Martinique: "on va encore avoir besoin de renforts", prévient le directeur de l'ARS

Les employés d'un salon funéraire portent le cercueil d'un homme mort des suites du coronavirus le 17 août 2021 à Fort-de-France, dans l'île des Caraïbes françaises de la Martinique alors que les taux d'infection par Covid-19 ont atteint des niveaux sans précédent dans les territoires français d'outre-mer , en particulier dans les Caraïbes. AFP
Les employés d'un salon funéraire portent le cercueil d'un homme mort des suites du coronavirus le 17 août 2021 à Fort-de-France, dans l'île des Caraïbes françaises de la Martinique alors que les taux d'infection par Covid-19 ont atteint des niveaux sans précédent dans les territoires français d'outre-mer , en particulier dans les Caraïbes. AFP
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Publié le Samedi 21 août 2021

Martinique: "on va encore avoir besoin de renforts", prévient le directeur de l'ARS

  • La Martinique, touchée par «une vague Delta d'une violence énorme», connaît actuellement un taux d'incidence «autour de 1.200» pour 100.000 habitants, «en légère diminution, (...) mais à un niveau vraiment très élevé»
  • «On s'installe en plateau» mais il «ne faut pas», «parce que ça veut dire qu'on va avoir de façon continue un flux massif de personnes dans les structures hospitalières, et qui vont saturer la médecine de ville», décrit le responsable de l'ARS

FORT-DE-FRANCE : "On va encore avoir besoin de renforts": si la Martinique, sous confinement strict, connaît une "relative stabilisation" de l'épidémie de Covid-19 à un niveau "très élevé", la situation reste "extrêmement tendue", explique à l'AFP le directeur de l'ARS de l'île Jérôme Viguier.

La Martinique, touchée par "une vague Delta d'une violence énorme", connaît actuellement un taux d'incidence "autour de 1.200" pour 100.000 habitants, "en légère diminution, (...) mais à un niveau vraiment très élevé", a-t-il précisé lors d'un entretien à l'AFP.

"On s'installe en plateau" mais il "ne faut pas", "parce que ça veut dire qu'on va avoir de façon continue un flux massif de personnes dans les structures hospitalières, et qui vont saturer la médecine de ville", décrit le responsable de l'ARS.

Actuellement, rappelle-t-il, la Martinique compte "plus d'une centaine de lits de soins critiques" et "presque 500 lits de médecine (...) et c'est encore à peine suffisant". 

"D'autant qu'on voit arriver des formes de Covid chez l'enfant qu'on n'avait pas jusqu'à maintenant" et chez des femmes enceintes, parfois obligées de subir des césariennes prématurées, détaille-t-il.

Alors que les formes sévères chez les enfants sont relativement rares, "la circulation du virus est tellement importante qu'on constate 10 enfants hospitalisés en service de pédiatrie, dont un en soins intensifs. C'est quelque chose que l'on n'avait pas du tout vu pendant les vagues précédentes", relate M. Viguier. 

Pour lui, "la situation est extrêmement tendue. Elle tient le coup, entre guillemets, grâce à l'ensemble des renforts qui sont venus épauler les équipes de soins martiniquaises".

"Chaque jour, le CHU pousse les murs de façon à créer de nouveaux services, à pouvoir accueillir plus de patients, mais ça trouve à un moment ses limites, ce qui fait que la situation reste extrêmement préoccupante", prévient-il, d'autant que "dans l'ensemble des départements d'Outre-mer quasiment, la situation est très dégradée". 

Il rappelle notamment que "les voisins de Guadeloupe ont un taux d'incidence qui est deux fois celui qu'on a ici, et vont avoir un impact sur le système de santé qui va être vraiment très important", et s'inquiète aussi de l'épidémie qui "reprend en Guyane". Lors des vagues précédentes, la Martinique avait épaulé ces deux territoires.

«Container réfrigéré»

Pour faire face à la tension hospitalière, l'île a reçu "un appui militaire, un appui de la réserve sanitaire, un appui de la solidarité nationale (...) de l'ensemble des hôpitaux, à hauteur de 400 soignants".

Dans le territoire d'environ 370.000 habitants, "on aura encore besoin de nouveaux renforts". "Si jamais ils sont désengagés, on se retrouvera dans une situation complètement dramatique", poursuit-il.

D'autant qu'avec près de "30% de première injection", la vaccination "est largement insuffisante", même si "ce taux est en augmentation. On sent une reprise, un certain engouement pour la vaccination, probablement lié aussi à la pression de cette épidémie et à ses conséquences, qui sont une véritable hécatombe". 

Il rappelle qu'en Martinique, le taux maximum d'incidence atteint lors des précédentes vagues était seulement de 300 cas pour 100.000 habitants. 

"A la fin de la 3e vague, raconte M. Viguier, il y avait 95 décès enregistrés à l'hôpital". Désormais "le compteur de décès tourne beaucoup plus rapidement". 

"A ce jour, nous en sommes, en cumulé, à 278 décès survenus à l'hôpital". S'ajoutent ceux qui surviennent en ville ou en Ehpad, avec un enregistrement du certificat de décès souvent plus lent, "mais on évalue à environ 30% de plus les décès survenus en dehors de l'hôpital". 

Ce nombre de morts très élevé a conduit à "une mise sous tension de toutes les morgues des établissements de santé et des opérateurs de pompes funèbres".

Pour les renforcer, "un container réfrigéré" pour accueillir les corps sera "mis en place au CHU très rapidement".                 


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.