Une «ritualisation» de la violence envers les journalistes lors des manifs 

Des discours hostiles aux médias sont véhiculés lors des manifestations de "gilets jaunes". Archives / AFP
Des discours hostiles aux médias sont véhiculés lors des manifestations de "gilets jaunes". Archives / AFP
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Publié le Mercredi 04 août 2021

Une «ritualisation» de la violence envers les journalistes lors des manifs 

  • Insultés, pris à partie voire agressés lors des manifestations contre le pass sanitaire, les journalistes voient s'installer une «ritualisation» de la violence à leur encontre depuis le mouvement des «gilets jaunes»
  • Celle-ci témoigne de l'ampleur du discrédit de la profession auprès des manifestants

PARIS: Insultés, pris à partie voire agressés lors des manifestations contre le pass sanitaire, les journalistes voient s'installer une "ritualisation" de la violence à leur encontre depuis le mouvement des "gilets jaunes", qui témoigne de l'ampleur du discrédit de la profession auprès des manifestants.

"On m'a empêché de faire mon travail avec une grande violence. Ca m'était déjà arrivé lors d'un samedi de manifestations des "gilets jaunes". Mais là, on a encore dépassé un cran", témoignait le journaliste de BFMTV Igor Sahiri le 22 juillet sur la chaîne d'information.

Au coeur d'un rassemblement parisien contre le pass sanitaire, le journaliste réalise ce jour-là un direct. Juste après, il est rapidement entouré par des dizaines de manifestants hostiles. "Je remercie mes deux agents de sécurité. Sans eux, sans doute que cela aurait été physiquement violent. Heureusement il n'y a pas eu de coups. En revanche, il y a eu un torrent de haine contre moi et contre mon équipe", relate-t-il.

Défiance ancienne, violence inédite

Cet incident s'inscrit dans une liste de faits analogues: à Marseille, le 24 juillet, une équipe de France 2 est pourchassée et molestée; la semaine suivante, deux vidéastes de l'Agence France-Presse (AFP) sont injuriées, huées et cibles de crachats lors du rassemblement organisé par Florian Philippot à Paris.

Les médias locaux ne sont pas épargnés. Le 17 juillet, à Besançon, un reporter de la radio associative Radio Bip/Media 25 reçoit un coup de poing d'un manifestant. A Belfort, pluie d'insultes et d'invectives devant les rédactions de l'Est Républicain et de France Bleu, et à Annecy les vitrines du Dauphiné Libéré sont taguées "collabos".

"La défiance envers la presse est aussi ancienne" qu'elle, rappelle Alexis Lévrier, historien du journalisme. Dans les périodes de crise, on lui reproche "d'être aux mains du pouvoir politique, économique, avec cette idée que les journalistes sont des marionnettes".

Mais "un cap a été franchi avec les +gilets jaunes+", relève-t-il auprès de l'AFP. "On s'en est pris physiquement à des journalistes" à plusieurs reprises et c'est cette répétition qui était peu courante jusqu'à présent, ajoute l'universitaire qui parle d'une "ritualisation" de la violence envers les médias.

Depuis les "gilets jaunes", "ça devient une pratique commune, presque attendue dans chaque manifestation". La dernière mobilisation, le 31 juillet, a réuni plus de 200.000 opposants au pass sanitaire dans l'Hexagone selon le ministère de l'Intérieur, émaillée parfois d'incidents avec les forces de l'ordre.

Rhétorique «plus inquiétante»

A l'heure de couvrir ces rassemblements, les rédactions redoublent de vigilance. Plusieurs médias nationaux, dont l'AFP, BFMTV, CNews, France Télévisions ou Radio France, recourent aux services d'agents de sécurité. Les méthodes de couverture évoluent aussi. "On est moins systématiquement en direct de l'endroit où ça se passe, et pour les directs on se déplace pas mal dans des endroits où on a une vue sur la manif", explique Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV.

Pour se fondre plus facilement dans les cortèges, les journalistes reporters d'images (JRI) de la chaîne peuvent aussi choisir de filmer avec leur smartphone et pas seulement avec une caméra, indique-t-il. En 30 ans de journalisme, "j'ai toujours connu des moments de tension", constate François Braibant, adjoint du directeur de l'information de France Télévisions, mais "le registre du vocabulaire et de la rhétorique employés sont différents, plus inquiétants".

"Les violences à l'égard des journalistes en France sont à un niveau de défiance et d'hostilité qui me semble totalement nouveau", estime Vincent Giret, patron de l'information de Radio France.  Une tendance nourrie, d'après le journaliste, par "une profonde méconnaissance de nos métiers, nos règles, notre éthique". "Mais on a une responsabilité de transparence, d'explication, de dialogue qu'il faut continuer tous azimuts".

Il faut "déjouer tous les pièges de la désinformation qui nous sont tendus et qui alimentent ce climat", renchérit M. Braibant. "Et pour cela nous devons pouvoir travailler librement et sereinement".


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.