MADRID :La police espagnole a annoncé jeudi l'arrestation d'un homme soupçonné d'être un des capitaines d'un bateau de migrants dont 14 occupants sont morts début août en tentant de rejoindre l'archipel espagnol des Canaries.
Ce Marocain de 43 ans aurait conduit une embarcation qui avait passé deux semaines dans l'Atlantique, au large du nord-ouest de l'Afrique, avant d'être secouru par un navire marchand, a indiqué la police dans un communiqué.
Parmi les 47 migrants africains passagers de ce bateau, 10 étaient morts durant la traversée et quatre étaient tombés à l'eau et s'étaient noyés durant l'opération de sauvetage, réalisée dans des conditions météo très difficiles, a-t-elle ajouté.
Selon la police, l'embarcation est tombée en panne de carburant, puis a manqué d'eau et de nourriture, trois jours seulement après son départ du Maroc, fin juillet, à destination des Canaries.
"La majorité des migrants ont commencé à boire de l'eau de mer. Au cours des jours suivants, des personnes ont commencé à mourir à bord et leurs corps ont été jetés à la mer", explique le communiqué.
L'enquête a permis de déterminer qu'un des deux capitaines présumés du bateau était mort pendant la tentative de traversée, tandis que l'autre avait trouvé refuge dans un centre d'accueil pour migrants aux Canaries avec le reste des passagers survivants. C'est là qu'il a été arrêté.
L'homme est accusé de trafic d'êtres humains et d'homicide involontaire.
En 2020, année record depuis une autre crise migratoire en 2006, 23 023 migrants ont atteint les Canaries, soit huit fois plus qu'en 2019, selon le ministère espagnol de l'Intérieur.
Le flux des arrivées pourrait battre un nouveau record cette année. Du 1er janvier au 15 août, 8.222 migrants sont, en effet, arrivés sur l'archipel, plus de deux fois plus que sur la même période de 2020.
Selon l'Organisation internationale pour les Migrations, près de 300 personnes ont perdu la vie sur cette route maritime depuis le début de l'année et quelque 850 sont morts ou ont disparu en 2020.
Pour sa part, l'ONG espagnole Caminando Fronteras, qui surveille les flux migratoires, affirme qu'au moins 1.851 personnes ont péri l'an dernier en tentant la traversée.