Dans les manifs anti pass, la hantise de la vaccination des enfants

À deux semaines de la rentrée, le dilemme des parents qui rejettent le vaccin anti-Covid se précise. (Photo, AFP)
À deux semaines de la rentrée, le dilemme des parents qui rejettent le vaccin anti-Covid se précise. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 22 août 2021

Dans les manifs anti pass, la hantise de la vaccination des enfants

  • De Lille à Marseille en passant par Paris, un même slogan a parcouru les cortèges samedi, à quelques variations près: «Touche pas à mes enfants»
  • «Mes enfants, je ne veux pas qu'on y touche. Je ne suis pas contre les vaccins en général mais ce vaccin, c'est une expérimentation, on n'a aucun recul»

PARIS: Sophie Tissier tient le mégaphone pendant que son fils joue à ses pieds avec une fausse seringue plus grande que lui sur laquelle est écrit "stop vaccination Covid". Cette organisatrice d'un cortège parisien anti-pass sanitaire ne laissera rien passer à la rentrée.

Ancienne "Gilet jaune", elle refuse l'éventualité d'une vaccination contre la Covid pour son garçon de 5 ans et a déjà préparé des courriers à envoyer à l'Éducation nationale. 

"Le gouvernement prépare des documents pour les profs, il y a des visuels d'information pour inciter à la vaccination. Mais l'école républicaine n'a pas à dicter aux parents ce qu'ils doivent faire pour la santé de leurs enfants", dit la militante.

La vaccination des moins de 12 ans "n'est pas d'actualité" en France, avait déclaré dès jeudi le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Il a par ailleurs annoncé dimanche, dans un entretien au JDD, qu'une campagne de vaccination serait lancée dès la rentrée, via les collèges et lycées, pour les élèves de plus de 12 ans qui le souhaitent. 

De Lille à Marseille en passant par Paris, un même slogan a parcouru les cortèges samedi, à quelques variations près: "Touche pas à mes enfants", un détournement du slogan anti-raciste des années 1980 "Touche pas à mon pote", qui laisse poindre une angoisse viscérale. 

"Mes enfants, je ne veux pas qu'on y touche. Je ne suis pas contre les vaccins en général mais ce vaccin, c'est une expérimentation, on n'a aucun recul", martèle à Lille Linda Boucard, professeure en lycée de 45 ans, mère de trois filles.

À deux semaines de la rentrée, le dilemme des parents qui rejettent le vaccin anti-Covid se précise. 

"Ma grande a onze heures de sport par semaine et soit je l'en empêche, soit je lui inocule un truc ou je ne sais pas ce qu’il y a dedans. J'en pleure, j'en tremble, je suis en colère", dit Mme Boucard. 

Au 30 septembre, le pass sanitaire devrait devenir obligatoire pour les adolescents de 12 à 17 ans pour les sorties scolaires. Cependant, le sport à l'école ne sera pas concerné, ni les activités dans des lieux n’accueillant pas de public extérieur sur les créneaux réservés, comme la piscine. 

De nombreux parents redoutent également que leurs enfants soient exclus en cas de contamination dans la classe, seul les non-vaccinés devant, dans ce cas, respecter un isolement de sept jours. 

«Je la retire de l'école»

Pour Sophie, 35 ans, "anti-vacc" convaincue manifestant chaque semaine à Paris, "le Covid ne concerne pas les enfants". 

La mère de famille pensait encore se faire vacciner il y a quatre mois. Mais elle dit "s'être réveillée subitement" en tombant sur des informations publiées sur des forums et sites internet qui, dit-elle, passent "à travers la censure officielle". 

Alors que ses deux adolescents lui réclament d'être vaccinés "par peur de ne pas pouvoir aller au cinéma ou au restaurant", Sophie restera inflexible.

En France, l'autorisation d'un des deux parents est nécessaire à la vaccination des mineurs de 12 ans à 15 ans inclus, mais les mineurs de 16 ans et plus peuvent accéder à la vaccination sur la base de leur seul consentement.

"Je ne ferai pas vacciner mes enfants parce que ça ne leur apporte quasiment aucun bénéfice. On leur impose déjà de mettre un masque toute la journée à l'école, huit heures par jour, ce n'est pas tenable", déclare à Paris, Djamel Amara, 43 ans, conseiller immobilier venu en famille au défilé des "Patriotes" de Florian Philippot.

Mais les manifestants en sont convaincus: la vaccination pour les enfants de moins de 12 ans aussi, "ça va venir". 

"Ma fille a 10 ans, pour l'instant elle n'est pas concernée, mais si il y a une nouvelle loi, il est hors de question que je la vaccine, je la retire de l'école et je lui fais l'école à la maison", assure à Nice, Magali, 47 ans, enseignante et manifestante. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".