Les Afghans s'adaptent timidement à leur nouvelle vie sous les talibans

Un marché de Kunduz le 24 juin 2021. (AFP)
Un marché de Kunduz le 24 juin 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 25 août 2021

Les Afghans s'adaptent timidement à leur nouvelle vie sous les talibans

  • «Les gens sortent et rentrent chez eux le plus vite possible»
  • Nombre de femmes professeures sont parties, alors qu’elles sont plus nécessaires que jamais, les hommes n'étant pas autorisés à enseigner aux filles

KABOUL: "C’est comme une apocalypse": cette jeune Afghane s'est risquée pour la première fois dehors lundi à Kaboul et a encore du mal à en croire ses yeux.


Les rues qui fourmillaient auparavant de vie sont d'un calme qui tranche avec le chaos absolu de l'aéroport, d'où se poursuivent les évacuations de ceux qui veulent fuir le nouveau régime taliban.


Les femmes se terrent chez elles, mais la plupart, quand elles sortent, portent toujours le hijab, un voile découvrant le visage. "Les gens sortent et rentrent chez eux le plus vite possible", remarque la jeune fille, âgée de 20 ans.


Elle ne peut plus aller à l’université, d’où les femmes sont selon elle bannies en attendant qu’il soit possible de les y séparer des hommes. "C’est une décision stupide, car nous n’avons pas assez de (femmes professeures)", souligne cette activiste.


Elle se retrouve aussi sans travail, la banque qui l'employait ne laissant pas encore revenir les femmes, par précaution. À court de nourriture, elle s'est finalement résolue à sortir avec sa mère lundi, plus d'une semaine après la prise de pouvoir des talibans.


Sur les murs de la capitale, les affiches de femmes ont été arrachées, ou badigeonnées, sauf "celles qui étaient trop hautes", rapporte-t-elle. Certains salons de beauté et de coiffure restent ouverts.


"J’aimerais bien que (les talibans) s’en servent eux-mêmes, ils ressemblent à des monstres", glisse-t-elle avec espièglerie.


La musique s'est arrêtée à Kaboul. Mais des enfants jouent toujours dans les rues et "ce n’est pas aussi mal qu’imaginé" pour l'instant, reconnaît-elle malgré tout.

«Le business de la peur»
Les talibans n'ont pas encore formé de gouvernement, ni instauré de lois régissant exactement ce qui sera autorisé ou non.


"C’est le business de la peur. Ils n’ont pas d’armée pour contrôler les gens. Mais la peur contrôle tout le monde", observe un jeune banquier de Kaboul.


Sous le vocable de talibans se regroupent des gens bien différents, note-t-il cependant. "Certains groupes se comportent bien avec la population", mais d’autres n'en font qu’à leur tête, comme ceux qui mangent dans les restaurants sans payer.


A Khost, dans le sud-est du pays, les islamistes semblent plus conciliants, peut-être parce que la région, plus conservatrice que la capitale, leur est acquise.


"La situation est revenue à la normale. La circulation a ralenti, mais beaucoup de magasins ont rouvert, les filles et garçons vont à l'école comme avant”, raconte un humanitaire.


"Mais les gens s'inquiètent, car il faut que les services publics soient relancés pour subvenir aux besoins de la population (...) Beaucoup de gens ont perdu leurs emplois et ont peur pour l’économie", relève-t-il.


Il est allé dans un magasin de vêtements pour les femmes de sa famille, mais aucune femme n’y était visible.


"L'attitude des talibans est bien plus souple que ce à quoi les gens s'attendaient. Ils pensaient que les talibans seraient les mêmes qu’avant, mais ce n’est pas le cas", assure-t-il toutefois.


Il est allé à un mariage ces derniers jours, et il y avait des chanteurs et danseurs. "J’ai dansé avec de nombreux amis", sourit-il.

«Ils n'ont pas l'argent»

À Kunduz, dans le nord, seules les femmes sont autorisées à jouer de la musique ou chanter pour les mariages, selon un entrepreneur local. Mais il ne peut y avoir ni musiciens ni chanteurs, le son doit être pré-enregistré.


Au marché, les talibans énoncent certaines règles à l'aide d'un haut-parleur. Certaines sont déjà connues, car la province de Kunduz était sous leur coupe bien avant que la ville puis le pays ne tombent.


La ville est dévastée par des semaines de combat. Les bâtiments sont détruits, les stocks des vendeurs de rue ont été dérobés ou saccagés.


"Certains ont commencé à reconstruire leurs magasins, mais pas les maisons, car les gens ont fui et ne sont pas encore revenus, ou ils n'ont pas l’argent pour cela", note l'entrepreneur.


La ville s’est en partie vidée de ses élites éduquées et ses jeunes, qui "ont peur, car il n’y aura plus de donateurs internationaux pour financer des projets de développement ou d’éducation", dit-il.


Nombre de femmes professeures sont parties, alors qu’elles sont plus nécessaires que jamais, les hommes n'étant pas autorisés à enseigner aux filles, qui sont retournées à l'école et au lycée.


Lui-même a dû fermer sa boîte de produits cosmétiques, car les gens, inquiets pour l'avenir, devant notamment la hausse des prix, n'achètent plus que les denrées de base: du riz, des pommes de terre, du pain.


"Les gens ne mangent même plus de fruits. Ils pensent qu’il faut économiser, car il ne sera plus possible de gagner de l’argent dans le futur", constate-t-il. "Ils n'utilisent même plus de savon ni de shampoing."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.