Formation d’un nouveau gouvernement libanais: Mikati reste optimiste

Le Premier ministre libanais désigné Najib Mikati tient une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le président Aoun au palais présidentiel de Baabda, à l'est de la capitale Beyrouth, le 16 août 2021. (Photo, AFP)
Le Premier ministre libanais désigné Najib Mikati tient une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le président Aoun au palais présidentiel de Baabda, à l'est de la capitale Beyrouth, le 16 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 août 2021

Formation d’un nouveau gouvernement libanais: Mikati reste optimiste

  • Aoun et Mikati se concentreront sur la nomination de ministres alors que le chef de gouvernement désigné demande le soutien des anciens Premiers ministres
  • Les pourparlers entre Aoun et Mikati sont alimentés par la pression américaine et française et les conditions suffocantes dans lesquelles vivent les Libanais

BEYROUTH : La 11e rencontre entre le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Najib Mikati mardi s'est révélée prometteuse pour éliminer les obstacles entravant la formation tant attendue d'un gouvernement au Liban. 

À l'issue de la réunion, Mikati a déclaré : «Il nous reste encore quelques mètres pour la fin de la course, et j'espère que nous pourrons éliminer les obstacles restants d'une manière décente qui convient à tout le monde». 

«Tout le monde veut qu’un gouvernement soit formé, car si nous ne le faisons pas, ce serait un acte immoral contre la nation».

Il a ajouté : «La discussion a été positive et nous espérons qu'un gouvernement verra le jour bientôt. Nous travaillons dur pour éliminer tous les obstacles. La formation d'un gouvernement au Liban ressemble beaucoup à un problème mathématique compliqué qui commence par le calcul de la représentation des confessions religieuses, des régions et des partis politiques et se termine par les allégeances des gens».

Mikati a affirmé avoir reçu le soutien d'anciens Premiers ministres, dont Saad Hariri, qui a récemment démissionné, après neuf mois d'efforts infructueux pour former un nouveau conseil des ministres. 

Mikati a révélé lundi que les discussions avec Aoun «se sont concentrés principalement sur la nomination des ministres».

Les pourparlers entre Aoun et Mikati sont alimentés par la pression américaine et française et les conditions suffocantes dans lesquelles vivent les Libanais. 

Ailleurs, mardi, une dispute dans une station-service à Al-Kafaàt, dans la banlieue sud de Beyrouth, s'est transformée en une violente fusillade.

L'armée libanaise est intervenue, arrêtant plusieurs tireurs et réglant le différend.

La station- service a été incendiée après qu'une grenade propulsée par fusée B7 a été tirée sur elle par des membres de la famille Zeaiter, qui sont protégés par les forces dominantes de la région et soutenus par le Hezbollah et le mouvement Amal. 

Alors que les querelles sur l'approvisionnement limité en carburant éclatent, l'armée a mené des raids à la recherche d'essence et de diesel subventionnés que les distributeurs ont stockés en vue d’être passés en contrebande en Syrie ou vendus sur le marché noir.

L'armée a fait une descente dans un dépôt de la ville industrielle de Zouk Mosbeh et a saisi 65 000 litres de diesel et 48 000 litres d'essence. Le carburant a ensuite été distribué gratuitement aux hôpitaux et aux boulangeries de la région.

Un camion-citerne a également été perquisitionné à Wadi Hunin, dans le sud du Liban, où l'armée a saisi plus de 47 000 litres d'essence.

Les forces de sécurité ont aussi saisi plus de 70 000 litres d'essence, cachés dans des réservoirs et des citernes dans une zone abandonnée sur la route menant à l'aéroport, en plus d'autres quantités qui étaient cachées à l'intérieur d'un terrain de sable dans la même zone. Le carburant saisi a été distribué aux hôpitaux et aux propriétaires de groupes électrogènes privés.

La crise de l'électricité s'est aggravée au milieu des pénuries alarmantes d'essence, obligeant des dizaines de propriétaires de générateurs privés à réduire ou à couper complètement leurs approvisionnements, la compagnie d'électricité publique libanaise fournissant de l’électricité pour moins d'une heure par jour.

La plupart des régions ont plongé dans l'obscurité et les hôpitaux ont intensifié leurs appels à l'approvisionnement en diesel afin de pouvoir continuer à fonctionner.

Le président du Syndicat des propriétaires d'hôpitaux privés, Souleimane Haroun, a déclaré que «le carburant saisi distribué aux hôpitaux n'est pas suffisant car les hôpitaux ont besoin de 350 000 litres de diesel par jour pour rester fonctionnels».

Toutefois, des signes positifs concernant le problème des importations de diesel sont apparus mardi, où il a été signalé que la banque centrale du Liban avait approuvé le financement de deux cargaisons de carburant au taux subventionné de 3 900 LL pour $1. Les deux cargaisons contiennent 80 millions de litres de diesel qui devront suffire au besoin du marché pendant seulement cinq à six jours. 

Le parlement libanais se réunira vendredi pour discuter d'une stratégie dans le but de faire face à la crise du carburant.

Le président du parlement Nabih Berri a convoqué la session pour discuter des «mesures appropriées» face aux pénuries paralysantes du carburant.

La semaine dernière, la banque centrale a annoncé qu'elle ne pouvait plus financer les importations d'essence et de diesel à des taux de change fortement réduits, mettant ainsi fin au programme de subventions, laissant les Libanais confrontés à une forte augmentation des prix.

Le gouverneur de la banque centrale, Riad Salameh, est en désaccord avec le gouvernement à propos de cette décision, affirmant que cela n'aurait dû être fait qu'après la fourniture de cartes de paiement prépayées aux pauvres. 

Salameh a soutenu qu'il ne pouvait reprendre les subventions aux importations que si une loi lui permettait de puiser dans les réserves obligatoires.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".