PEKIN: Les géants chinois de l'internet ont été malmenés mardi à la Bourse de Hong Kong, le poids lourd du e-commerce Alibaba cédant près de 5%, après un nouveau durcissement en vue dans le secteur du numérique.
Le régulateur chinois du marché a rendu public mardi les grandes lignes d'une réglementation, destinée à lutter plus efficacement contre la concurrence déloyale sur internet.
Les entreprises technologiques sont spécifiquement visées par ces règles qui viennent compléter ou préciser une législation, parfois trop vague en matière de numérique et de commerce en ligne.
Le texte à l'étude interdit notamment l'utilisation d'algorithmes ou de faux avis pour promouvoir des biens et des services.
Au nom de la concurrence, il rend par ailleurs illégal le recours à des moyens techniques qui empêchent l'interopérabilité entre des services concurrents.
En Chine, certains systèmes de paiement sont par exemple exclus des applis de e-commerce, appartenant à un groupe rival. Et des plateformes vidéo bloquent le partage de contenus vers des réseaux sociaux concurrents.
Le régulateur des marchés n'a pas précisé quand cette nouvelle réglementation entrera en vigueur.
Mais la nouvelle a fait dévisser mardi à Hong Kong les actions des principales entreprises chinoises de la tech.
Le champion du e-commerce Alibaba a terminé en baisse de 4,77%, tandis que son rival JD.com a plongé de plus de 5%.
Le géant des jeux vidéo Tencent a quant à lui perdu 4% et son concurrent NetEase a cédé plus de 5%.
Les autorités se montrent ces derniers mois particulièrement intransigeantes contre les géants du numérique, pour des pratiques jusque-là tolérées et largement répandues.
Plusieurs mastodontes du secteur ont ainsi été épinglés en matière notamment de données personnelles, de concurrence et de droits des utilisateurs.
Pékin a depuis étendu sa campagne de "rectification" à d'autres secteurs dont les très lucratifs cours de soutien privés ou la livraison de repas.
Et la Chine va "durcir" ces cinq prochaines années la réglementation dans de vastes pans de son économie, a fait savoir la semaine dernière le gouvernement.