Macron: «L'Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été»

Une image prise à Paris sur un écran de télévision montre le président français Emmanuel Macron s'exprimant sur la situation en Afghanistan, depuis la résidence d'été présidentielle du Fort de Brégançon à Bormes-les-Mimosas, dans le sud-est de la France, le 16 août 2021. (Photo, AFP)
Une image prise à Paris sur un écran de télévision montre le président français Emmanuel Macron s'exprimant sur la situation en Afghanistan, depuis la résidence d'été présidentielle du Fort de Brégançon à Bormes-les-Mimosas, dans le sud-est de la France, le 16 août 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 17 août 2021

Macron: «L'Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été»

  • « Des groupes terroristes sont présents en Afghanistan et chercheront à tirer profit de la déstabilisation », a mis en garde le président français, en appelant à « une réponse (internationale) responsable et unie »
  • Lors de cette allocution tournée depuis le fort de Brégançon, le chef des Armées a défendu l'intervention française en Afghanistan (2001-2014), qu'il a qualifiée de « juste »

BORMES-LES-MIMOSAS, France : "L'Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été", a exhorté lundi Emmanuel Macron, en affirmant que l'action de la France viserait "d'abord à continuer de lutter activement contre le terrorisme islamiste sous toutes ces formes", lors d'une allocution télévisée.

"Des groupes terroristes sont présents en Afghanistan et chercheront à tirer profit de la déstabilisation", a mis en garde le président français, en appelant à "une réponse (internationale) responsable et unie", et "une action politique et diplomatique". 

"C'est un enjeu pour la paix et la stabilité internationale, contre un ennemi commun, le terrorisme et ceux qui le soutiennent ; à cet égard, nous ferons tout pour que la Russie, les États-Unis et l'Europe puissent efficacement coopérer, car nos intérêts sont les mêmes", a-t-il ajouté.

Lors de cette allocution tournée depuis le fort de Brégançon, résidence estivale des présidents de la République située à Bormes-les-Mimosas (Var), le chef des Armées a défendu l'intervention française en Afghanistan (2001-2014), qu'il a qualifiée de "juste".

La France doit «protéger» les Afghans qui l'ont aidée

ORMES-LES-MIMOSAS, France : Emmanuel Macron a déclaré lundi que le "devoir et la dignité" de la France était de "protéger" les Afghans qui l'ont aidée et qui sont menacés par l'arrivée des talibans au pouvoir.

"C'est notre devoir et notre dignité de protéger ceux qui nous aident: interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d'autres. Près de 800 personnes sont d'ores et déjà sur le sol Français. Plusieurs dizaines de personnes sont encore sur place (...) pour lesquelles nous restons pleinement mobilisés", a déclaré le chef de l'État au cours d'une allocution télévisée consacrée à la crise afghane.

Il a confirmé que "deux avions militaires et nos forces spéciales" arriveront "dans les prochaines heures" à l'aéroport de Kaboul pour prendre en charge ces personnes et les ressortissants français encore présents dans la capitale afghane et qui "doivent tous quitter le pays".

Ils doivent ensuite transiter par la base aérienne française d'Al Dhafra, à Abou Dhabi (Émirats arabes unis).

Selon Emmanuel Macron, "la France est l'un des très rares pays à avoir décidé de maintenir sur place jusqu'au bout les moyens de protéger ceux qui ont travaillé pour elle". "Tous les employés afghans des structures françaises qui pouvaient être menacés ainsi que leur famille, ce qui représente plus de 600 personnes, ont ainsi pu être accueillis".

Il a précisé que la France protégeait aussi "en ce moment le délégué de l'Union Européenne" et apportait "protection aux collaborateurs afghans de la représentation européenne".

"En Afghanistan, notre combat était juste et c'est l'honneur de la France à s'y être engagé", a-t-il appuyé, en soulignant que "la France n'y a jamais eu qu'un ennemi: le terrorisme". 

"Nos interventions militaires n'ont pas vocation à se substituer à la souveraineté des peuples ni à imposer la démocratie de l'extérieur mais à défendre la stabilité internationale et notre sécurité", a ajouté Emmanuel Macron, en faisant valoir que "partout, la mise en place de processus politiques crédibles est la priorité".

"C'est ce principe fondamental de notre politique étrangère que nous avons appliqué en Afghanistan et que nous continuerons à mettre en œuvre", a-t-il encore martelé, tenant à s'adresser "d'abord à ceux qui ont combattu, aux familles de ceux qui sont morts ou ont été grièvement blessés".

"Nous n'oublierons pas nos soldats", a-t-il insisté.

Intervenant aux côtés des Américains, la France a été présente militairement en Afghanistan de 2001 à 2014 et a compté jusqu'à près de 4 000 soldats dans ce pays au plus fort de l'engagement de l'Otan, au prix de 89 morts et 700 blessés.

«Ca m'a glacé le sang», témoigne un soldat français

TOULOUSE: "Ca m’a glacé le sang. Voir les talibans dans Kaboul, pour les copains qui sont tombés, ça fait mal", a confié un ancien soldat français, dont le régiment a payé un lourd tribut en Afghanistan.

Antoine Daoust a servi 15 ans dans l'armée française, notamment au sein du 8e RPIMa de Castres. Il était basé dans la vallée de la Kapisa toute proche, quand ses frères d’armes et de régiment sont morts dans une embuscade à Uzbeen en 2008. Sur les 10 soldats français tués, huit faisaient partie du 8eRPIMa.

"Le fait de voir les talibans reprendre le terrain, j’en avais les larmes aux yeux", dit-il avant de marquer une pause, la voix étranglée par l’émotion.

"Toutes ces images remontent, ces moments tragiques, on était dévastés, assommés, frustrés de n’avoir rien pu faire", se souvient Antoine Daoust.

Désormais, poursuit-il, "je suis inquiet pour les Afghans qui ont travaillé avec nous, on peut redouter une chasse à l’homme dans les jours qui viennent, ils œuvraient pour nous aider à mettre fin au règne taliban. Les talibans savent qui a collaboré avec les armées étrangères".

L'ancien militaire ne remet pas pour autant en cause la participation de la France à la coalition internationale menée par les États-Unis, qui a pris le contrôle de l'Afghanistan en novembre 2001, deux mois après les attentats du 11-Septembre.

"Je refuse de dire que ces (militaires) sont morts pour rien. L’échec aurait été ne pas essayer. L’intervention et la sécurisation ont réussi, mais la troisième phase, celle de la normalisation, a clairement échoué", estime-t-il.

Malgré les drames vécus, Antoine Daoust se remémore "des bons souvenirs de camaraderie, de rencontres avec des Afghans, des gens d’une générosité incroyable".

Treize ans de présence militaire française

PARIS: Cette période a été marquée par des événements tragiques comme l'embuscade d'Uzbeen, qui a coûté la vie à 10 soldats français en 2008.

Au total, la France a compté jusqu'à près de 4 000 militaires dans ce pays en 2010, au plus fort de l'engagement de l'Otan.

Depuis 2001, début de l'intervention militaire internationale, 89 soldats français ont été tués en Afghanistan et 700 ont été blessés, parfois grièvement. 

Renverser le régime des talibans

Le 7 octobre 2001, le président Jacques Chirac annonce la participation des forces françaises aux actions militaires américaines (Operation Enduring Freedom) visant à renverser le régime des talibans en Afghanistan, accusé d'avoir refusé de livrer le chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre aux États-Unis.

Dès le début 2002, 640 soldats français sont déployés au sein de la force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf). La France participe pour la première fois le 5 mars aux bombardements de cibles du réseau Al-Qaïda.

Fin 2007, la France compte 1 600 soldats sur le sol afghan. Elle y restera "aussi longtemps qu'il le faudra", déclare le président Nicolas Sarkozy, arrivé six mois plus tôt à l'Élysée.

La tragédie d'Uzbeen

Le 18 août 2008, 10 soldats français sont tués dans une embuscade de grande ampleur alors qu'ils effectuaient une mission de reconnaissance à Uzbeen, une vallée du district de Surobi, dans la province de Kaboul (est du pays).

Il s'agit alors de l'opération la plus meurtrière pour l'armée française depuis l'attentat du Drakkar en 1983 à Beyrouth (58 paras tués).

Le lourd bilan de cette embuscade a suscité un vif émoi en France, attisant le débat sur la participation du pays à la guerre en Afghanistan.

En comptant les personnels engagés hors d'Afghanistan, mais dans des missions en relation avec ce théâtre, le dispositif français comportait alors plus de 3 600 militaires.

2011, année meurtrière

En octobre 2009, Nicolas Sarkozy dit que Paris "n'enverra pas un soldat de plus en Afghanistan", mais juge que les conditions du retrait ne sont pas réunies.

L'année suivante, pressé par les États-Unis d'envoyer des renforts de combattants, il préfère envoyer des instructeurs militaires.

Fin 2010, environ 3 850 soldats sont stationnés en Afghanistan, notamment en Kapisa et à Surobi. 

C'est en juin 2011 que l'Élysée annonce "un retrait progressif" des soldats français, parallèlement au rapatriement partiel annoncé par les États-Unis. Le premier départ de Français - 200 soldats - intervient en octobre.

L'année 2011 a été la plus meurtrière pour les militaires français avec vingt-six soldats tués dans des attentats et accrochages, dont cinq morts le 13 juillet dans un attentat suicide en Kapisa. 

Retrait accéléré

En janvier 2012, après la mort de cinq soldats tués par un militaire afghan, le président Sarkozy annonce que le rapatriement des troupes françaises combattantes sera achevé fin 2013.

Mi-avril, l'armée française transfère aux forces de sécurité afghanes le contrôle du district de Surobi.

À son arrivée à l'Élysée, le nouveau président, François Hollande, annonce l'accélération du retrait français. Les troupes combattantes françaises "seront retirées fin 2012" d'Afghanistan, où la France a fait "plus que (son) devoir", dit-il le 21 mai au sommet de l'Otan à Chicago. 

Début juillet, l'armée française transfère aux forces afghanes le contrôle de la Kapisa, le dernier territoire, particulièrement instable, dont elle avait la responsabilité.

Fin juillet, l'armée française quitte définitivement Surobi. 

Conformément au calendrier de retrait fixé par le chef de l'État, les 400 derniers militaires français déployés en Kapisa entament leur départ le 20 novembre 2012, scellant la fin officielle de la mission de combat française.

Derniers soldats

S'ensuit le retrait progressif d'un contingent de quelque 1 500 soldats restés dans le pays pour appuyer les forces et les institutions afghanes - formateurs et logisticiens essentiellement basés à Kaboul, en plus de médecins militaires.

Le 31 décembre 2014, la mission des 150 derniers soldats français s'achève officiellement, en même temps que le retrait des troupes de combat de l'Otan.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.