L’Orient sonore, au Mucem de Marseille, met à l’honneur un patrimoine oublié

L’Orient sonore, scénographie par Pierre Giner (Photo, fournie).
L’Orient sonore, scénographie par Pierre Giner (Photo, fournie).
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Publié le Lundi 11 janvier 2021

L’Orient sonore, au Mucem de Marseille, met à l’honneur un patrimoine oublié

  • Pour cet événement exceptionnel, 10 000 disques et 6 000 heures de bandes magnétiques ont été explorés
  • « De l’Irak à l’Afrique du Nord en passant par le Golfe, ces musiques témoignent de la diversité des sons, des chants et des rythmes des musiques arabes, qu’elles soient profanes ou sacrées, d’origine populaire ou savante »

PARIS : Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) organise, du 22 juillet 2020 au 4 janvier 2021, L’Orient sonore, musiques oubliées, musiques vivantes, une exposition qui relate les traditions musicales arabes depuis le début du XXe siècle.

Pour cet événement exceptionnel, 10 000 disques et 6 000 heures de bandes magnétiques ont été explorés. Ces documents sonores ont été mis à la disposition des organisateurs par une structure libanaise, la Fondation pour l’archivage et la recherche sur la musique arabe (Amar).

Kamal Kassar, créateur de la fondation, et Fadi Yeni Turk, réalisateur et directeur de la photographie, sont les commissaires de cette exposition qui révèle un patrimoine d’une immense richesse, remontant aux traditions ancestrales de la culture arabe, du Machrek au Maghreb.

Les visiteurs auront l’occasion de découvrir ou de redécouvrir une grande variété de musiques traditionnelles ; des plus célèbres, venues de l’Occident, jusqu’à celles, souvent moins connues, de pays comme l’Égypte, l’Irak, le Yémen, le Koweït et l’Arabie saoudite, ou encore du Maghreb.

Née en 2009, la fondation Amar dispose d’une grande collection de bandes enregistrées de musique orientale. Sous forme de cylindres ou de 78 tours, près de 10 000 documents sonores, dont certains datent de 1903, ont été collectés dans les pays du Maghreb et les pays du Golfe. Numérisés et archivés, ils constituent un trésor unique, dont une partie sera présentée lors de l’exposition. Elle permettra au public d’apprécier les musiques traditionnelle et classique arabes, souvent méconnues.

« De l’Irak à l’Afrique du Nord en passant par le Golfe, ces musiques témoignent de la diversité des sons, des chants et des rythmes des musiques arabes, qu’elles soient profanes ou sacrées, d’origine populaire ou savante », lit-on sur le site du Mucem.

L’Orient sonore nous invite à un voyage sonore et historique et nous plonge au cœur des musiques classique et traditionnelle arabes. L’exposition « se présente tel un salon d’écoute et de regards. Plongé au milieu des voix et des instruments, de la musique et des images en mouvement, le public est invité à s’immerger dans un ailleurs musical sensuel et profond, afin de découvrir l’expérience vive des traditions musicales du monde arabe », précise le Mucem.

« L’exposition L’Orient sonore n’est pas identitaire, elle représente un Orient bâti sur les échanges culturels, souligne de son côté Kamal Kassar. Notre projet consiste dans la sauvegarde du patrimoine musical de la période de renaissance arabe, du XIXe au début du XXe siècle. »

Présentées sous formes d’installations vidéo, douze traditions musicales orales menacées de disparition ont été répertoriées et restaurées grâce à un travail de recherche, de documentation et de captation mené sur le terrain entre 2016 et 2019.

Kamal Kassar explique que cet événement a pour but de « préserver un patrimoine sonore en péril, soit pour des raisons politiques, soit parce que la société a évolué. Avec la volonté d’occidentalisation culturelle des années 1930, ces chanteurs de légende ont sombré dans l’oubli ».

Le visiteur pourra ainsi découvrir la Nadha, cette période de renaissance culturelle qui s’est développée des années 1850 aux années 1930 qui témoigne de la vivacité de la tradition orale sur la scène culturelle de l’époque.

« On a commencé à enregistrer les grandes voix, qu’il s’agisse de musique savante, populaire ou religieuse. Au fur et à mesure, cela a aussi transformé la musique elle-même, puisque le disque crée des contraintes. Par exemple, on ne pouvait enregistrer que trois à quatre minutes pour une face, tandis que la tradition de la musique savante était basée sur ce qu’on appelle en Égypte la wasla ou “suite”, qui durait de trente minutes à une heure », a expliqué Tarek Abdellah, oudiste et musicologue, sur les ondes de Radio Classique.

Pour rappel, la wasla est aussi connue dans le Maghreb sous le nom de nouba. Il s’agit d’un morceau composé de plusieurs rythmes, dont certains ne sont plus utilisés aujourd’hui. Mais Tarek Abdellah a rendu hommage à cette forme musicale à travers un album précisément intitulé La Wasla, sorti en 2015.

Les responsables de la fondation Amar essaient de ressusciter et de faire revivre ce patrimoine musical, un travail de recherche qui a permis « de réaliser neuf coffrets mettant à l’honneur des chanteurs, des chanteuses, des groupes et des instrumentalistes, coffrets accompagnés de livrets trilingues qui permettent de comprendre la musique arabe de l’époque », a expliqué Tarek Abdellah.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.