Washington remobilise les B-52 pour freiner la déferlante des talibans

Largage de bombes de précision sur les installations d'entraînement et de stupéfiants des talibans en Afghanistan. (Photo de l'US Air Force via l’AP/Archives)
Largage de bombes de précision sur les installations d'entraînement et de stupéfiants des talibans en Afghanistan. (Photo de l'US Air Force via l’AP/Archives)
Des soldats afghans et des milices afghanes combattant les talibans montent la garde dans le district d'Enjil de la province de Herat, le 30 juillet 2021. (Photo, Hoshang Hashimi / AFP)
Des soldats afghans et des milices afghanes combattant les talibans montent la garde dans le district d'Enjil de la province de Herat, le 30 juillet 2021. (Photo, Hoshang Hashimi / AFP)
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Publié le Dimanche 01 août 2021

Washington remobilise les B-52 pour freiner la déferlante des talibans

  • La stratégie de Washington pour déployer les avions lourdement armés est un «signe inquiétant»
  • «L'annulation des vols vers Herat et le fait que l'Amérique a recommencé à utiliser le B-52 ne sont en aucun cas de bons signes»

KABOUL : Un bombardier américain B-52 a pilonné les positions des talibans dans la province d'Herat, dans l'ouest de l'Afghanistan, après que le groupe a gagné du terrain près de la région au milieu d'affrontements intenses avec les forces gouvernementales, ont déclaré samedi des responsables et des représentants.

La frappe aérienne a eu lieu vendredi à la périphérie de la ville d'Herat, avec des vols à destination et en provenance de la zone en suspens après une violence accrue près de son aéroport.

«Malheureusement, tous les vols vers Herat ont été annulés en raison des combats et les informations que nous avons reçues suggèrent qu'un B-52 a été utilisé dans les combats d'hier (vendredi) à Herat», a déclaré le représentant provincial Habib Ur Rahman Pedram à Arab News.

Aucun autre détail n'a été fourni, comme le nombre de victimes ou l'ampleur de l'attaque.

La violence a augmenté dans tout l'Afghanistan depuis le 1er mai, lorsque les talibans ont lancé une vaste offensive au moment où les États-Unis commençaient le retrait de leurs troupes après 20 ans d'occupation.

Au cours des dernières semaines, le groupe s’est emparé de plusieurs districts et points de passage frontaliers cruciaux.  Le Pentagone estime que le groupe contrôle désormais plus de la moitié des 419 centres de district d'Afghanistan.

Les talibans auraient ont pris le contrôle de deux postes frontaliers à Herat, la deuxième plus grande ville après Kaboul, située près de la frontière avec l'Iran et le Turkménistan.

L'attaque de vendredi par l'armée américaine marque la deuxième fois en moins de deux semaines qu'elle déploie l'avion à longue portée et à capacité nucléaire contre les talibans à partir de bases éloignées après que les troupes dirigées par les États-Unis ont coupé le soutien aérien essentiel aux forces afghanes débordées.

Un B-52 a également été aperçu ce vendredi à Lashkar Gah, la capitale provinciale du sud de la province du Helmand, et le théâtre d'intenses combats entre les talibans et les forces gouvernementales, «mais ne semble avoir mené aucune attaque», a déclaré à Arab News le député du Helmand, Mirwais Khadem.

Selon des sources de sécurité de la province voisine de Kandahar, l'avion lourdement armé a également attaqué un groupe de combattants talibans à Spin Boldak, à la frontière du Pakistan, il y a deux semaines, «tuant une vingtaine d'entre eux».

Toutefois, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, n'a pas pu confirmer si le B-52 avait été utilisé pour attaquer le groupe à travers l'Afghanistan.

Mais Mujahid, a déclaré à Arab News que les talibans avaient «resserré le filet contre les forces gouvernementales autour de la ville d'Herat, de Lashkar Gah et de la ville de Kandahar» ces derniers jours.

Khadem a confirmé les récits de Mujahid, ajoutant que les talibans avaient pris le contrôle de deux districts de Lashkar Gah après «de violents combats pendant des jours successifs».

«Des hélicoptères du gouvernement ont aussi attaqué les talibans», a ajouté le législateur. «Les gens ont été déplacés et se dirigent en grande partie vers les zones contrôlées par les talibans car la situation dans la ville n'est pas du tout bonne».

L'armée américaine en Afghanistan n'était pas disponible pour commenter lorsqu'elle a été contactée par Arab News samedi, tandis que les responsables afghans ont refusé de discuter de la décision de réintégrer le B-52 afin de freiner les avancées des talibans.

Mais le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mirwais Stanekzai, a déclaré à Arab News que «les forces gouvernementales ont déjoué les attaques des talibans contre les trois villes et que l'ennemi a subi de lourdes pertes».

Les bombardiers B-52 ont joué un rôle primordial dans le renversement des talibans du pouvoir à la fin de 2001, les États-Unis utilisant leurs bases dans le Golfe pour déployer ce type d’avion.

La stratégie de déploiement du B-52 semble être une nécessité militaire, car les troupes afghanes débordées luttent pour empêcher la perte de plus de territoire et de capitales provinciales au profit des talibans et éviter le potentiel d'une nouvelle guerre civile sans forces étrangères pour assurer la protection du gouvernement de Kaboul.

Les affrontements à Herat et Kandahar ont forcé des dizaines de milliers d'habitants à fuir vers des zones plus sûres, le gouvernement estime à plus de 40 000 le nombre de familles déplacées par la recrudescence de la violence depuis début mai.

Au cours des combats de vendredi, le principal complexe de l'ONU à Herat a été attaqué par des tirs et des grenades propulsées par fusée, selon un communiqué de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan.

«Cette attaque contre les Nations Unies est déplorable, et nous la condamnons avec les termes les plus forts», a souligné Deborah Lyons, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan.

L'arrêt des vols vers Herat et la réutilisation du B-52 étaient «des signes inquiétants d'une escalade de l'insécurité» à travers l'Afghanistan, selon l'analyste de la sécurité et colonel à la retraite Mohammad Hassan.

«Cela empire de jour en jour ici», a-t-il déclaré à Arab News. «L'annulation des vols vers Herat et le fait que l'Amérique a recommencé à utiliser le B-52 ne sont en aucun cas de bons signes. Cela provoquera plus de panique parmi les gens en général et met en évidence la précarité de la situation».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.