WASHINGTON : La quantité de nitrate d'ammonium qui a explosé dans le port de Beyrouth l'année dernière représentait un cinquième de la cargaison déchargée en 2013, a conclu le FBI après l'explosion, ajoutant aux soupçons qu'une grande partie de la cargaison avait disparu.
À l'approche du premier anniversaire le 4 août, des questions importantes restent sans réponse, notamment comment une énorme quantité de nitrate d'ammonium, qui peut être utilisée pour fabriquer des engrais ou des bombes, a été stockée de manière dangereuse dans la capitale libanaise pendant des années.
L'explosion a été l'une des plus grandes explosions non nucléaires jamais enregistrées, tuant plus de 200 personnes, en blessant des milliers et dévastant des zones entières de Beyrouth.
Le rapport du FBI du 7 octobre 2020, qui a été consulté par Reuters cette semaine, estime qu'environ 552 tonnes de nitrate d'ammonium ont explosé ce jour-là, bien moins que les 2 754 tonnes arrivées sur un cargo Russe loué en 2013.
Le rapport du FBI ne donne aucune explication sur la façon dont l'écart est survenu ou sur l'endroit où le reste de l'expédition a pu être acheminé.
En réponse à une demande détaillée de commentaires, un porte-parole du FBI a renvoyé Reuters aux autorités libanaises.
Les enquêteurs du FBI sont venus à Beyrouth après l'explosion à la demande des autorités Libanaises.
Un haut responsable libanais qui était au courant du rapport du FBI et de ses conclusions a révélé que les autorités libanaises étaient d'accord avec le Bureau sur la quantité qui a explosé.
De nombreux responsables libanais ont auparavant reconnu en privé qu'ils pensaient qu'une grande partie de la cargaison avait été volée.
Le nitrate d'ammonium se rendait de Géorgie au Mozambique sur un cargo Russe loué lorsque le capitaine a avisé qu'il avait reçu l'ordre de faire une escale imprévue à Beyrouth afin d'embarquer une cargaison supplémentaire.
Le navire est arrivé à Beyrouth en novembre 2013, mais n'est jamais reparti, s'empêtrant dans un différend juridique concernant les frais de port impayés et les défauts du navire. Personne ne s'est jamais présenté pour réclamer l'expédition.
Un haut responsable libanais a affirmé qu'il n'y avait pas de conclusions fermes quant aux raisons pour lesquelles la quantité qui a explosé était inférieure à l'expédition d'origine. Une théorie était qu'une partie avait été volée. Une deuxième théorie était que seule une partie de la cargaison a explosé, le reste a été projeté en mer, a précisé le responsable.
Selon le rapport du FBI, «une quantité approximative d’environ 552 tonnes métriques de nitrate d'ammonium a explosé dans l'entrepôt 12».
Le haut responsable libanais a constaté que l'entrepôt était assez grand pour stocker 2754 tonnes, qui était conservée dans des sacs d'une tonne, mais il a ajouté «qu'il n'est pas logique que toute la totalité du nitrate d'ammonium soit présente au moment de l'explosion».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com