Algérie: pompiers, militaires et civils en lutte contre la course folle d'incendies meurtriers

Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile. (AFP)
Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 août 2021

Algérie: pompiers, militaires et civils en lutte contre la course folle d'incendies meurtriers

  • Ces incendies, pour lesquels les autorités ont évoqué des pistes «criminelles», touchent plusieurs régions de Kabylie
  • «J'ai laissé tous mes biens dans mon village et je me suis enfui avec ma femme et mes trois enfants vers la ville de Tizi Ouzou»

TIZI-OUZOU: Au moins 65 personnes parmi lesquelles 28 militaires ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent depuis lundi soir le nord de l'Algérie, notamment en Kabylie, selon un nouveau bilan fourni mercredi par la télévision nationale algérienne.

"Le bilan des incendies de forêts est passé à 65 morts (28 militaires et 37 civils), pour la plupart dans la wilaya de Tizi Ouzou", a rapporté la télévision, ajoutant que 12 militaires étaient par ailleurs "hospitalisés dans un état critique".


Ces incendies, pour lesquels les autorités ont évoqué des pistes "criminelles", touchent plusieurs régions de Kabylie, notamment Tizi Ouzou. Des images impressionnantes, accompagnées d'appels à l'aide, circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages assiégés.


Sur des images de l'AFP, on peut voir des habitants tentant désespérément d'étouffer un départ de feu à l'aide de modestes branches.


Alors que l'Algérie fait face à une vague de chaleur extrême, des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, selon Youcef Ould Mohamed, un responsable local des forêts cité par l'agence officielle APS.

69 foyers 
Le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, a dit mercredi à la presse que 69 foyers d'incendies au total étaient encore actifs, dans 17 wilayas (préfecture). Les plus importants se trouvent dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a également connu le plus de pertes humaines.


"J'ai laissé tous mes biens dans mon village et je me suis enfui avec ma femme et mes trois enfants vers la ville de Tizi Ouzou" a dit a l'AFP Abdelhamid, un commerçant du village de Beni Yeni.


"Heureusement, je possède un appartement dans le centre de Tizi Ouzou, où je me suis réfugié avec ma famille et quelques voisins", a-t-il raconté.


Depuis mardi, des appels à l'organisation de convois de solidarité avec les habitants des villages de Tizi Ouzou se sont multipliés sur les réseaux sociaux.


Les internautes y appellent notamment à collecter de la nourriture, des médicaments et aider à l'acheminement de l'eau pour lutter contre les incendies.


Plusieurs camions sont partis de la capitale transportant du matériel offert par des citoyens et des commerçants, a constaté un correspondant de l'AFP. Et une page "Médecins" sur Facebook a publié un appel à se porter volontaire pour venir en aide au personnel de l'hôpital de Tizi Ouzou.


D'autres appels ont été lancés sur les réseaux sociaux exhortant les autorités à solliciter une assistance internationale.


La piste criminelle a été évoquée par les autorités algériennes, qui n'ont toutefois donné aucune précision.


La radio publique algérienne a annoncé mardi l'arrestation de trois "pyromanes" à Médéa. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l'APS.

«Origine criminelle»
D'après le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, une cinquantaine d'incendies "d'origine criminelle" attisés par les conditions météo ont débuté lundi soir.


Le Premier ministre, Aïmène Benabderahmane, a lui évoqué plus de 70 incendies dans 18 wilayas (préfectures) du nord du pays. La protection civile a fait état d'une centaine de feux dans 16 wilayas.


Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.


Le pire drame est survenu mardi en fin de journée quand 28 militaires ont péri alors qu'ils évacuaient des villageois menacés par les flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi Ouzou.


Trente sept civils ont perdu la vie depuis le début de ces incendies, selon un nouveau bilan mercredi de la télévision nationale.


Chaque année, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44 000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d'incendies criminels.


Ce phénomène s'amplifie alors que les incendies se multiplient à travers le globe. Ils sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète.


L'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroit est une combinaison idéale pour le développement des feux.


La chaleur extrême doit se poursuivre jusqu'en fin de semaine au Maghreb, jusqu'au 15 août selon les services météorologiques algériens, avec des  températures atteignant 46 degrés.


En Tunisie voisine, la capitale Tunis a battu mardi son record absolu, avec 49 degrés. Une quinzaine de départs de feu ont été enregistrés dans le nord et le nord-ouest, sans heureusement faire de victime, selon Moez Triaa, porte-parole de la protection civile.


Sur la rive nord de la Méditerranée, la Grèce et la Turquie ont été les plus touchés ces deux dernières semaines, avec une série d'incendies violents qui ont fait huit morts sur les côtes turques et trois morts en Grèce.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".