TOKYO : Avant de passer le relais à Paris pour les prochains Jeux en 2024, les JO de Tokyo se sont clôturés dimanche par une dernière journée de compétition qui a permis aux États-Unis de supplanter la Chine au tableau final des médailles.
Le duel au sommet aura duré jusqu'au dernier jour. En retard de deux médailles d'or à l'entame du dimanche final, les États-Unis (39 or, 41 argent, 33 bronze) ont finalement réussi à coiffer sur le poteau la Chine (38 or, 32 argent, 18 bronze), grâce notamment à leurs basketteuses - maîtresses de l'Olympe depuis 1996 - et leurs volleyeuses. Une première place logique, au final, car depuis 1912, les Etats-Unis ou l'ex-Union Soviétique se sont toujours partagés les premières places de ce classement, à une exception: la Chine, en 2008 pour les JO qu'elle organisait.
La maire de Paris Anne Hidalgo reçoit le drapeau olympique
Anne Hidalgo, maire de Paris, a reçu le drapeau olympique des mains du président du Comité international olympique Thomas Bach, lors de la cérémonie de clôture des JO de Tokyo, dimanche.
Cette passation entre la gouverneure de Tokyo Yuriko Koike par l'intermédiaire du président du CIO marque le début de la 33e olympiade, qui s'achèvera par les Jeux olympiques (26 juillet-11 août 2024) et paralympiques (28 août-8 septembre) de Paris.
La 16e et dernière journée de ces Jeux atypiques a commencé par un marathon. Et un récital, celui du Kényan Eliud Kipchoge, désormais double champion olympique de cette épreuve mythique après son triomphe à Rio.
Le Kényan, figure de proue de l'équipementier Nike et seul homme au monde à être descendu sous les deux heures sur les 42,195 km de distance - mais lors d'une tentative commerciale non homologable - aura été l'une des seules stars du sport à assumer son statut au Japon.
Dans moins de deux heures, la flamme olympique s'éteindra. Après une décennie de préparation, un an de report, des mois d'incertitudes et deux semaines de compétition, les Jeux de la XXXIIe olympiade vont se refermer là où ils ont commencé, le 23 juillet dernier, au stade olympique de Tokyo.
Ils se seront finalement tenus, presque comme si de rien n'était. Une nouvelle fois, l'olympisme et sa tête pensante, le Comité international olympique (CIO), auront réussi leur pari, malgré les réticences - voire l'opposition - d'une partie de la population japonaise.
Malgré la crainte liée à la pandémie de Covid-19, dont les variants tiennent toujours la majeure partie de la planète dans l'inquiétude, la compétition majuscule du sport mondial aura, comme à l'accoutumée, accouché de champions (339 titres décernés au total), d'émotions, d'exploits, d'échecs, et d'images - même quasiment sans public dans les tribunes - qui auront permis de satisfaire les diffuseurs télé, autres maîtres d’œuvre du rendez-vous.
- 0,02% de cas positifs -
Le gouvernement et les différentes autorités japonaises craignaient une dégradation de la situation sanitaire dans le pays, et si celle-ci s'est effectivement tendue pendant la quinzaine, les chiffres de contamination observés au sein de la bulle olympique (0,02% de cas positifs en moyenne chaque jour) ont montré que les mesures prises avaient effectivement empêché tout cluster au sein du Village olympique.
Les 68.000 étrangers (sportifs, encadrements, médias) venus sur le sol japonais - contre 200.000 habituellement - ont donc pu observer deux semaines de compétition quasi-normales, hormis les restrictions de transport et d'échanges mis en place par le CIO.
Au final, les Jeux de Tokyo, présentés comme les "Jeux de la pandémie" resteront dans l'histoire comme les Jeux durant lesquels la question de la santé mentale des sportifs s'est imposée.
Simone Biles, l'une des stars attendues de la quinzaine, en aura été bien involontairement l'étendard. En révélant au monde ses tourments, la superstar de la gymnastique a ouvert la discussion, sur toutes les formes de pression mentale que les sportifs subissent, souvent dès leur plus jeune âge. Et même pour des champions aguerris, le succès ne fera pas tout.
- "Terrifiant" -
"Il y a tellement de pression (...) C'est complètement dingue. Je ne me le disais pas pendant la compétition, mais avec le recul, c'est terrifiant", a ainsi confié le nageur américain Caeleb Dressel, cinq médailles d'or à Tokyo.
Le Japon se prépare déjà aux prochains Jeux paralympiques, programmés du 24 août au 5 septembre.