Le Sénat américain approuve le vaste plan infrastructures de Biden

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Publié le Mardi 10 août 2021

Le Sénat américain approuve le vaste plan infrastructures de Biden

  • Ce projet «historique» selon la Maison Blanche a été adopté par 69 voix contre 30, avec le soutien de plus d'un tiers des républicains
  • Le texte devra désormais être soumis au vote de la Chambre des représentants, où son avenir est plus incertain car des tiraillements ont émergé au sein de l'étroite majorité démocrate

WASHINGTON: Le Sénat américain a largement approuvé mardi le plan colossal d'investissements dans les infrastructures voulu par Joe Biden, d'un montant de 1 200 milliards de dollars, offrant un grand succès au président démocrate qui devra toutefois encore attendre le vote final à la chambre basse pour clamer victoire.

Ce projet "historique" selon la Maison Blanche a été adopté par 69 voix contre 30, avec le soutien de plus d'un tiers des républicains, un fait rare dans un Congrès ultra-divisé politiquement. 

Le texte devra désormais être soumis au vote de la Chambre des représentants, où son avenir est plus incertain car des tiraillements ont émergé au sein de l'étroite majorité démocrate, entre l'aile gauche et les centristes.

Les négociations s'annoncent ardues et un vote final au Congrès pourrait n'intervenir qu'à l'automne. 

Fruit d'un rare compromis entre démocrates et certains républicains, le plan d'investissement dans les infrastructures prévoit 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses fédérales dans les routes, les ponts, les transports, mais aussi dans l'internet à haut débit et pour lutter contre le changement climatique.  

Si l'on prend en compte la réorientation d'autres financements publics existants, il atteint au total 1.200 milliards de dollars - l'équivalent du PIB de l'Espagne en 2020.

Un accord "historique", martèle Joe Biden, ex-sénateur pendant trois décennies qui aime à souligner ses talents de négociateurs sur la colline du Capitole, siège du Congrès. 

C'est d'ailleurs sa vice-présidente Kamala Harris qui est venue présider la séance pour annoncer cette large victoire au Sénat. 

Joe Biden est à la Maison Blanche "depuis seulement sept mois" et le Sénat est parvenu à un accord sur "le plus grand plan d'investissements depuis plus d'une décennie" avec le soutien de républicains, un succès pour lequel le président a offert un "engagement total", avait déclaré le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer juste avant le vote. 

L'ex-président républicain Donald Trump a lui jugé que ce projet était "une honte" et menacé de représailles électorales les républicains qui voteraient pour, en avertissant que sa mise en œuvre offrirait une "victoire" à son successeur démocrate.

Au moins trois sénateurs républicains qui avaient participé aux négociations se sont d'ailleurs finalement déclarés contre. Mais leur influent chef, Mitch McConnell a lui voté en faveur, bien conscient de la popularité d'un tel programme dans un pays aux infrastructures défaillantes. 

L'entente entre ces républicains et les démocrates sera de très courte durée.

Depuis le "New Deal"

Maintenant que le plan sur les infrastructures a été adopté, le Sénat se tourne vers l'examen d'un autre volet majeur du programme de Joe Biden : un plan titanesque pour investir 3 500 milliards de dollars, soit presque l'équivalent du PIB en 2020 du géant économique qu'est l'Allemagne, dans les "infrastructures humaines". 

Comprendre: une avalanche de dépenses sociales dans l'éducation, la santé, le marché du travail et le climat, avec notamment des mesures de transition énergétique censées "mettre les Etats-Unis sur la voie pour respecter" les ambitieux objectifs climat de Joe Biden, qui veut ramener à zéro les niveaux de pollution dans le secteur énergétique américain d'ici 2035 et que l'économie du pays atteigne une neutralité carbone d'ici 2050. 

C'est le "projet de loi le plus conséquent en faveur des travailleurs, des personnes âgées, des malades et des pauvres depuis FDR (le président Franklin Delano Roosevelt) et le New Deal des années 1930", a insisté le sénateur indépendant Bernie Sanders, président de la commission budgétaire.

Un "investissement qui n'arrive qu'une fois par génération" visant à redresser une économie aujourd'hui trop "injuste", selon la Maison Blanche. 

Des dépenses folles, considèrent les républicains, qui ont promis de s'y opposer farouchement. 

Pour contourner leur possible blocage au Sénat, les démocrates vont utiliser une procédure parlementaire qui leur permettra de l'approuver avec leurs seules voix (50 en plus de celle de la vice-présidente Kamala Harris, autorisée à voter en cas d'égalité). 

La bataille commencera dès mardi avec le lancement d'un vote sur la résolution budgétaire qui en donne les grandes lignes. 

Les sénateurs auront ensuite jusqu'au 15 septembre pour présenter le contenu étoffé du projet de loi final, avec un montant définitif et les moyens de le financer. Deux points qui ne font pas encore l'unanimité chez les démocrates, des centristes ayant déjà signalé qu'ils trouvaient la facture trop chère.

Les négociations s'annoncent là aussi périlleuses et un vote final à la Chambre pourrait ne pas intervenir avant octobre, voire novembre. 


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.