IDLEB, Syrie : Une femme et huit enfants ont été tués en deux jours en Syrie par des bombardements du régime sur la province d'Idleb (nord-ouest), dernier grand bastion rebelle et jihadiste dans le pays, a indiqué vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les tirs d'artillerie, qui ont visé le village de Kansafra, ont tué quatre enfants d'une même famille, toujours selon l'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
Un photographe de l'AFP sur place a pu voir le père des victimes pleurer sur les corps de trois de ses enfants dans un cimetière. Les restes humains d'un quatrième enfant sont arrivés plus tard et ont été enterrés à la hâte alors que les tirs reprenaient dans une zone avoisinante.
Jeudi, dans le village voisin de Balchoun, des tirs d'artillerie des forces du régime avaient tué quatre autres enfants et la mère de trois d'entre eux, a rapporté l'OSDH.
La région d'Idleb abrite environ trois millions de personnes, dont les deux tiers sont des déplacés venus d'autres régions du pays en guerre depuis plus d'une décennie.
Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés contrôlent environ la moitié de la province ainsi que certaines parties des provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep.
La région fait l'objet d'un cessez-le-feu depuis mars 2020, après une offensive du régime de trois mois ayant déplacé près d'un million de personnes, selon l'ONU.
Malgré des violations répétées, le cessez-le-feu a été globalement respecté mais, depuis juin, les forces du régime ont intensifié leurs bombardements sur le sud de la région.
Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a fait près d'un demi-million de morts selon l'OSDH, et a déplacé plusieurs millions de personnes.