TEHERAN : Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé mercredi que la lutte contre le Covid-19 était une priorité "urgente", appelant à accélérer la campagne de vaccination dans ce pays le plus touché par la pandémie au Proche et Moyen-Orient.
Les infections ont connu une forte hausse depuis juin, les autorités évoquant une "cinquième vague" causée par le variant Delta.
"Aujourd'hui, le coronavirus est la question la plus prioritaire et urgente pour le pays", a dit M. Khamenei dans un discours télévisé consacré à la pandémie.
Ces dernières 24 heures, le nombre de contaminations a atteint un nouveau record avec 42.541 cas recensés. Au total, le pays a officiellement enregistré plus de 4,2 millions d'infections dont plus de 95.600 décès.
"Plus d'efforts doivent être faits pour importer et produire localement" des vaccins", a ajouté le guide suprême.
Pris à la gorge financièrement par les sanctions américaines rétablies à son encontre depuis 2018, l'Iran dit peiner à réaliser des transactions commerciales avec l'étranger en vue d'importer des vaccins pour ses quelque 83 millions d'administrés.
Plus de 13,8 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin, tandis que 3,7 millions ont reçu les deux injections nécessaires, a indiqué mercredi le ministère de la Santé. Les vaccins Spoutnik, Sinopharm, Bharat et AstraZeneca ont principalement été utilisés durant cette campagne.
En janvier, le guide suprême avait interdit l'importation de vaccins anticovid fabriqués aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, estimant que ceux-ci n'étaient pas "dignes de confiance".
Les autorités iraniennes ont approuvé l'utilisation d'urgence de deux vaccins de production locale, notamment le COViran Barekat, qui reste toutefois disponible en quantité restreinte.
En juillet, M. Khamenei a reçu la deuxième dose de ce vaccin, développé par la Fondation de l'ordre de l'Imam, importante institution parapublique.
"Le problème est dû, en partie, au manque de respect des mesures sanitaires par la population", a dit M. Khamenei mercredi, appelant le public à la prudence pour désengorger les centres médicaux surchargés.
Il a aussi appelé au respect des mesures sanitaires lors des célébrations qui ont lieu lors du mois sacré musulman de Mouharram.
"Ne laissez pas ces évènements être la cause de la transmission du virus pour que (...) les ennemis (de l'Iran) se moquent (des célébrations) et affirment qu'elles sont la raison de la diffusion" du virus, a dit l'ayatollah.
Si le pays n'a pas totalement confiné sa population, il a mis en place d'autres restrictions comme des interdictions temporaires de voyage ou des fermetures d'entreprises.
Le groupe de travail chargé de la pandémie en Iran a toutefois affirmé réfléchir à imposer d'autres mesures à partir de samedi, selon des médias d'Etat, après une réunion présidée mardi par le président iranien, Ebrahim Raïssi.