La chute d'Aube dorée en Grèce: le combat d'une mère endeuillée porté à l'écran

Magda Fyssas (d), mère du jeune rappeur Pavlos Fyssas, assassiné par un membre du parti néo-nazi Aube dorée en 2013, dans une salle d'audience à Athènes le 22 octobre 2020. AFP/archives
Magda Fyssas (d), mère du jeune rappeur Pavlos Fyssas, assassiné par un membre du parti néo-nazi Aube dorée en 2013, dans une salle d'audience à Athènes le 22 octobre 2020. AFP/archives
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Publié le Samedi 31 juillet 2021

La chute d'Aube dorée en Grèce: le combat d'une mère endeuillée porté à l'écran

  • «Pavlos était mon enfant, notre enfant, il aimait la vie, il voulait être libre». Magda Fyssas a perdu son fils rappeur antifasciste assassiné en 2013 par un cadre d'Aube dorée
  • Son combat acharné, au centre d'un film-documentaire, fut déterminant dans la condamnation du parti néonazi grec

ATHENES : "Pavlos était mon enfant, notre enfant, il aimait la vie, il voulait être libre". Magda Fyssas a perdu son fils rappeur antifasciste assassiné en 2013 par un cadre d'Aube dorée.

Son combat acharné, au centre d'un film-documentaire, fut déterminant dans la condamnation du parti néonazi grec. Le visage marqué par le deuil, la mère de Pavlos Fyssas, petit bout de femme toujours vêtue de noir, est devenue la figure emblématique d'un procès historique de près de six ans, sans lequel le parti néonazi, alors troisième force politique au parlement grec, continuerait à agir en toute impunité.

Ses larmes, ses cris de colère, ses poings serrés rythment le nouveau film de la journaliste réalisatrice Angélique Kourounis "Aube dorée: l'affaire de tous", primé début juillet au festival du documentaire de Thessalonique. Car comment "imaginer que cela puisse arriver? Tu ne peux pas croire que ton pays en soit arrivé à ce que des nazis déferlent dans les rues et tuent en pleine journée", s'exclame Magda Fyssas en préambule.

"Jamais je n'avais imaginé que je puisse perdre mon fils tué en 2013 par les nazis. Non, c'est un assassinat politique", confie-t-elle dans le film. C'est ce credo qui l'a guidée dans sa bataille judiciaire, dès la mort de son fils, le 18 septembre 2013 à Keratsini près d'Athènes, poignardé à l'âge de 34 ans pour ses chansons engagées. 

Et c'est cet assassinat qui a braqué les projecteurs sur les multiples violences du parti néonazi, et conduit à l'ouverture de poursuites contre le meurtrier Yorgos Roupakias, mais aussi contre plus d'une cinquantaine de dirigeants et anciens députés du parti néonazi. 

La joie de Magda avait fait le tour du monde, poignante et sincère, quand la cour d'appel d'Athènes a qualifié Aube dorée d'"organisation criminelle" le 7 octobre 2020 alors que la foule acclamait le verdict tombé sept ans après le meurtre du musicien.

"Pavlos, tu as réussi", avait-elle crié à la sortie du tribunal, les bras au ciel.  Le chef d'Aube dorée Nikos Michaloliakos et ses principaux accolytes dorment désormais en prison pour des peines de 10 à 13 ans de prison. 

«Personne ne me doit rien»

Dans son deuxième opus, après "Aube dorée: une affaire personnelle" en 2016, Angélique Kourounis retrace pendant près de deux heures le procès historique, la pression d'une mère qui mène la bataille aux côtés de ses avocats, sa patience aussi dans l'attente "de la vérité".

Cinq ans et demi de procès défilent au gré des manifestations. D'un côté, les bottes qui claquent, les chemises noires et l'hymne paramilitaire d'Aube dorée. De l'autre, les manifestants qui défilent aux cris de "plus jamais le fascisme" et "Pavlos vit". 

Dans la salle du tribunal, l'infatigable Magda Fyssas tient tête aux militants d'Aube dorée. En tête des cortèges, applaudie par des Grecs en larmes aux balcons, elle marche, lunettes noires, sous des banderoles à l'effigie du rappeur tué.  "Personne ne me doit rien à moi, nous avons tous une dette envers Pavlos", estime-t-elle.

En découvrant les images du documentaire, lors d'une projection privée cette semaine à Athènes, Magda s'effondre à la vue du corps ensanglanté de son fils. "Pour moi c'est toujours aussi dur", confie-t-elle ensuite à l'AFP. "Je n'ai jamais perdu les émotions que j'ai eues toutes ces années. Je n'ai jamais oublié".

"Mon combat personnel est bien rendu dans le film", résume-t-elle sobrement.  Un tournage sous haute tension, ponctué de violences à l'égard du journaliste preneur de son Thomas Jacobi, agressé par des militants d'Aube dorée pour avoir enquêté sur le parti néonazi.

Toute l'équipe du documentaire part en tournée en France début août, avant une projection en septembre à Keratsini pour le 8e anniversaire de la mort de Pavlos Fyssas.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.