NOUMEA: La Nouvelle-Calédonie, rare territoire exempt de Covid-19, va rendre obligatoire la vaccination pour entrer sur son territoire, par crainte du variant Delta et après la fragilisation de son sas sanitaire, a annoncé lundi le gouvernement local.
Un projet de délibération "imposant la vaccination obligatoire pour toute personne entrant sur le territoire" sera adopté mercredi, a indiqué le gouvernement collégial, annonçant également "un renforcement des critères d'entrée, qui vont devenir beaucoup plus rigoureux".
Ce tour de vis intervient alors que le protocole sanitaire actuellement en vigueur, qui impose 7 jours d'isolement en hôtel aux passagers vaccinés avec ARN messager et 14 jours pour les non-vaccinés, vient d'être fragilisé par des décisions de justice. Plusieurs personnes ont pu sortir prématurément d'isolement, sans test PCR, ni sérologie réalisés à Nouméa.
D'autres recours étant en chemin, le président indépendantiste du gouvernement, Louis Mapou, a suspendu ce week-end un vol en provenance de Tokyo, effectué par la compagnie locale Air Calédonie International. Les passagers, "en grande majorité des militaires", n'ont de fait pas embarqué à Paris pour le premier tronçon du voyage jusqu'au Japon, assuré par Air france.
"Déterminé à ne faire courir aucun risque à la population calédonienne", l'exécutif a rappelé que "la seule solution reste la vaccination".
Alors que moins de 30% de la population éligible est vaccinée, les autorités redoutent en cas d'introduction du virus, un scénario catastrophe semblable à celui qui frappe la Polynésie ou les Antilles.
La semaine dernière, la desserte aérienne minimum de l'archipel, assortie d'un sas sanitaire, a été prolongée jusqu'au 31 décembre.
Alors qu'aura lieu le 12 décembre un troisième référendum sur l'indépendance, la protection des frontières a suscité une passe d'armes entre le FLNKS et la coalition "Les loyalistes".
Critiquant "l''Etat et une justice méprisante", les indépendantistes ont évoqué la solution "d'annuler tous les vols de Métropole" tandis que leurs adversaires ont rappelé que "sans la France", il n'y aurait ni vaccin, ni sas sanitaire, "financé grâce à une subvention".
De son côté, le Medef a déploré cette "politisation" du Covid-19 et réclamé un plan collectif de préparation pour "vivre avec le virus qui entrera à un moment ou un autre".