La basketteuse afghane Nilofar Bayat supplie le monde de ne pas oublier son pays

En compagnie de son mari Ramesh, Nilofar Bayat est arrivée près de Madrid vendredi grâce au pont aérien mis en place par l'Espagne avant de rejoindre Bilbao, où, a-t-elle dit, elle compte bien rejouer au basket "dès que possible". (Photo, AFP)
En compagnie de son mari Ramesh, Nilofar Bayat est arrivée près de Madrid vendredi grâce au pont aérien mis en place par l'Espagne avant de rejoindre Bilbao, où, a-t-elle dit, elle compte bien rejouer au basket "dès que possible". (Photo, AFP)
En compagnie de son mari Ramesh, Nilofar Bayat est arrivée près de Madrid vendredi grâce au pont aérien mis en place par l'Espagne avant de rejoindre Bilbao, où, a-t-elle dit, elle compte bien rejouer au basket "dès que possible". (Photo, AFP)
En compagnie de son mari Ramesh, Nilofar Bayat est arrivée près de Madrid vendredi grâce au pont aérien mis en place par l'Espagne avant de rejoindre Bilbao, où, a-t-elle dit, elle compte bien rejouer au basket "dès que possible". (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 24 août 2021

La basketteuse afghane Nilofar Bayat supplie le monde de ne pas oublier son pays

  • La capitaine de l'équipe afghane de basket-ball en fauteuil roulant raconte avec force détails les jours et les heures terribles qui ont précédé son départ
  • «Les talibans m'ont battue, moi et mon mari. J'ai beaucoup pleuré, pas parce qu'ils nous avaient battus, mais en pensant à ce qu'ils ont fait de notre pays»

BILBAO : Capitaine de l'équipe afghane de basket-ball en fauteuil roulant, Nilofar Bayat, qui est parvenue à quitter son pays pour se réfugier en Espagne, supplie la communauté internationale de ne pas abandonner l'Afghanistan et ses compatriotes, "parce que les talibans n'ont pas changé".

"Nous voulons que les Nations unies, tous les pays, aident l'Afghanistan", a appelé avec force cette jeune femme de 28 ans lundi lors d'une conférence de presse à Bilbao, au pays basque (nord de l'Espagne), organisée par la Commission espagnole d'Aide aux Réfugiés.

A Washington, des réfugiés afghans enfin en sécurité mais désespérés

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A leur arrivée, les réfugiés sont logés dans des centres d'hébergement ou sur des bases militaires en attendant d'achever les procédures d'immigration et de subir des examens médicaux.

WASHINGTON : "Mes deux enfants sont en Afghanistan et je suis....", dit Shima, incapable de retenir ses larmes. Comme des dizaines d'autres civils afghans, elle est désormais en sécurité aux Etats-Unis mais désespérée d'avoir laissé ses filles à Kaboul sous la coupe des talibans.

"Mes filles sont en Afghanistan et je suis en Amérique", répète en pleurant la mère de famille de 30 ans, qui a atterri lundi à l'aéroport de Dulles, près de Washington, avec son mari.

"Qui vit? Qui vit? Je suis morte, morte. Je suis morte", lance-t-elle, désespérée.

Sur son téléphone portable, elle montre une photo des deux fillettes âgées de 6 et 10 ans, avant de monter dans un bus qui l'emmène vers un centre d'hébergement à proximité de l'aéroport, où elle et son mari seront pris en charge.

Depuis le milieu de la nuit, plusieurs dizaines de civils évacués d'Afghanistan, seuls ou en famille, ont atterri près de la capitale fédérale dans le cadre d'un pont aérien d'envergure mondiale.

A Kaboul, les civils voulant fuir le pays -- citoyens américains, Afghans ayant travaillé dans l'armée, au gouvernement ou avec les forces étrangères -- ont vécu la semaine passée dans le chaos et la peur, coincés entre les postes de contrôle talibans et les barbelés posés par l'armée américaine dans l'enceinte de l'aéroport, avant d'être enfin évacués par avion.

"A l'aéroport, c'était assez dangereux", raconte à l'AFP Jan, un résident américain qui s'était rendu en Afghanistan pour voir sa famille.

"Il y avait beaucoup de monde, tout le monde essayait de quitter le pays, pour différentes raisons, parce qu'ils voulaient être en sécurité", explique le jeune homme de 21 ans.

Les talibans ont assuré ne pas chercher à se venger de leurs anciens ennemis mais selon un groupe d'experts travaillant pour l'ONU, les nouveaux maîtres de Kaboul possèdent des "listes prioritaires" d'Afghans recherchés.

Romal Haiderzada est l'un de ces civils qui craignait pour sa vie.

"Nous avons travaillé avec des soldats américains à (la base aérienne américaine de) Bagram, c'est pourquoi nous ne nous sentions pas en sécurité" en Afghanistan, explique le jeune homme de 27 ans.

Détenteur d'un visa d'immigration spécial (SIV), il a atterri à l'aéroport de Dulles, près de Washington, après être passé par des bases américaines au Qatar, puis en Allemagne.

Il remercie le gouvernement américain d'avoir "trouvé des solutions pour les gens qui avaient des problèmes et de leur permettre de se sentir mieux, de se sentir en sécurité".

A leur arrivée, les réfugiés seront logés dans des centres d'hébergement ou sur des bases militaires en attendant d'achever les procédures d'immigration et de subir des examens médicaux.

Ils pourront ensuite, avec le soutien d'organisations locales d'aide aux migrants, s'installer aux Etats-Unis.

En compagnie de son mari Ramesh, elle est arrivée près de Madrid vendredi grâce au pont aérien mis en place par l'Espagne avant de rejoindre Bilbao, où, a-t-elle dit, elle compte bien rejouer au basket "dès que possible".

Elle raconte avec force détails les jours et les heures terribles qui ont précédé son départ.

"Le jour où j'ai vu les talibans autour de chez moi, j'ai paniqué, j'ai commencé à pensé à moi et à ma famille (...) Ils pouvaient me tuer, car j'apparais dans beaucoup de vidéos où je parle des talibans, de basket, de mes participations dans des marches de femmes en Afghanistan", explique-t-elle en anglais.

Cette ancienne étudiante en droit décide alors de se rendre à l'aéroport de Kaboul, où l'ambassade d'Espagne lui a assuré qu'elle aurait une place dans un avion. 

C'est là, dans le chaos et la panique générale, "que j'ai parlé aux talibans pour la première fois", dit-elle.

"Ils m'ont battue, moi et moi mari (...) J'ai beaucoup pleuré, pas parce qu'ils nous avaient battus", mais en pensant "à ce qu'ils ont fait de notre pays", confie la jeune femme.

Après deux jours passés à l'aéroport, "sans rien pour dormir" et avec "pas assez de nourriture pour tous", elle parvient à monter avec son mari dans le deuxième avion militaire espagnol qui doit quitter Kaboul pour Dubaï.

Les talibans, elle ne pourra jamais les oublier, elle qui a perdu une jambe à deux ans lorsqu'une roquette a touché sa maison, tuant son frère et blessant son père.

Les talibans "ont détruit tout ce pour quoi j'ai travaillé si dur ces dernières années", poursuit Nilofar.

"Je suis la meilleure preuve que les talibans sont dangereux", dit-elle. Et d'ajouter: "il n'y a pas d'avenir, il n'y a pas d'espoir".

Reste tout de même le basket pour tenter d'échapper, même brièvement, à cette réalité: "quand je suis dans la salle, quand je joue au basket, j'oublie tout ce qui est en train de ce passer dans mon pays, et aussi que j'ai un handicap".

La jeune femme s'est intéressée au basket en fauteuil roulant après avoir vu les hommes pratiquer ce sport.

Elle a joué un rôle déterminant dans la mise en place d'une équipe féminine afghane, malgré les réticences, dans un pays où de très nombreuses personnes souffrent d'un handicap à la suite d'un attentat ou de la polio.

Nilofar Bayat est arrivée en Espagne, pays de basket, grâce à l'intervention d'un ami journaliste espagnol.

Elle a choisi de s'installer à Bilbao avec son mari Ramesh Naik Zai, 27 ans, lui-même joueur de l'équipe afghane de basket-ball.

Elle dit avoir reçu "beaucoup d'offres" de clubs de basket handisport, dont celle du Bidaideak Bilbao BSR, et espère démarrer "dès que possible".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.