TRIPOLI : La route côtière reliant l'est et l'ouest de la Libye, fermée depuis environ deux ans à cause de combats, a officiellement rouvert vendredi côté est, un mois après la reprise du trafic sur son tronçon occidental.
La route a rouvert à 09H00 GMT et "tout sera fait pour garantir la sécurité des voyageurs", a assuré dans un communiqué le comité militaire dit "5+5", formé par des militaires des deux camps rivaux.
Des voyageurs qui comptaient emprunter la voie de contournement ont été redirigés vers la route côtière, a précisé à l'AFP un membre de ce comité.
Fin juin, le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah avait inauguré la réouverture de cette route côté ouest. Il restait depuis des barrages sur la partie de la route traversant la zone contrôlée par les forces de Khalifa Haftar, homme fort de l'est de la Libye.
Cette route relie la partie occidentale du pays depuis la frontière avec la Tunisie à l'est jusqu'en Egypte.
Le tronçon entre les villes de Misrata (ouest) et Syrte (centre), long de 300 kilomètres, avait été fermé au début de l'offensive menée par Khalifa Haftar d'avril 2019 à juin 2020, en vue de conquérir Tripoli, en vain.
La réouverture de cette route est au coeur des négociations du comité "5+5", formé dans la foulée de la signature d'un cessez-le-feu le 23 octobre, sous l'égide de l'ONU.
C'est une "étape décisive dans la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu (..) et sur la voie de la transition politique en Libye", s'est félicitée la porte-parole de la diplomatie française dans un communiqué.
"Elle représente aussi un premier succès commun aux forces armées du pays, ouvrant la voie à leur réunification", a souligné Agnès von der Mühll, en rappelant "la nécessité d'engager sans délai un processus de retrait des forces et mercenaires étrangers, et de démobilisation des groupes armés".
Selon l'ONU, plus de 20 000 mercenaires et militaires étrangers sont toujours en Libye.
Le pays tente de s'extraire d'une décennie de violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, un chaos marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest.
Un exécutif transitoire a été désigné en début d'année au terme d'un processus parrainé par l'ONU afin d'unifier les institutions d'ici un double scrutin législatif et présidentiel prévu en décembre.