Des milliers d’enfants yéménites subissent un lavage de cerveau dans des «camps d’été» houthis

Les Houthis séduisent les enfants et les poussent à rejoindre les camps d’été en leur versant des sommes d’argent, révèle le directeur de l’organisation pour la protection des enfants Seyaj. (Photo, AFP)
Les Houthis séduisent les enfants et les poussent à rejoindre les camps d’été en leur versant des sommes d’argent, révèle le directeur de l’organisation pour la protection des enfants Seyaj. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 17 août 2021

Des milliers d’enfants yéménites subissent un lavage de cerveau dans des «camps d’été» houthis

  • «On apprend aux jeunes à détester la culture maudite des États-Unis et à devenir des soldats fidèles», avertit un père
  • «Le lavage de cerveau que subissent nos enfants est évident, et nous ne pouvons rien faire, sinon nous serons traités de mercenaires»

ALEXANDRIE: Des Houthis soutenus par l’Iran ont organisé des cérémonies de remise de diplômes pour des milliers d’enfants qui ont rejoint leurs camps d’été cette année, dans les zones densément peuplées du Yémen.

La plus grande cérémonie a été organisée à Sanaa. Des milliers d’enfants, leurs proches et des responsables houthis sont venus voir les talents des diplômés.

Les Houthis disent que les enfants ont été instruits, formés et “immunisés contre les fausses cultures” pendant 45 jours.

Mais, des représentants du gouvernement yéménite et des défenseurs des droits de l’homme ont accusé les Houthis de se servir des camps pour endoctriner les enfants yéménites. Ils leur parleraient ainsi d’idéologies sectaires et de propagande antisémite, avant de les envoyer sur les champs de bataille.

“Ces camps préparent les enfants et adolescents à faire part de la machine de guerre”, dit Ahmed Al-Qurashi à Arab News, directeur de l’organisation pour la protection des enfants Seyaj.

Pendant les cérémonies à Sanaa, Hajjah, Hodeidah et Al-Bayda, les enfants en tenues militaires ont démontré leurs compétences de combat et ont chanté des refrains qui maudissent les États-Unis et Israël, les accusant d’avoir commencé la guerre contre le Yémen.

“Nous montrons au monde entier que les jeunes yéménites sont les premiers à lutter contre l’agression brutale. Ils disent non à la culture maudite des États-Unis et d’Israël”, annonce une figure houthie lors du rassemblement à Sanaa, alors que des enfants tenaient les photos et les slogans de leaders, devant leurs proches.

Les parents à Sanaa avertissent que les Houthis mettent sur la liste noire les familles qui n’encouragent pas leurs enfants à rejoindre les camps d’été pendant les vacances.

“Le lavage de cerveau que subissent nos enfants est évident, et nous ne pouvons rien faire, sinon nous serons traités de mercenaires. Ces camps font de nos enfants des soldats fidèles à Abdul Malik Al-Houthi”, se confie Mohammad, le père d’un enfant qui a rejoint les camps houthis, au site d’information Al-Sahwa.

Il a ensuite dit qu’il a dû, plus tard, rééduquer son fils à la maison pour corriger quelques idéologies radicales que les Houthis lui ont apprises.

Jamel, élève de 11 ans, a révélé à la même source qu’il “a appris dans les camps houthis à connaître la vraie religion de l’Islam, à être fidèle envers les Houthis et à détester les États-Unis et Israël.”

Lorsque les Houthis ont d’abord demandé aux gens dans leurs régions d’envoyer leurs enfants aux camps d’été, les représentants et les activistes yéménites ont aussitôt prévenu les parents contre cette initiative et leur ont dit que les Houthis “endoctrinaient les enfants pour les inciter à rejoindre les champs de bataille et à détester les Yéménites et l’Occident”.

Cependant, l’organisation Seyaj a déclaré que les Houthis ont accueilli plus de 500 000 enfants dans leurs camps d’été en 2021.

“SEYAJ craint qu’un grand nombre d’enfants ne soit impliqué dans la guerre. Nous appelons les Houthis à arrêter immédiatement le recrutement, l’implication des enfants dans les conflits armés et l’utilisation des écoles pour des fins militaires.”

D’après Al-Qurashi, les Houthis séduisent les enfants et les encouragent à rejoindre les centres et les camps d’été en leur versant des sommes d’argent.

Les familles qui envoient leurs enfants aux champs de bataille ou aux camps d’été reçoivent de l’argent ou des paniers alimentaires. Les enfants recrutés sont généralement baptisés “Mujahid”.

“Ces titres confèrent aux adolescents un statut social élevé et les laissent penser qu’ils sont importants”, dit-il.

Un rapport publié en février par l'Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme et SAM pour les Droits et Libertés révèle que les Houthis ont transformé les écoles ainsi que d’autres établissements éducatifs en camps militaires, tout comme ils ont remplacé les manuels scolaires par des textes qui incitent à la violence et qui glorifient la milice.

Selon le rapport, “les Houthis ont volontairement utilisé les écoles et les établissements éducatifs pour des fins militaires. Ils se sont servis du système éducatif pour inciter à la violence et endoctriner les enfants, en encourageant la propagande sectaire et en favorisant leurs triomphes militaires”.


Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com