Haine des médias: «le pouvoir politique a une part de responsabilité», selon un historien

Il y a là un problème d'éducation aux médias: on doit expliquer ce qu'est la presse. Elle n'est pas là juste pour se mettre au service des opinions des uns et des autres, c'est un travail au service de la vérité. Et parfois, cela suppose de contredire les gens qu'on interroge. (AFP)
Il y a là un problème d'éducation aux médias: on doit expliquer ce qu'est la presse. Elle n'est pas là juste pour se mettre au service des opinions des uns et des autres, c'est un travail au service de la vérité. Et parfois, cela suppose de contredire les gens qu'on interroge. (AFP)
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Publié le Samedi 07 août 2021

Haine des médias: «le pouvoir politique a une part de responsabilité», selon un historien

  • Au nom de la diversité des opinions, on ne doit pas laisser n'importe qui exprimer n'importe quoi dans les médias
  • Quant à Emmanuel Macron, on se souvient de sa harangue contre «le pouvoir médiatique» au moment de l’affaire Benalla

PARIS: Dénigrés sur les réseaux sociaux, insultés, voire agressés, lors des manifestations anti-pass sanitaire, les journalistes ont mauvaise presse. Alexis Lévrier, historien des médias et auteur de "Jupiter et Mercure, le pouvoir présidentiel face à la presse", analyse le phénomène pour l'AFP.

Q: Avec les manifestations anti-pass sanitaire, assiste-t-on à une poussée de la détestation des médias ?

R: Oui. La sociologie du mouvement des anti-pass ne recouvre pas exactement celle des "gilets jaunes", mais on voit bien que la haine des journalistes et des médias "mainstream" s’exprime de manière toujours aussi virulente. Cette défiance est de toute façon très ancienne, et elle a toujours été le fait de classes sociales hétérogènes.


Le pouvoir politique lui-même a une part de responsabilité car il a tendance à instrumentaliser cette détestation. Des personnalités politiques, comme Florian Philippot, François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Luc Mélenchon n'ont pas de mots assez durs-- de manière très facile, comme un artifice électoral-- contre les médias dominants. Et des gens peuvent ensuite passer de la parole aux actes. 


L'exécutif lui-même a beaucoup utilisé la méfiance à l'égard de la presse: le ministre de l’Intérieur a très peu condamné, par exemple, les violences policières dont des journalistes ont été l’objet. Quant à Emmanuel Macron, on se souvient de sa harangue contre "le pouvoir médiatique" au moment de l’affaire Benalla.

Q: Que veulent les détracteurs des journalistes ?

R: Ils veulent des médias compagnons de route, des médias amis. Ils attendent que le journaliste s'efface derrière le point de vue des personnes qu'il interroge. Il y a là un problème d'éducation aux médias: on doit expliquer ce qu'est la presse. Elle n'est pas là juste pour se mettre au service des opinions des uns et des autres, c'est un travail au service de la vérité. Et parfois, cela suppose de contredire les gens qu'on interroge. 


Ne trouvent finalement grâce à leurs yeux que leurs propres médias, créés sur les réseaux sociaux. On y retrouve aujourd'hui ce vieux rêve déjà présent chez les lecteurs du XVIIe siècle: certains d’entre eux, les "nouvellistes de bouche", voulaient faire eux-mêmes le travail des journalistes. Or, même si la critique de la presse est bien sûr légitime, il n'y a rien de plus faux, ni de plus dangereux, que de prétendre que chacun d'entre nous est journaliste.

Q: Comment juguler cette hostilité ?

R: Cela va nécessairement prendre du temps. Avec les "gilets jaunes", la presse – notamment la presse écrite nationale et régionale – a entamé une remise en question et s'est interrogée sur ses pratiques. Au-delà des manifestations, elle est allée sur les ronds-points à la rencontre de la population.


Pour préparer l’avenir, elle travaille aussi à diversifier son recrutement, à le rendre représentatif de la société. Les écoles de journalisme évoluent pour intégrer davantage des étudiants de tous horizons.


Dans l'immédiat, puisque la crise sanitaire sera au cœur de la présidentielle, les chaines d'information ne doivent plus inviter les scientifiques qui ont véhiculé les pires +fake news+, ceux qu'on retrouve dans les réseaux complotistes et/ou alternatifs. Au nom de la diversité des opinions, on ne doit pas laisser n'importe qui exprimer n'importe quoi dans les médias.


Rodéo urbain en Gironde: une jeune femme de 18 ans tuée à moto

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise. (AFP)
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  • La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest
  • Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source

BORDEAUX: Une jeune femme de 18 ans est morte dimanche soir après une collision entre deux motos sur une route prisée des amateurs de rodéo urbain à Bassens, près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de la police et de la mairie.

La victime était sur une moto, sans casque, et a chuté durant l'accident, a précisé la police, confirmant une information de Sud Ouest.

Deux autres personnes, âgées de 19 et 23 ans, ont été blessées dans l'accident et transportées "en urgence absolue" vers le CHU de Pellegrin à Bordeaux, toujours selon la même source.

Selon la maire de Bassens Alexandre Rubio, la collision s'est produite sur un boulevard menant à un terrain privé, un parking désaffecté où se retrouvent chaque weekend des motards de l'agglomération bordelaise.

En août dernier, une jeune homme de 22 ans avait trouvé la mort sur ce même boulevard dans des circonstances similaires.

"Nous sommes hyper tristes en pensant à cette jeune et à sa famille, mais à la tristesse s'ajoute de la colère car tout le monde connaît ce problème et on nous laisse le gérer seuls", a expliqué à l'AFP le maire de cette commune portuaire.

"Je n'arrive pas à me résoudre que des jeunes, qui font beaucoup de route, viennent mourir sur ma commune", a ajouté M. Rubio, déplorant que "ce phénomène existe depuis plusieurs années", avec des interventions de pompiers "chaque weekend pour des poignets ou chevilles cassés" et des effectifs policiers "avec très peu de moyens mobilisables pour intervenir".

Selon la préfecture, 221 "opérations anti-rodéos" ont été menées en Gironde par 1.131 policiers mobilisés depuis le début de l'année.

Un arrêté antirodéo permettant depuis août 2023 la surveillance par drones d'un quinzaine de périmètres de la métropole bordelais, pourrait prochainement être "élargi" à ce secteur de Bassens, a précisé la préfecture de Gironde à l'AFP.

tsq/gf/abl

 

© Agence France-Presse


Un policier condamné pour des violences sur un manifestant kurde à Marseille

Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt. (AFP)
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  • La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers
  • Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation

MARSEILLE: Un policier marseillais a été condamné lundi à huit mois de prison avec sursis pour avoir exercé des violences jugées illégitimes contre un manifestant kurde deux ans plus tôt.

Aujourd'hui en poste à Bobigny, le fonctionnaire était jugé pour un coup de poing porté au visage d'un manifestant, des violences qui n'étaient "pas justifiées et disproportionnées" selon le délibéré du tribunal.

Le policier a également été condamné à une interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Les faits s'étaient déroulés le 24 décembre 2022, au terme d'une violente manifestation organisée à Marseille, au lendemain de l'assassinat de trois Kurdes à Paris.

La procureure avait reconnu que le prévenu pouvait avoir fait "une erreur de bonne foi" quand il avait cru identifier en fin de manifestation la victime comme l'un des auteurs de jets de projectiles sur les policiers, plus tôt dans l'après-midi.

Mais l'interpellation, si elle était justifiée selon le parquet, n'était en rien proportionnée. Le policier se voit aussi reprocher d'avoir dressé un faux procès-verbal d'interpellation.

Sa victime, carreleur de profession, avait subi une fracture du nez et un "blackout", et ne souvenait pas de l'agression.

Le policier devra lui verser 4.000 euros au titre des souffrances endurées, et 2.000 euros au titre du préjudice moral.

Ce policier avait déjà été condamné, le 31 mai par la même chambre correctionnelle, à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires, cette fois-là sur un jeune couple en marge d'une manifestation pour les retraites, une condamnation dont il a fait appel.

 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.