d’évacuations par jour et "en fin de matinée, il y aura eu probablement (...) 2 500 personnes qui auront été évacuées" depuis le début des opérations, a-t-il ajouté.
Paris: arrivée de plus de 300 Afghans évacués de Kaboul
Plus de 300 Afghans évacués de Kaboul sont arrivés mercredi matin à Paris dans deux vols militaires en provenance d'Abou Dhabi, a annoncé le porte-parole de l'état-major des Armées.
Un Airbus A330 s'est posé vers 03H00 à l'aéroport de Roissy avec "plus de 240 personnes à bord, pour l'essentiel des Afghans, ainsi que 22 Français et un Britannique", a indiqué le colonel Pascal Ianni à l'AFP.
Un A400M a ensuite atterri à 08H40 avec "une centaine de personnes, là aussi une écrasante majorité d'Afghans, et cinq Français", a-t-il précisé. Deux autres vols sont prévus mercredi soir et jeudi matin très tôt, a également relevé le colonel Ianni.
Il s'agit des 10e et 11e vols de ce type depuis la mise en place du pont aérien français entre Kaboul et Paris, via la base d'Al-Dhafra aux Émirats arabes unis.
Mais "en aucun cas il n'y a de carte blanche, chaque personne, chaque cas, chaque dossier est passé au crible. La sécurisation de ces arrivées est maximale depuis le premier jour", a-t-il assuré à l'issue du Conseil des ministres.
À leur arrivée en France après avoir été évacués de Kaboul, cinq Afghans ont fait l'objet ce week-end d'une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas), prévue dans le cadre des lois antiterroristes, déclenchant une polémique sur la sécurité des opérations d'évacuations. L'un d'eux a été placé en garde à vue.
Strasbourg va accueillir jeudi 150 réfugiés afghans
Strasbourg accueillera jeudi et pour plusieurs semaines 150 réfugiés afghans qui ont fui leur pays depuis la prise du pouvoir par les talibans, a annoncé mercredi la préfète du Bas-Rhin.
"Il a été convenu que nous allions accueillir 150 Afghans à Strasbourg à partir de demain", a indiqué, lors d'une conférence de presse, Josiane Chevalier, précisant qu'un hôtel de la ville a été réquisitionné par l’État pour un mois afin d'héberger ces réfugiés.
Arrivés en France dans le cadre de l'opération d'évacuation d'urgence Apagan, via Abou Dhabi, ce groupe se rendra jeudi en bus à Strasbourg. Ces réfugiés disposeront, dans un premier temps, d'un visa de deux semaines le temps de démarrer, s'ils le souhaitent, des démarches de demande d'asile.
"Nos services de renseignement enquêtent, interrogent et, le cas échéant, retiennent sans la moindre complaisance l'ensemble des personnes identifiées comme les risques potentiels". "Cela se fait à Kaboul, cela se fait à Abou Dhabi et à leur arrivée en France, ce qui constitue un triple filet de sécurité", a-t-il insisté.
La France continuera ses opérations d'évacuation aussi longtemps que possible mais "les Américains ont confirmé leur décision de se retirer au 31 août de la zone et donc de l'aéroport" et "les alliés vont devoir cesser les opérations d'évacuation", a-t-il dit.
"Il est probable que nous aurons à anticiper de quelques heures, voire de plusieurs jours, la fin des évacuations côté français", a-t-il ajouté. La France avait déjà prévenu que si la date du 31 était maintenue, son pont aérien cesserait dès jeudi soir.