Présidentielle: les choses sérieuses commencent à droite

Problème: Xavier Bertrand, ex-LR qui devance ses rivaux dans les sondages sans écraser le match, exclut catégoriquement de participer à toute primaire. (AFP)
Problème: Xavier Bertrand, ex-LR qui devance ses rivaux dans les sondages sans écraser le match, exclut catégoriquement de participer à toute primaire. (AFP)
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Publié le Mercredi 25 août 2021

Présidentielle: les choses sérieuses commencent à droite

  • L'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier, qui a régulièrement affiché son ambition de peser d'ici 2022, a terminé un tour de France cet été qui a «raffermi sa conviction qu'il a un rôle a jouer»
  • «S'il n'y a pas un seul candidat de droite face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, on ne gagnera pas»

PARIS: Les choses sérieuses commencent pour la droite, qui entame cette semaine sa rentrée alors que l'épineuse question de son candidat à la présidentielle reste encore à régler.


"C'est la semaine où çà peut bouger dans tous les sens!", résume-t-on dans l'entourage d'un ténor de la droite, alors qu'un week-end riche en rentrées politiques se profile.


En toile de fond, la présidentielle, mais aussi la primaire, qui plane sur la pré-campagne malgré les réticences de la direction des Républicains (LR). Cinq prétendants potentiels (Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Michel Barnier, Bruno Retailleau et Philippe Juvin), réunis le 20 juillet, se sont engagés à une "démarche collective" pour "permettre le rassemblement autour d’un seul candidat".


La méthode reste vague, mais si cette hypothèse optimiste ne se réalise pas, un congrès décidera le 25 septembre d'un processus de départage.


Problème: Xavier Bertrand, ex-LR qui devance ses rivaux dans les sondages sans écraser le match, exclut catégoriquement de participer à toute primaire.


"Ce n'est pas mon affaire, je veux un contact direct avec les Français", a-t-il répété lundi sur Europe 1. Ayant officialisé sa candidature dès mars, avec un temps d'avance sur ses rivaux, il a enchaîné les déplacements cet été, et n'organisera pas de rentrée. 


Mais il compte bien occuper le terrain avec déplacements et interviews, comme dimanche dans le JDD où il promis qu'il "tendrait la main" aux autres candidats et ouvrirait son équipe "à tous les talents".


"La meilleure façon de tendre la main, c'est de participer à la règle du jeu collectif", a répliqué lundi sur RTL Valérie Pécrese, candidate déclarée, en avertissant: "S'il n'y a pas un seul candidat de droite face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, on ne gagnera pas".


La présidente ex-LR de l'Ile-de-France, qui a elle aussi sillonné le pays cet été, tiendra samedi à Brive-la-Gaillarde la traditionnelle rentrée de son mouvement Libres!, pour dérouler ses thématiques "d'ordre et de réforme", souligne-t-on dans son entourage.


Le même jour les Républicains de Loire-Atlantique organisent leurs universités d'été à La Baule, sorte de "pré-rentrée" pour LR qui tient son grand raout le week-end suivant. En signe de "rassemblement" avec son ancien parti, Valérie Pécresse interviendra en duplex depuis Brive.


«Suspense»
A La Baule se retrouveront un candidat déclaré -- le médecin Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes propulsé sous les projecteurs avec la crise sanitaire -- et deux candidats potentiels.


L'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier, qui a régulièrement affiché son ambition de peser d'ici 2022, a terminé un tour de France cet été qui a "raffermi sa conviction qu'il a un rôle a jouer", selon un proche. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, ardent défenseur de la primaire mais en retard dans les sondages, continue de réfléchir. Tous deux devraient annoncer leur décision prochainement.


Reste l'hypothèse Laurent Wauquiez. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes fera sa rentrée dimanche avec la traditionnelle ascension du Mont Mezenc. Les spéculations vont bon train sur ses ambitions alors que l'ancien patron de LR, qui s'est mis en retrait de la scène nationale depuis deux ans, est à 46 ans le plus jeune des potentiels prétendants.


"Toute candidature précipitée n’aide pas au collectif", affirmait-il en juillet dans un vaste entretien au Figaro, après avoir signé une tribune avec Valérie Pécresse et Bruno Retailleau pour réclamer "dès que possible" une primaire.


"Il ne va pas faire durer le suspense", assure un proche.


Enfin Eric Ciotti pourrait créer la surprise si les candidatures penchaient trop au centre, assure-t-on dans son entourage: le député des Alpes-Maritimes, qui fait sa rentrée samedi soir à Nice, "veut que ses idées de l'aile droite soient représentées".


Les réponses arriveront vite, car le calendrier va ensuite s'accélérer: lancement le 30 août d'une vaste enquête commandée par Les Républicains pour tester divers candidats, congrès le 25 septembre... Le parti compte désigner son candidat en novembre.


Lutte contre le narcotrafic: le Conseil d'Etat suggère quelques modifications aux amendements de Darmanin

Le Conseil d'Etat a suggéré d'apporter quelques modifications à deux amendements à la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic qui sera examinée à partir de lundi à l'Assemblée nationale, concernant le régime carcéral d'isolement prévu pour les détenus les plus dangereux et la généralisation de la visioconférence. (AFP)
Le Conseil d'Etat a suggéré d'apporter quelques modifications à deux amendements à la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic qui sera examinée à partir de lundi à l'Assemblée nationale, concernant le régime carcéral d'isolement prévu pour les détenus les plus dangereux et la généralisation de la visioconférence. (AFP)
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  • La haute juridiction administrative avait été saisie pour avis par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, à l'origine de ces deux amendements
  • Le premier prévoit de créer des quartiers de lutte contre la criminalité organisée en prison, dans lesquels seraient affectées les personnes issues de la criminalité organisée les plus dangereuses, sur décision du garde des Sceaux

PARIS: Le Conseil d'Etat a suggéré d'apporter quelques modifications à deux amendements à la proposition de loi pour lutter contre le narcotrafic qui sera examinée à partir de lundi à l'Assemblée nationale, concernant le régime carcéral d'isolement prévu pour les détenus les plus dangereux et la généralisation de la visioconférence.

La haute juridiction administrative avait été saisie pour avis par le ministre de la Justice Gérald Darmanin, à l'origine de ces deux amendements.

Le premier prévoit de créer des quartiers de lutte contre la criminalité organisée en prison, dans lesquels seraient affectées les personnes issues de la criminalité organisée les plus dangereuses, sur décision du garde des Sceaux et pour une durée de quatre ans renouvelable.

Le régime qui y serait appliqué prévoit des fouilles intégrales systématiques, des parloirs hygiaphones, une interdiction d'accès aux unités de vie familiale et parloirs familiaux, ou encore une restriction de l'accès au téléphone.

Des dispositions très strictes jugées liberticides par plusieurs observateurs.

Dans son avis rendu jeudi et consulté vendredi par l'AFP, le Conseil d'Etat estime que pour remédier aux "risques d'inconstitutionnalité et d'inconventionnalité", "plusieurs aspects du régime doivent être aménagés". Il recommande, par ailleurs, certaines "améliorations rédactionnelles".

En particulier, il considère que la durée d'affectation fixée à quatre ans n'est "pas proportionnée" et estime qu'une durée de deux ans, renouvelable sous conditions, est "préférable".

Concernant les parloirs hygiaphones et la restriction de l'accès au téléphone, il juge que ces dispositions sont conformes aux exigences constitutionnelles. Sur les visites, il suggère toutefois au gouvernement d'examiner notamment l'opportunité d'introduire une "possibilité d'aménagement pour répondre à des circonstances familiales exceptionnelles".

Sur les restrictions des appels téléphoniques, la haute juridiction estime qu'elles ne doivent pas s'appliquer aux échanges entre les détenus et leurs avocats.

Concernant la généralisation de la visioconférence dans les informations judiciaires, destinée à éviter les extractions judiciaires et donc le risque d'évasion des détenus, le Conseil d'Etat suggère de limiter ce dispositif "aux seules personnes détenues ayant fait l'objet d'une décision d'affectation au sein d'un quartier de lutte contre la criminalité organisée, ce qui devrait concerner, selon le gouvernement, 800 personnes au maximum à terme".

La haute juridiction appelle, par ailleurs, le gouvernement à "déployer les moyens suffisants pour s'assurer que les moyens de télécommunications audiovisuelles" mis en oeuvre permettent de garantir les droits de la défense.


Nucléaire: Macron fera lundi un point d'étape des projets de petits réacteurs innovants

Emmanuel Macron présidera lundi un conseil de politique nucléaire qui se penchera sur les projets de petits réacteurs innovants, pour "concentrer" le soutien de l'Etat sur "les plus prometteurs", ainsi que sur l'approvisionnement en uranium dans un contexte mondial de retour en grâce de l'atome, a annoncé vendredi l'Elysée à la presse. (AFP)
Emmanuel Macron présidera lundi un conseil de politique nucléaire qui se penchera sur les projets de petits réacteurs innovants, pour "concentrer" le soutien de l'Etat sur "les plus prometteurs", ainsi que sur l'approvisionnement en uranium dans un contexte mondial de retour en grâce de l'atome, a annoncé vendredi l'Elysée à la presse. (AFP)
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  • Celle-ci, lundi matin, doit faire un "point d'étape important" sur les "petits réacteurs innovants", aussi appelés SMR ("small modular reactors") ou AMR ("advanced modular reactors"), a précisé l'Elysée
  • Mais plus d'une dizaine de projets ont émergé, avec des "technologies extrêmement variées", créant une "vraie dynamique", s'est félicitée la présidence

PARIS: Emmanuel Macron présidera lundi un conseil de politique nucléaire qui se penchera sur les projets de petits réacteurs innovants, pour "concentrer" le soutien de l'Etat sur "les plus prometteurs", ainsi que sur l'approvisionnement en uranium dans un contexte mondial de retour en grâce de l'atome, a annoncé vendredi l'Elysée à la presse.

Il s'agira de la quatrième réunion de ce genre depuis le discours du président fin 2022 à Belfort, qui avait fait du nucléaire, une énergie bas carbone, un axe majeur de la politique énergétique française pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Celle-ci, lundi matin, doit faire un "point d'étape important" sur les "petits réacteurs innovants", aussi appelés SMR ("small modular reactors") ou AMR ("advanced modular reactors"), a précisé l'Elysée. Le chef de l'Etat veut en faire un pilier de sa stratégie et a fixé l'objectif d'en avoir deux en France à l'horizon 2030.

Mais plus d'une dizaine de projets ont émergé, avec des "technologies extrêmement variées", créant une "vraie dynamique", s'est félicitée la présidence.

Sur la base des expertises des derniers mois, au sujet des contraintes en matière de combustibles ou des sites d'implantation, le conseil va étudier les "projets le plus prometteurs", "qui ont le plus de chances d'arriver rapidement et d'avoir le meilleur effet d'entraînement", a expliqué un conseiller de M. Macron. Objectif: "concentrer" sur ces projets le soutien financier de l'Etat.

La réunion doit aussi permettre une "rapide revue" du programme de construction de six nouveaux gros réacteurs EPR2, en vue de "lancer assez rapidement" les discussions sur le plan de financement avec la Commission européenne. L'Elysée a relevé que Bruxelles avait validé le financement de la centrale tchèque de Dukovany essentiellement par un prêt de l'Etat à taux zéro, semblant y voir une source d'inspiration.

Enfin, le conseil doit analyser les "tensions importantes" sur la demande d'uranium, combustible des réacteurs nucléaires, en raison de la dynamique de cette filière.

"Les principaux fournisseurs d'uranium au monde aujourd'hui sont au Canada, en Afrique et en Asie centrale", et "il est important de donner les moyens aux entreprises du secteur français et notamment à Orano (ex-Areva) de poursuivre une politique qui garantisse l'approvisionnement en uranium du pays", a affirmé la présidence. "On a des stocks", mais il faut "se donner de la visibilité sur dix, vingt ou trente ans" pour "garantir la souveraineté de l'ensemble de la filière", a-t-elle fait valoir.


Un collectif de binationaux déplore de devoir «sans cesse prouver leur appartenance» à la France

Il y a une dizaine de jours, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, avait déjà dénoncé les "faiseurs de peurs" qui nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne. (AFP)
Il y a une dizaine de jours, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, avait déjà dénoncé les "faiseurs de peurs" qui nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne. (AFP)
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  • Fin février, le Premier ministre français François Bayrou a menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, si l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière
  • Le dirigeant centriste a par ailleurs évoqué la nécessité début février d'un large débat sur ce que "c'est qu'être Français"

PARIS: Un collectif de binationaux, parmi lesquels le recteur de la Grande mosquée de Paris, déplore les débats "normalisant l'idée que certains Français devraient sans cesse prouver leur appartenance" à la nation, dans une tribune publiée vendredi dans le quotidien Le Monde.

"Aujourd'hui, des voix s'élèvent pour faire de l'identité une forteresse (...) Ces voix ne sont pas seulement celles de l'extrême droite ; elles s'infiltrent insidieusement dans le discours public, normalisant l'idée que certains Français devraient sans cesse prouver leur appartenance, alors que d'autres en seraient les dépositaires naturels", écrit cette vingtaine de personnalités, pour la plupart franco-algériennes, en pleine crise diplomatique entre Alger et la France.

"Les polémiques autour de l'immigration, de la laïcité, de l'identité nationale ne cessent de nous rappeler que notre présence dérange, que nos noms, nos visages, nos traditions sont perçus comme des fissures dans l'unité du pays", écrivent les signataires, parmi lesquels les ex-ministres Fadila Khattabi et Tokia Saïfi.

Fin février, le Premier ministre français François Bayrou a menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, si l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.

Le dirigeant centriste a par ailleurs évoqué la nécessité début février d'un large débat sur ce que "c'est qu'être Français".

"Devons-nous, pour être pleinement français, renier nos origines (...) ? Devons-nous nous soumettre à un patriotisme d'exclusion, à une fraternité à géométrie variable, où nous serions toujours les derniers invités ? Non", s'insurgent les auteurs de la tribune signée par des médecins, avocats, recteurs ou responsables du monde associatif. "Notre identité n’est pas un fardeau, mais une richesse".

Il y a une dizaine de jours, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, avait déjà dénoncé les "faiseurs de peurs" qui nourrissent "une éternelle mise en procès" de l'immigration algérienne.