FRÉJUS: Marine Le Pen a promis dimanche, lors de sa rentrée à Fréjus (Var), de combattre « la barbarie qui s'installe » en matière d'insécurité et a étrillé le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, « Taubira en pire ».
« C'est une véritable barbarie qui s'installe », or « avec la barbarie, on ne négocie pas, on la combat », a lancé la présidente du Rassemblement national et candidate déjà déclarée à la présidentielle 2022, devant un public réduit à près de 400 élus, journalistes et militants, coronavirus oblige.
Un « ensauvagement » de la société
« Cet été fut un été meurtrier, (...) comme si l'intarissable promesse du vivre-ensemble se retournait contre ses promoteurs au pouvoir », a encore déclaré la dirigeante d'extrême droite, fustigeant un pouvoir « plus occupé à faire croire qu'à faire ».
Marine Le Pen faisait allusion à plusieurs faits divers violents cet été, vus par son parti comme un « ensauvagement » de la société, un terme repris par plusieurs ministres et leaders de la droite. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait dénoncé à cet égard une « surenchère populiste », expliquant que la France n'était « pas un coupe-gorge ».
Mme Le Pen a éreinté le ministre de la Justice, sifflé à plusieurs reprises par la salle. « Dupond-Moretti, c'est Taubira (ancienne ministre socialiste de la Justice, ndlr) en pire ».
« Comment peut-on agir quand on nie la réalité ? », a-t-elle demandé. Le ministre de la Justice « préfère des alternatives à la prison » alors que « l'alternative à la prison, ça s'appelle la liberté et pour la société, ça s'appelle le danger ».
Eric Dupond-Moretti a rétorqué sur Twitter que « Mme Le Pen ment éhontément et (qu'il) le prouverait aux Français ». « Des mots de plus en plus forts et des idées de plus en plus populistes », a-t-il écrit.
Dans « l''ultraviolence », Mme Le Pen a vu « en partie une conséquence de l'immigration anarchique et incontrôlée imposée aux Français depuis des années », même si, a-t-elle concédé, les immigrés sont parfois « les premières victimes » de ces violences.
La cheffe du RN a promis de rétablir « une triple certitude : la certitude des poursuites », « des sanctions », et « de l'exécution de la peine ». « L'impunité, c'est fini, les peines fictives, c'est fini, la prison garderie c'est fini ». Le RN réclame davantage de places de prison, des peines plancher, ou encore une majorité pénale abaissée à 16 ans.
Elle a aussi mis en garde contre un automne économique et social qui risque lui aussi d'être « meurtrier » en terme d'emplois et vanté un « autre modèle » basé sur le « localisme ».
Devant son nouveau slogan « Français réveillez vous », elle a invité les abstentionnistes à voter pour elle en 2022. « Celui qui se réfugie dans l'à-quoi-bon (...) doit avoir conscience qu'il participe involontairement au triomphe de ceux qu'il combat », a-t-elle dit.