Paris va boycotter la conférence de Durban sur le racisme

«Attachée à l'universalisme des droits de l'Homme, la France continuera de lutter contre toutes les forces de racisme et veillera à ce que la conférence de suivi de Durban se tienne dans le respect des principes fondateurs des Nations unies», a affirmé la présidence française. (Photo, AFP)
«Attachée à l'universalisme des droits de l'Homme, la France continuera de lutter contre toutes les forces de racisme et veillera à ce que la conférence de suivi de Durban se tienne dans le respect des principes fondateurs des Nations unies», a affirmé la présidence française. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 14 août 2021

Paris va boycotter la conférence de Durban sur le racisme

  • La conférence de Durban I qui s'était tenue en 2001, avait sombré dans des querelles entre Arabes et Occidentaux sur la question sous-jacente d'Israël
  • La France, comme une dizaine d'autres pays, se dit «préoccupée par l'historique des déclarations antisémites» prononcées dans le cadre de cet évènement organisé sous l’égide de l’ONU

PARIS : La France, comme une dizaine d'autres pays, ne participera pas à la conférence Durban IV de suivi de la conférence de l'ONU contre le racisme, vingt après Durban I, marquée par des déclarations antisémites.

"Préoccupé par l'historique des déclarations antisémites prononcées dans le cadre de la conférence des Nations unies sur le racisme, dite conférence de Durban, le président de la République (Emmanuel Macron) a décidé que la France ne participerait pas à la conférence de suivi qui aura lieu cette année", a indiqué le palais présidentiel de l'Élysée vendredi. 

Plusieurs pays européens ainsi que les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, le Canada et Israël ont déjà annoncé leur boycott de cette réunion organisée par l'ONU le 22 septembre, pour le 20e anniversaire de la conférence mondiale contre le racisme en 2001 à Durban (Afrique du Sud). 

Précédée par deux conférences mondiales contre le racisme en 1978 et 1983 à Genève, la conférence de Durban qui s'était tenue du 31 août au 8 septembre 2001, quelques jours avant les attaques terroristes du 11 septembre, avait sombré dans des querelles entre Arabes et Occidentaux sur la question sous-jacente d'Israël, États-Unis et Israël quittant même la réunion.

Les pays arabes ainsi que les Palestiniens espéraient obtenir une condamnation claire des violations des droits de l'Homme commises selon eux contre des Palestiniens en Israël et dans les territoires occupés et souhaitaient voir le sionisme assimilé à une forme de racisme.

Les participants s'étaient aussi profondément divisés sur les questions du colonialisme et de l'esclavagisme.

Par la suite, de nombreux pays occidentaux, dont la France, avaient boycotté, déjà, les conférences de suivi de 2009 et 2011.

"Spectacle de haine"

"Attachée à l'universalisme des droits de l'Homme, la France continuera de lutter contre toutes les forces de racisme et veillera à ce que la conférence de suivi de Durban se tienne dans le respect des principes fondateurs des Nations unies", a affirmé la présidence française.

En 2020, Emmanuel Macron avait de nouveau mis en garde contre "l'insupportable regain de l'antisémitisme dans notre Europe", ce "mal souterrain" qui peut "porter son visage de toujours" ou "emprunter les masques nouveaux de la haine islamiste de l'antisionisme".

"Bravo", a tweeté, après l'annonce de l'Élysée, Simone Rodan-Benzaquen, directrice générale de l'AJC Europe (American Jewish Association). 

Dans une tribune de presse le mois dernier, Mme Rodan-Benzaquen avait qualifié la conférence de 2001 de "terrible revers pour la lutte universaliste contre le racisme, pervertissant et instrumentalisant cette cause contre le sionisme, Israël et les Juifs".

"La réalité est que Durban a marqué un tournant voire un point de départ dans la manière dont l'antisémitisme se manifeste aujourd'hui", déclarait-elle aussi.

De son côté, Israël a rappelé le déferlement "de haine" auquel elle avait donné lieu: "La conférence initiale de Durban était un spectacle de haine et de propagande anti-israélienne et les événements qui ont suivi sont devenus des événements d'incitation à la haine anti-israélienne. 11 pays, dont Israël, ont décidé de ne pas participer à cet événement pour cette raison précise", a dit à l'AFP vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lior Haiat.

Pays-Bas, Autriche, Hongrie, République tchèque, ont pareillement invoqué la portée historique de la conférence de 2001 pour refuser de s'associer à la conférence de suivi.

En revanche, un haut responsable du ministère palestinien des Affaires étrangères, qui a requis l'anonymat, a confirmé à l'AFP la participation palestinienne "avec une délégation officielle venant de Palestine ou de New York" et ce, "malgré la position de certains pays de l'UE".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.