MELSBROEK: Deux avions transportant au total 226 personnes exfiltrées de Kaboul --principalement des Afghans et leurs familles-- ont atterri lundi près de Bruxelles, les premières arrivées sur le sol belge d'un contingent de personnes évacuées d'Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans.
Transportant principalement des Afghans ayant travaillé pour des organisations internationales ainsi que leurs familles, ces deux appareils ont atterri à la base militaire de Melsbroek, ont constaté sur place des journalistes de l'AFP.
Ils arrivaient en provenance d'Islamabad, capitale pakistanaise depuis laquelle des avions militaires belges assurent des liaisons avec l'aéroport de Kaboul pour participer aux difficiles opérations d'évacuation dans la capitale afghane.
Quatre nouveaux vols d'évacuation sont prévus depuis Kaboul ce lundi par les forces belges .
Le premier appareil arrivé à Bruxelles, un avion de ligne de la compagnie Air Belgium, transportait 193 personnes évacuées.
Pécresse souhaite «privilégier l'accueil» des réfugiés dans les pays alentour
La présidente ex-LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a plaidé lundi pour "privilégier l'accueil des personnes déplacées" dans les pays bordant l'Afghanistan, balayant tout "accueil inconditionnel" en France.
"Il faut privilégier l'accueil des personnes déplacées sur zone", a souligné sur RTL Mme Pécresse, candidate de droite à l'élection présidentielle.
"Il faut travailler avec les pays qui entourent l'Afghanistan, notamment les anciennes Républiques soviétiques", comme l'Ouzbékistan ou le Tadjikistan, "pour voir avec l'ONU si on ne peut pas organiser l'accueil temporaire des personnes réfugiées", a-t-elle insisté.
Alors que des dizaines de milliers d'Afghans cherchent à quitter le pays après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan le 15 août, Mme Pécresse a affirmé qu'il ne pouvait "pas y avoir d'accueil inconditionnel de tous les Afghans en France".
"Soyons clairs, le défi pour la France c'est de stopper l'immigration. Une immigration incontrôlée qui s'ajoute à une intégration ratée ça peut disloquer notre pays à terme", a martelé Mme Pécresse, se prononçant pour l'application stricte du droit d'asile.
Et puis, "si tous les Afghans quittent leur pays, qui organisera la résistance face aux talibans", a-t-elle encore interrogé, plaidant pour que la France aide "stratégiquement, logistiquement, tous ceux qui se dressent pour résister" aux talibans.
"Il faut que nous soyons d'airain: nous ne pouvons pas reconnaitre ce gouvernement", a encore lancé Mme Pécresse.
Interrogé sur Europe 1, le président de la région Hauts-de-France et également candidat à droite à la présidentielle Xavier Bertrand a déclaré que la France avait "vocation à continuer à accueillir" des Afghans. Mais, a-t-il poursuivi, "en faisant bien attention à ce que les dossiers face l'objet d'un examen par l'OFPRA (l'Office français de protection des réfugiés et apatridres, ndlr) mais aussi par la DGSI" (la Direction générale de la sécurité intérieure, ndlr).
Ces passagers, parmi lesquels de nombreuses familles comprenant des enfants en bas âge et portant uniquement de petits bagages à main pour entamer leurs nouvelles vies, ont descendu de l'habitacle pour rejoindre quatre bus militaires gris, ont constaté les journalistes de l'AFP.
Une femme, foulard sur la tête, a salué la presse en souriant à sa sortie de l'avion.
Sous un ciel bas et gris, nombre de ces rescapés se serraient sous d'épaisses couvertures rouges en faisant la queue à l'entrée des bus, qui devaient les conduire sous escorte policière de Melsbroek à la base militaire de Peutie pour des examens de santé et des contrôles de sécurité.
Un second appareil, un avion de transport militaire néerlandais A330, opéré par la Royal Netherlands Air Force, a atterri peu après sur le même aéroport de Melsbroek, avec à son bord 33 passagers, dont au moins un diplomate, selon des responsables belges présents sur la base. Eux aussi sont repartis dans un bus militaire.
Les forces belges ont déjà évacué quelque 400 personnes depuis Kaboul vers le Pakistan, dans le cadre de leur opération "Red Kite", avait indiqué dimanche soir la ministre belge des Affaires étrangères Sophie Wilmès.
A l'aéroport de Kaboul, sécurisé par les Etats-Unis et leurs alliés, "la situation reste volatile", a-t-elle précisé lundi sur Twitter, remerciant les personnes impliquées dans l'évacuation "pour leurs efforts sans relâche".
La Belgique, aux côtés de plusieurs autres pays de l'Otan et de l'UE, participe aux délicates opérations d'évacuation de ressortissants étrangers et de personnel afghan, jugés en danger après la prise de pouvoir des talibans.
Depuis leur prise de contrôle de la capitale le 15 août, l'aéroport de Kaboul est le théâtre de scènes chaotiques, alors que des dizaines de milliers d'Afghans désespérés y affluent pour tenter d'être évacués.