Les villageois volontaires, héros de l'ombre des incendies en Turquie

Un enfant devant une maison en flamme à Akcayaka le 6 août 2021 en Turquie. AFP
Un enfant devant une maison en flamme à Akcayaka le 6 août 2021 en Turquie. AFP
Short Url
Publié le Samedi 07 août 2021

Les villageois volontaires, héros de l'ombre des incendies en Turquie

  • Ils ont pris les râteaux, les pelles et les haches et sont partis dans les montagnes aider les pompiers exténués à trouver leur chemin dans ces zones difficiles où la bataille contre les violents incendies en Turquie fait rage
  • Les habitants des collines ondoyantes et des forêts de pin qui bordent les côtes turques de la mer Méditerranée et de la mer Égée sont devenus les héros de l'ombre d'un pays en proie aux feux de forêts parmi les plus mortels qu'il ait connus

IKIZCE, TURQUIE : Ils ont pris les râteaux, les pelles et les haches et sont partis dans les montagnes aider les pompiers exténués à trouver leur chemin dans ces zones difficiles où la bataille contre les violents incendies en Turquie fait rage.

Les habitants des collines ondoyantes et des forêts de pin qui bordent les côtes turques de la mer Méditerranée et de la mer Égée sont devenus les héros de l'ombre d'un pays en proie aux feux de forêts parmi les plus mortels et les plus destructeurs qu'il ait connus.

"Vous voyez ce petit feu là-bas ? On va intervenir pour aller l'éteindre immédiatement", lance fièrement Mehmet Yesimoglu, commerçant de 50 ans d'un village de la région de Mugla (sud-ouest), montrant du doigt un inquiétant foyer de flammes rouge-orangées. "Si on n'agit pas, il va grossir et on aura ensuite besoin d'hélicoptères ou d'avions."

Les Turcs assistent avec horreur au ravage par les flammes de terres qui sont parmi les plus fertiles du pays. Partis en fumée, ces champs et ces vallées faisaient vivre agriculteurs et éleveurs.

Au moins huit personnes sont mortes et des dizaines de villages ont été évacués. De leurs biens, peu d'habitants savent ce qu'ils pourront retrouver après le passage des flammes.

Les distributions d'eau et de nourriture ont afflué de tout le pays. Au point que les autorités locales ont dû demander aux Turcs d'arrêter les dons: il n'y avait tout simplement pas la place de tout stocker. Plutôt que de baisser les bras, de nombreux villageois ont préféré rejoindre le front de l'incendie.

"On ne sait jamais faire avant d'avoir essayé", affirme Tanzer Bulut, un autre villageois de 30 ans, en marche vers un nuage de fumée qui bouche l'horizon. "On essaie avant tout d'être logique. Tu regardes où vont les flammes et tu essaies d'aller au-devant d'elles. On fait ce qu'on peut, même si on n'est pas des professionnels", explique-t-il.

Connaissance du terrain

Certains habitants guident les pompiers, leur montrant quelle direction prendre et les aidant à trouver leur chemin sur les routes sinueuses, souvent perdues au milieu des fumées le jour, et illuminées par le brasier la nuit. Un homme se tient debout au bord de la route, éclairant un chemin dégagé d'une lampe frontale fixée sur son casque, guidant d'un bâton les véhicules des pompiers.

D'autres villageois aident les pompiers à dérouler les lourdes lances à incendie sur leurs épaules jusqu'aux flammes. "Pour faire passer un bulldozer, c'était escarpé mais j'ai pu leur montrer un chemin praticable vers le sommet sans problème", raconte Hayati Zorlu, 55 ans, maire d'un village de la région de Mugla, connue pour ses complexes touristiques qui bordent la mer Égée.

"C'est parce que je connais le terrain et que je suis le seul ici. Il n'y a aucun autre responsable que le maire", ajoute-t-il. Hakan Karabulut, chef d'une brigade incendie d'Istanbul dépêchée sur la zone, ne compte plus le nombre de situations dans lesquelles les habitants ont pu apporter leur aide.

"Un, ils sont nos guides. Deux, ils nous montrent où refaire le plein en eau. Trois, ils nous disent où les feux sont situés. Quatre, ils se chargent du soutien logistique, que ce soit en repas ou en boisson. Et cinq, ils nous aident à déployer les lances à incendie", explique-t-il. Et il y a plus, souligne-t-il: "Il y a des jeunes ici qui sont des chasseurs et connaissent parfaitement le terrain. Quand j'en rencontre un et que j'ai confiance en sa maîtrise des lieux, je ne le lâche pas."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.