Cinquième samedi de mobilisation contre le pass sanitaire et la "coronafolie"

Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire "Se taire, c'est accepter. Contrôler, c'est collaborer" lors d'une journée nationale de protestation contre le vaccin obligatoire Covid-19 pour certains travailleurs, et l'utilisation obligatoire du pass santé demandé par le gouvernement français pour accéder à la plupart des espaces publics, à Nantes, dans l'ouest de la France, le 14 août 2021. (Sebastien SALOM-GOMIS / AFP)
Un manifestant tient une pancarte sur laquelle on peut lire "Se taire, c'est accepter. Contrôler, c'est collaborer" lors d'une journée nationale de protestation contre le vaccin obligatoire Covid-19 pour certains travailleurs, et l'utilisation obligatoire du pass santé demandé par le gouvernement français pour accéder à la plupart des espaces publics, à Nantes, dans l'ouest de la France, le 14 août 2021. (Sebastien SALOM-GOMIS / AFP)
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Publié le Samedi 14 août 2021

Cinquième samedi de mobilisation contre le pass sanitaire et la "coronafolie"

  • A Lille, 2.650 manifestants, selon la préfecture, emmenés par de nombreux "gilets jaunes", ont parcouru le centre-ville
  • Sur l'ensemble du territoire, ils étaient un peu plus de 237.000 la semaine dernière, selon le ministère de l'Intérieur, plus du double de l'ampleur des débuts du mouvement mi-juillet

PARIS : De Paris à Marseille et de Lille à Bordeaux, des dizaines de milliers d'opposants de tous bords au pass sanitaire ont manifesté pour le cinquième samedi d'affilée "pour la liberté de choisir", après la généralisation du dispositif dans la plupart des lieux publics.

Dans la capitale, les deux principaux cortèges ont battu le pavé derrière un large éventail de mots d'ordre tels que "libérons la France", "stop coronafolie" ou "reprends ton pass Macron et dégage".

"Il y a une division entre ceux qui ont le pass, et donc des privilèges, et les autres", a dénoncé Béatrice Cazal, 47 ans, qui défilait dans la capitale à l'appel de l'ex-figure du Rassemblement national Florian Philippot et son mouvement des Patriotes.

Dans le défilé parisien concurrent organisé par des "gilets jaunes", Yann Fontaine, un clerc de notaire de 30 ans venu de l'Indre, a vu dans le pass sanitaire "une mesure liberticide, ségrégationniste".

A Lille, 2.650 manifestants, selon la préfecture, emmenés par de nombreux "gilets jaunes", ont parcouru le centre-ville.

Marie, une infirmière de 36 ans du centre hospitalier de Valenciennes, est venue défendre "la vraie liberté, celle du corps et de la conscience". "Je suis totalement contre l'obligation de se vacciner, d'autant qu'on en est encore à un stade d’expérimentation", a-t-elle argué, prête à changer de travail plutôt que de se faire vacciner. 

Entamée au cœur de l'été, cette mobilisation antigouvernementale hétéroclite n'en finit plus de grossir.

Sur l'ensemble du territoire, ils étaient un peu plus de 237.000 la semaine dernière, selon le ministère de l'Intérieur, plus du double de l'ampleur des débuts du mouvement mi-juillet.

"Liberté"

Les manifestants accusent le gouvernement de sous-estimer la protestation anti-pass sanitaire. Le collectif militant Le Nombre Jaune, qui publie un décompte ville par ville, a recensé samedi dernier plus de 415.000 participants "minimum" en France.

Quelque 250.000 personnes sont encore attendues dans les rues ce week-end, selon une source policière.

Sans incident majeur jusque-là, la contestation attire aussi bien familles et primo-manifestants apolitiques que soignants ou pompiers en tenue et dépasse la seule mouvance anti-vaccin ou complotiste.

Dans le cortège parti du Vieux-Port de Marseille, où l'on apercevait de nombreux drapeaux français, Hubert Vialle, 85 ans, a bravé la chaleur pour manifester sous un chapeau de paille. "Je ne suis pas antivaccin (...) mais j'ai peur que l'ARN  messager ne modifie durablement l'ADN de l'humanité", a-t-il expliqué. 

"On veut savoir ce qu'on nous injecte dans le corps. Cela ne fait pas de nous des écervelés (...) Tout ce qu'on veut, c'est la liberté", a renchéri Françoise, conseillère financière de 55 ans, venue manifester à Bordeaux en famille depuis le Périgord.

Depuis lundi, le pass sanitaire s'est imposé dans la plupart des lieux publics. Bars, restaurants, cinémas, transports longue distance, musées ou hôpitaux exigent ce QR code qui témoigne d'une vaccination complète contre le Covid-19, d'un test négatif ou d'un rétablissement face à la maladie.

Face à cette généralisation du dispositif, validée par le Conseil constitutionnel, les manifestants dénoncent une entrave à leur "liberté" ou un "manque de recul" sur les vaccins.

"De la propagande"

Une frange de ce mouvement très divers, sans véritable tête, assume un antisémitisme décomplexé, pendant que certains centres de vaccination ou pharmacies sont  traités de "collabos" et victimes d'actes de malveillance.

Ces accusations agacent le gouvernement, confronté à une explosion meurtrière de l'épidémie en Guadeloupe et en Martinique.

Depuis la Martinique reconfinée, le ministre de la Santé Olivier Véran a fustigé jeudi un mouvement "dont on parle beaucoup trop", et qui arbore "des pancartes extrêmement bariolées et des motifs parfois extrêmement douteux, voire complètement crades."

L'exécutif espère toujours convaincre les indécis pour atteindre l'objectif de 50 millions de Français ayant reçu une première injection à la fin du mois d'août, en brandissant la situation catastrophique aux Antilles comme un repoussoir.

"C'est faux, c'est de la propagande", a rétorqué samedi une manifestante bordelaise, Françoise, 55 ans.

La délivrance de QR codes valant pass sanitaire à la suite d'un test antigénique de dépistage du Covid-19 a par ailleurs encore connu des dysfonctionnements samedi dans les pharmacies, après une panne géante la veille.

Le dialogue de sourds entre manifestants et gouvernement pourrait se poursuivre au-delà des vacances.

De nombreux protestataires se sont inquiétés samedi d'une hypothétique obligation vaccinale des enfants pour aller à l'école. A Paris, Carole, 44 ans, s'y est résolument opposée, estimant que son fils de 17 ans "risque moins s'il attrape le Covid qu'en étant vacciné".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.