Quand l’élevage des faucons permet à un ancien passe-temps de retrouver toute sa gloire

Le Royaume est fort d’un patrimoine historique riche et la tradition de la fauconnerie en fait partie. Le faucon est un fidèle compagnon du voyageur bédouin à travers les déserts d’Arabie. La chasse avec les faucons faisait partie intégrante du territoire pendant des milliers d’années. (Fourni)
Le Royaume est fort d’un patrimoine historique riche et la tradition de la fauconnerie en fait partie. Le faucon est un fidèle compagnon du voyageur bédouin à travers les déserts d’Arabie. La chasse avec les faucons faisait partie intégrante du territoire pendant des milliers d’années. (Fourni)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Quand l’élevage des faucons permet à un ancien passe-temps de retrouver toute sa gloire

  • Aujourd’hui, la fauconnerie est l’un des sports les plus intéressants et les plus lucratifs pour les Saoudiens et autres peuples de la région
  • La protection des espèces de faucons dans la nature est bien plus qu’une simple activité lucrative

DJEDDAH: Au cours des quelques dernières décennies, les fauconniers d’Arabie saoudite font figure de pionniers dans l’élevage et de la conservation. La fauconnerie a connu une croissance exponentielle depuis ses humbles débuts bédouins.

Le Royaume est fort d’un patrimoine historique riche et la tradition de la fauconnerie en fait partie. Le faucon est un fidèle compagnon du voyageur bédouin à travers les déserts d’Arabie. La chasse avec les faucons faisait partie intégrante du territoire pendant des milliers d’années puisque l’animal permettait au voyageur épuisé de se nourrir en attrapant des proies.

«Un faucon doit être à la fois doux et féroce. Il doit s’adapter aux changements climatiques du pays de son propriétaire. Il doit être suffisamment fort et agile pour attraper sa proie et l’abattre. Il doit également être suffisamment futé pour désapprendre une grande partie de ses connaissances autochtones», écrit Fuertes dans son article.

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Aujourd’hui, la fauconnerie est l’un des sports les plus intéressants et les plus lucratifs pour les Saoudiens et autres peuples de la région.

Cependant, c’est l’élevage des faucons qui a permis à cet ancien passe-temps de retrouver toute sa gloire. Historiquement, les faucons sauvages étaient capturés très jeunes, de préférence avant d’avoir un an. En effet, les dresser correctement exigeait des mois de travail et l’élevage se plaçait au cœur des intérêts des fauconniers et des conversationnistes dans les années 1960 et 1970.

La fauconnerie devient alors un passe-temps lucratif puisque seuls les faucons les plus rapides, les plus puissants, les plus beaux et les plus futés sont choisis et dressés par d’honorables éleveurs. Le processus de sélection n’est pas simple. Les éleveurs dépensent des milliers de riyals saoudiens rien que pour les former. Choisir les meilleurs faucons est inhérent au processus d’élevage.

Comprendre l’histoire de l’oiseau revêt une importance primordiale, rapporte le vétérinaire et expert en conservation de la faune Albara al-Othman, spécialiste en espèces menacées depuis seize ans.

«Ce n’est pas une tâche facile», confie Al-Othman à Arab News. «L’espèce de faucon est sélectionnée en fonction de l’objectif. Les animaux sont utilisés à des fins de chasse ou de concours avec des catégories, règles et exigences spécifiques. Dans les concours de beauté, seules les races pures sont autorisées tandis que les espèces hybrides peuvent participer aux courses.»

«La course de faucons est l’un des sports les plus exclusifs. Seuls les meilleurs oiseaux peuvent y participer. L’élevage est donc indispensable pour que les fauconniers puissent atteindre cet objectif.»

Selon Al-Othman, les oiseaux de proie atteignent l’âge adulte au bout de cinq ans. C’est alors que la reproduction commence et que les petits faucons naissent. Les mamans faucons jouent également un rôle important.

En 1920, Louis Agassiz Fuertes, un célèbre ornithologue et expert en oiseaux américain, publie un article intitulé «La Fauconnerie, sport des rois» dans le magazine National Geographic. Il décrit cet art comme un «sport beau et romantique».

Jeudi, l’Arabie saoudite accueillera la première vente aux enchères internationale des fermes d’élevage de faucons au siège du Saudi Falcon Club (SFC) à Malham, au nord de la capitale Riyad. La vente aux enchères propose des faucons de premier plan en provenance de la région et certaines des meilleures fermes à travers le monde.

La vente aux enchères passera en revue l’évolution de la biologie génétique et le processus d’élevage des faucons qui a lieu dans des fermes spécialisées.

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La protection des espèces de faucons dans la nature est bien plus qu’une simple activité lucrative. Ils sont souvent élevés en captivité, ce qui a favorisé le lancement d’un mouvement à plus grande échelle visant à protéger les oiseaux les plus vulnérables qui pourraient bientôt figurer sur la liste des espèces en voie de disparition.

Al-Othman affirme que l’élevage joue un rôle important dans la préservation des effectifs, sachant que la demande est élevée.

«Une incidence potentiellement négative serait que les oiseaux hybrides se perdent dans la nature», précise-t-il. «Ils peuvent être particulièrement agressifs lorsqu’ils s’égarent. C’est rare que cela se produise mais ça reste un risque quand même.»

En décembre dernier, le SFC a lancé la première phase de son programme «Hadad» qui vise à remettre les faucons dans leur habitat naturel. Ce programme sera mis en place en coordination avec les Special Forces for Environmental Security et le National Center for Wildlife Development, entre autres.

Selon le SFC, les oiseaux seront surveillés et leur comportement étudié.

«Pour que les fauconniers tirent le meilleur d’une race donnée, l’histoire de l’oiseau sélectionné est le facteur le plus important parce que les statistiques comptent et sont indispensables au processus de sélection», souligne Abdellah Chamroukh, un fauconnier fort d’une expérience de deux décennies.

«Les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas font partie des meilleurs pays en matière de programmes de reproduction. Le plus célèbre est le croisement entre le faucon shaheen et le faucon gerfaut de race pure. Connus sous le nom de Falco Peregrinus, ils ont été choisis pour leur vitesse et ont eu beaucoup de succès. C’est l’une des espèces les plus remarquables qu’on trouve dans n’importe quel concours.»

L’année dernière, un jeune faucon shaheen pesant 1,1 kg avait été capturé à Hafr al-Batin, au nord-est du Royaume. Il a été vendu à plus de 170 000 dollars américains (1 dollar = 0.84 euros). Selon le SFC, il s’agit là du prix de vente le plus élevé.

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Chamroukh dispose d’une grande expérience en fauconnerie. Il commence même à participer à des concours. En tant que fauconnier dont le passe-temps se transforme en carrière professionnelle, il privilégie le Mountain Falco Peregrinus, plus connu sous le nom d’Al-Barbary parmi les fauconniers de la région, même s’il n’est pas aussi célèbre que son cousin, le Marine Falco Peregrinus.

Selon Chamroukh, les fauconniers préfèrent les faucons élevés en captivité plutôt que les faucons sauvages puisqu’ils ont plus de chance de remporter les concours et les courses.

«La vente aux enchères qui devrait bientôt se tenir a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. C’est l’un des événements les plus importants jamais organisés», conclut-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le Red Sea International Film Festival : les prétendants aux prix — Partie 1

Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
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  • Une première sélection de films internationaux explore l’exil, la mémoire, les liens familiaux et les traumatismes, du réalisme poétique à l’horreur
  • Cette première partie met en avant des auteurs du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, illustrant la diversité créative du RSIFF 2024

DUBAÏ : Voici la première partie de notre aperçu des films en compétition lors de l’édition de cette année du Red Sea International Film Festival à Djeddah, qui se tient du 4 au 13 décembre.

‘Yunan’

Réalisateur : Ameer Fakher Eldin
Avec : George Khabbaz, Hanna Schygulla, Ali Suliman

Deuxième volet de la trilogie sur l’exil imaginée par le cinéaste syrien Ameer Fakher Eldin, le film suit Munir, un écrivain syrien installé en Allemagne, accablé par le poids mental de son déracinement. Il se rend sur de petites îles isolées, où il envisage le suicide. « Le personnage est né d’une exploration profonde de la condition humaine », confiait Fakher Eldin à Arab News en avril. « Je voulais sonder cette bataille silencieuse que nous menons en nous. Je viens du Golan occupé. Je ne suis pas parti à cause de la guerre — la frontière a été déplacée, me laissant déplacé. J’ai donc grandi en exil sans avoir été forcé de partir… Mon approche consistait à anatomiser l’esprit de l’exilé, en me connectant aux aspects universels de la perte, de la désillusion et de la quête de sens. »

‘Two Seasons, Two Strangers’

Réalisateur : Sho Miyake
Avec : Shim Eun-Kyung, Yuumi Kawai, Shinichi Tsutsumi

Le réalisateur japonais, lauréat du premier prix au Festival de Locarno, signe un délicat drame inspiré de deux œuvres du mangaka culte Yoshiharu Tsuge : Mr. Ben and His Igloo et A View of the Seaside. Miyake présente son histoire comme un film dans le film. Le premier récit suit Natsuo et Nagisa, deux solitaires en quête de lien dans une petite ville côtière. Ce film est écrit par Li, une cinéaste coréenne installée au Japon qui projette dans ses personnages ses propres sentiments d’errance. Pour « s’éloigner des mots », elle part dans une auberge de montagne reculée, où elle rencontre Benzo, un divorcé cynique.

‘Truck Mama’

Réalisatrice : Zippy Nyaruri
Avec : Evaline Wambua Mutuku

La cinéaste kényane Zippy Nyaruri a mis plusieurs années à réunir les fonds nécessaires pour achever ce documentaire consacré à Eva, mère célibataire et conductrice de poids lourds sur de longues distances. Elle doit affronter non seulement un métier dominé par les hommes, mais aussi les routes dangereuses d’Afrique de l’Est. Quand son camion tombe en panne entre le Kenya et le Soudan, « Eva doit puiser en elle toutes ses forces et est même contrainte de repenser son avenir », indique le synopsis.

‘Roqia’

Réalisateur : Yanis Koussim
Avec : Ali Namous, Akram Djeghim, Mostefa Djadjam

Dans Roqia, le réalisateur algérien affronte les traumatismes de sa jeunesse durant la Décennie noire — la guerre civile qui a duré de 1992 à 2002. Sans surprise, c’est un film d’horreur. L’histoire s’ouvre en 1993. Ahmed se remet d’un accident de voiture qui l’a laissé amnésique. Son village natal et même sa famille lui paraissent étrangers. Et il ignore pourquoi son index droit manque. Dans la temporalité contemporaine du film, on découvre un vieil exorciste musulman… lui aussi privé de son index droit. « Quand on ne traite pas les traumatismes vécus par les Algériens, peut-être que ce qui les a causés revient — non pas comme une menace, mais en arrière-plan », expliquait Koussim à GQ Middle East. « Il faut travailler sur ce traumatisme. Roqia n’apporte pas une solution, mais expose le problème. »

‘The World of Love’

Réalisatrice : Yoon Ga-Eun
Avec : Seo Su-Bin, Chang Hyae-Jin, Kim Jeong-Sik

Le drame de la cinéaste coréenne suit Lee Jooin, lycéenne de 17 ans dont un accès de colère provoque des répercussions inattendues sur son entourage — et sur elle-même. Après avoir réalisé deux films « en première personne » où le protagoniste apparaissait dans chaque scène, Yoon a expliqué à Variety que son nouveau projet « tentait une méthode d’observation à distance, une perspective en troisième personne », donnant à voir ce que font les autres personnages quand la protagoniste agit, et comment ces actions se répondent.

‘The Stories’

Réalisateur : Abu Bakr Shawky
Avec : Amir El-Masry, Nelly Karim, Valerie Pachner

Décrit par le RSIFF comme « un hommage vif et authentique à l’Égypte », le film s’inspire de la relation entre le père égyptien et la mère autrichienne du réalisateur — relation née d’un échange de correspondance dans les années 1960 (les parents apparaissent d’ailleurs dans le film). « C’est l’histoire de mondes qui se percutent, de mondes qui se rencontrent », expliquait Shawky au Hollywood Reporter. « C’est l’histoire de petites victoires et de petites gens qui tentent de faire de grandes choses. »

‘Sink’

Réalisatrice : Zain Duraie
Avec : Clara Khoury, Mohammad Nizar, Wissam Tobeileh

Le premier long-métrage de la réalisatrice jordanienne a été décrit par le Festival international du film de Toronto comme « un portrait magnifique d’une mère aux prises avec l’effondrement mental de son fils adolescent ». Tandis que le comportement de Basil lui vaut d’être expulsé de l’école et isolé socialement, sa mère Nadia refuse d’abandonner.

‘Nighttime Sounds’

Réalisateur : Zhang Zhongchen
Avec : Aline Chen, Gu Hanru, Li Yanxi

Le cinéaste autodidacte chinois a été salué dans son pays pour son mélange de surréalisme, de réalisme magique et de poésie. Qing, huit ans, vit avec sa mère dans un village rural paisible, tandis que son père travaille dans une ville lointaine. Un matin, elle rencontre un « enfant fantôme » à la recherche de sa mère disparue. « À travers des images oniriques et une bande-son envoûtante… Zhongchen tisse un puissant récit sur la mémoire, le manque, et les silences transmis d’une génération de femmes à l’autre », indique le synopsis du festival.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.


Le Festival des Arts d’AlUla revient avec sa nouvelle édition avec Desert X AlUla

Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
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  • Le Festival des Arts d’AlUla 2026 transformera la ville en scène pour l’art contemporain
  • L’événement mettra en avant des artistes saoudiens et internationaux, le programme de résidences artistiques et l’essor du design à AlUla

DUBAÏ : Le Festival des Arts d’AlUla est de retour pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l’ancienne oasis d’AlUla en scène pour l’art contemporain, le design et la culture. Sur fond de canyons désertiques majestueux et du vibrant quartier artistique d’AlJadidah, l’édition 2026 se déroulera du 16 janvier au 14 février.

Le festival proposera de nouvelles créations de land art dans le cadre de la quatrième édition de Desert X AlUla. Il comprendra également une grande exposition d’art, fruit d’une collaboration entre le musée d’art contemporain d’AlUla – dans le cadre de son programme pré-ouverture – et le Centre Pompidou ; ainsi qu’une exposition Design Space AlUla mettant en lumière les talents saoudiens et internationaux, et bien plus encore.

Hamad Alhomiedan, directeur des Arts et Industries Créatives à la Royal Commission for AlUla (RCU), a déclaré :
« Le Festival des Arts d’AlUla est l’expression contemporaine des traditions anciennes de créativité et d’échanges culturels à AlUla. Dans le programme diversifié de cette année, AlUla devient une toile pour le dialogue créatif et un catalyseur de conversations au Royaume et au-delà. Nous sommes fiers de présenter des œuvres ambitieuses de certains des artistes les plus célébrés d’Arabie Saoudite aux côtés de pionniers de renommée internationale, tous inspirés par la culture et les paysages uniques d’AlUla. J’ai hâte d’accueillir des visiteurs de la communauté locale et du monde entier pour vivre cet événement unique et explorer les merveilles d’AlUla. »

Le Festival des Arts d’AlUla est un événement annuel emblématique qui transforme l’ancienne ville d’AlUla en un terrain d’expression artistique vibrant, consolidant sa position comme un hub mondial de créativité et de culture tout au long de l’année. Faisant partie du calendrier AlUla Moments 2025/2026, le festival est devenu l’un des événements artistiques les plus célébrés de la région, réunissant des œuvres innovantes d’artistes locaux, régionaux et internationaux au cœur du riche patrimoine naturel et culturel d’AlUla, créant des moments spectaculaires d’inspiration et d’émerveillement.

Dans le cadre des événements, Desert X AlUla revient pour sa quatrième édition du 16 janvier au 28 février, présentant 10 nouvelles œuvres spécifiques au site, créées par des artistes multigénérationnels de premier plan et intégrées dans le paysage d’AlUla. Inspiré par la poésie de Khalil Gibran, le thème de cette année, « Espace sans mesure », présente chaque œuvre comme un point sur une nouvelle carte, marquant des éclats d’imagination, des utopies florissantes à des panoramas et corridors sonores jusqu’alors inconcevables.

Desert X AlUla 2026 mettra en lumière des œuvres contemporaines visionnaires d’artistes saoudiens et internationaux, sous la direction artistique de Neville Wakefield et Raneem Farsi, accompagnés de deux commissaires invités reflétant la longue histoire d’échanges interculturels de la région.

Par ailleurs, Design Space AlUla accueillera l’exposition AlUla Design, mettant en avant le rôle croissant d’AlUla en tant que hub de créativité et d’innovation culturelle. L’exposition présentera le travail produit par le Programme de Résidence des Artistes d’AlUla et le AlUla Design Award 2025, où des designers internationaux et régionaux se sont immergés dans les paysages, le patrimoine et les traditions artisanales d’AlUla pour créer des œuvres originales.

Enfin, les AlUla Design Stores présenteront les produits développés lors du quatrième AlUla Design Award, du Designathon et de la Résidence Design AlUla, ainsi que des collaborations avec trois designers de Madrasat Addeera.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com